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Cripteurs malgré l’énorme différence de p r ix , nous ne soyons forcés de restreindre l’étendue
de nos travaux afin de ne pas trop excéder le nombre des livraisons promises; car la
vie humaine a des bornes ainsi que la fortune du typographe, et l’amour de la science ne
lui doit pas faire perdre de vue le sort de l’illustre et malheureux auteur du Trésor de la Langue
grecque. Il faudrait les richesses d’un gouvernement pour pouvoir amener ce monument au
point de n’y rien laisser à désirer, et rassembler un nombre de collaborateurs tel que l’on pût
réunir la célérité à la perfection. Qu’il nous suffise de dire que cette gpande entreprise, conçue
par notre famille dans la vue d’honorer la France, s’améliorera de toutes les chances favorables
qu’elle pourrait recueillir, si les voeux émis par la commission que l’Institut, sur la demande
du ministre de l’Intérieur, a dominée dans son sein pour examiner notre Prospectus,
sont complètement exaucés par un gouvernement ami des lettres et des sciences.
En attendant que les éditeurs rendent au public un compte détaillé de leur travail dans la
préfacé, qui ne pourra être rédigée définitivement que lorsque notre édition sera plus avancée,
et que la critique, en nous éclairant sur la marche que nous devons suivre, aura fourni
l’ocCasion de s’expliquer sur bien des difficultés que de plus en plus on tâchera de surmonter,
je m’empresse de faire connaître la nature et l’importance des secours que nous avons déjà
obtenus de ceux que leur érudition a placés au premier rang parmi les savants de l’Europe :
je les prie de vouloir bien recevoir ici les témoignages de la reconnaissance que leur doit la
république dés lettres.
Sans les troubles politiques qui ont agité toute l’Europe, un plus grand nombre de mains
seraient venues enrichir encore ce monument élevé aux lettres grecques; mais, en attendant
ces nouveaux secours, nous recommandons à l’attention du public dès notre première livraison,
outre les articles nombreux de MM. Hase, de Sinner et Fix, ceux qu’ont bien voulu nous
fournir les honorables membres de l’Institut de France (Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres) , tels que :
M. Boissonade, professeur au collège de France, etc., qui nous a fourni déjà plus de mille
mots nouveaux, ce qui nous promet pour la suite une moisson peut-être aussi considérable
que celle qu’il a déjà fournie à l’édition de Londres.
M. le baron Cuvier, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences , etc., qui, au milieu
de ses occupations aussi importantes que diverses, a voulu cependant ne laisser passer aucun
article important d’histoire naturelle sans y ajouter le fruit de ses vastes connaissances ; la synonymie
qu’il établira partout donnera par cela seul à notre Dictionnaire un prix inestimable.
MM. Letronne. inspecteur de l’Université, etc., et Raoul-Rochette, conservateur du Cabinet
4es médailles et antiques de la Bibliothèque du Roi, etc., placés en France à la tête des
sciences géographiques et archéologiques, ont bien voulu nous promettre et nous donner déjà
des renseignements précieux qui seront consignés dans la suite de notre travail.
Plusieurs autres savants aussi modestes que recommandables nous secondent soit par leurs
conseils, soit en mettant leurs bibliothèques à notre disposition. Qu’il nous soit permis de recommander
leurs noms à la bienveillance des.amis des lettres; ce sont : MM. Berger deXivrey,
Brunet, Burnouf père et fils, David, Dehéque, Gail, Guigniaut, Lajard, LeBas, Longueville, Dugas-
Montbel, Pilon, Saint-Martin, de Sahune, Séguier, Thiébault de Bernehaud, Thurot; et, parmi
les bibliothécaires des Bibliothèques royale et de l’Institut, MM. Van-Praet, Feuillet, ainsi
que M. Hébert, bibliothécaire de Gaen, qui nous a fait passer le Lexique d’Hésychius, l’Éty-
mologicum magnum et les Glossaria duo, annotés par Bochart. Malgré la précieuse et nombreuse
bibliothèque qu’il nous a fallu rassembler à grands frais pour l’exécution de nos, travaux, sans
leur secours un grand nombre de citations fausses n’auraient pu être rectifiées (r).
La savante Allemagne et la docte Hollande se sont encore en cette occasion signalées par
leur zèle désintéressé pour tout ce qui peut concourir au progrès des études philologiques.
De, toutes parts nous avons reçu les marques les plus vives d’intérêt pour notre entreprise et
les conseils les plus sages.
M. Anders, aussi habile musicien que savant distingué, nous a donné sur les mots de la
musique des anciens le résultat de ses travaux où l’érudition s’allie à la pratiqué de son art.
M. Dahler, docteur et professeur en théologie à Strasbourg, etc., nous a envoyé ses suppléments
nombreux aux mots étrangers, et nous a indiqué l’existence des manuscrits de
(1) Si nos Souscripteurs le désirent, nous publierons dans une des prochaines livraisons le catalogue de tou? les
ouvrages cités dans notre édition, ce qui nous semble nécessaire pour tout lecteur qui n’a pas fait une étude spéciale
de la bibliographie classique. Ce n’est qu’avec des peines infinies que nous sommes parvenus à pouvoir vérifier toutes
les citations, malgré le grand nombre d’éditions que renferme notre bibliothèque.
1
1 Ul ).
Brunclc, qui de la bibliothèque de feu Sehweighæiiser sont passés dans la nôtre. Ceux qui sont
consacrés spécialement à la rectification du Trésor de Henri Estienne, objet d’un travail particulier
de Brunck, ajouteront un nouveau mérite à notre édition.
M. Dietz, de Koenigsberg, docteur en médecine, que sa profonde érudition a fait choisir
par le gouvernement prussien pour publier une nouvelle édition d’Hippocrate et des médecins
grecs inédits, nous a donné sur les mots de médecine des renseignements qui sont d’un prix
inestimable.
M. Doederlein, professeur de littérature ancienne à l’université d’Erlanguen, etc., nous a fait
passer une série de travaux inédits sur les mots homériques, qui complète le beau trayait dont
la science lui est déjà redevable.
M. Haage, directeur du gymnase de là ville de Lunebourg, nous a fait espérer qu’il pourrait
nous faire donner communication des manuscrits laissés par feu Niclas.
M. Geel, conservateur de la bibliothèque de l’Académie de Leyde, etc., nous a rendu un
service signalé en nous faisant obtenir de la bibliothèque de Leyde L’exemplaire du Trésor de
Henri Estienne couvert de plus de 15,ooo articles de Tiber. Hemsterhuys, qui presque tous
sont inédits et qui à eux seuls donneront à notre édition un incomparable mérité. M^ Geel
continue dans sa correspondance à nous, témoigner le plus vif intérêt pour notre entreprise.
M. Gotthold, directeur du gymnase royal de Koenigsberg, nous a fait passer une série d’articles
importants.
M. Yan Leïmep, professeur à Amsterdam, a bien voulu nous offrir la communication des
manuscrits de Yalckenaer; nous comptons mettre à profit une offre aussi importante.
MM. Lobeck et Passow, l’un professeur à l’université de Koenigsberg, l’autre professeur de
l’universite de Breslau, nous ont fait également passer une série de mots nouveaux. Tous deux,
dans leur correspondance, nous ont fortement engagés à insérer dans notre dictionnaire les noms
propres et les noms de lieux toutes les fois qu’ils offriraient de l’analogie avec les mots appel-
latifs de la langue. Il nous a été d’autant plus facile d’obtempérer à leurs voeux, que déjà M. M***
avait consigné dans un immense travail qui doit former un jour un dictionnaire complet des
noms de lieux et des personnages de l’antiquité, le dépouillement de presque tous ceux qui
se rencontrent dans les auteurs grecs, et il a bien voulu consigner partout dans notre dictionnaire
ceux qui convenaient au plan que ces deux illustres savants nous avaient indiqué.
M. Passow nous a de plus promis de composer pour notre dictionnaire des tables prosodiques
complètes. Les conseils qu’il nous a donnés nous ont été du plus grand prix.
Ces deux savants, ainsi que M. le chevalier G. Ilermann, professeur à l’université de Leipzig,
etc., et M. le chevalier Jacobs, directeur de la bibliothèque ducale de Gotha, etc., dans
les conseils qu’ils ont bien voulu nous donner pour notré édition, non-seulement ont approuvé
l’ordre alphabétique que nous avions adopté, mais ils nous ont encouragés de leurs suffrages.
M. Niebuhr, conseiller d’état, trop prématurément enlevé aux lettres, qui déplorent sa perte
récente, avait témoigné à notre entreprise un intérêt tout particulier, et par sa puissante influence
s’était occupé de nous faire obtenir un privilège pour notre édition dans le royaume de Prusse ; il
nous avait promis en outre ses secours littéraires. Puissions-nous ne pas avoir d’autres pertes
à déplorer avant la fin de notre entreprise !
M. Schæfer, professeur à l’université de Leipzig, etc., a bien voulu sourire à notre entreprise,
et parmi les conseils qu’il nous a donnés, il nous a engagés à conserver intactes les citations
de Henri Estienne, qui nous donne souvent les leçons de manuscrits qui n’existent plus,
ou qui n’ont pas été collationnés depuis lui, sauf à indiquer [entre crochets] les leçons données
par les recensions modernes. Nous avons suivi un aussi sage avis, et nous avons rétabli quelques
changements que les éditeurs anglais avaient cru pouvoir se permettre.
M. Struve, directeur du gymnase de la ville de Koenigsberg, etc., nous a envoyé sur la seule
lettre A un manuscrit qui contient plus de 11 oo articles. Ce sera un des plus beaux ornements
de notre dictionnaire.
M. Stapfer, ancien professeur de théologie, qui nous avait communiqué avec la plus grande
obligeance le lexique des mots grecs employés par les Tarentins, et que nous avons mis à profit,
nous a en outre remis ün grand nombre d’articles parmi lesquels nous trouvons des choses
nouvelles et importantes.
M.'Walz, docteur èn philosophie, attaché à l’université de Tubingue, qui publie en ce moment
une collection complète des rhéteurs grecs, a 'mis aussi à notre disposition le dépouillement
des mots nouveaux qu’il a rencontrés dans le cours de ses importants travaux.
L’Italie, où il existe encore tant d’érudition, sera honorablement représentée par les travaux