AU LECTEUR.
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L a. France savante qui reçut.une si grande illustration du T résor d e .la L angue g recque,
dont HENRI ESTIENNE lui fit présent, désirait depuis long-temps qu’à l’exemple de l’Angleterre
une nouvelle édition de cet ouvrage devenu rare fût aussi publiée, dans son pays natal avec
toutes les améliorations dont la critique moderne pouvait maintenant l’enrichir. Un heureux
concours de circc istances nous a engagés depuis; trois ans. à commencer cette importante
entreprise. La grande édition de Londres venait .de finir, après quatorze années de longs
travaux , et, ce qu’il y a de remarquable et honorable pour l’Angleterre , venait d’être
épuisée aussitôt, qu’achevée. Les .richesses immenses que les, éditeurs, anglais avaient accu- .
mulées, parmi lesquelles brillaient près, de onze mille; articles envoyés par.M. Boissonade,
les notes.manuscrites de M. Schæfeiy.et de tant de savants illustres de l’Angleterre, d’Allemagne,
du Danemark et de la France, s’offraient à nous comme une mine à.exploiter; et l’ordre
alphabétique, qui était généralement désiré, nous permettait de les mieux disposer. Deux jeunes
savants, >M..de Sinner, docteur en philosophie, et M. Fix, en, qui nous avons eu le bonheur
de rencontrer, un zèle égal à leur science, ont bien voulu se . charger de diriger ^’ensemble
du travail , conformément aux bases : du Prospectus. Le public savant leur saura gré de leur
courage, ainsi que des nombreux articles qu’ils ont insérés dans le cours de, leur travail, et
particulièrement de l’addition des signes de.la quantité prosodique, dont jusqu’ici on regrettait
l’absence dans un répertoire aussi vaste de l’immense matériel de la langue grecque.
Mais ce qui fut un surcroît.de bonheur pour nous ,• e t , nous ne craindrons pas de le dire,
pour tout ¡le monde; savant, ce fut 1er généreux , dévoûment de M. H a s e , qui, paramitié pour
notre famille a bien voulu se donner tout entier à notre dictionnaire, et se charger de la révision
de. tout le travail; Les importants articles qu’il nous a fournis attestent à la fois la profondeur
de son érudition connue depuis, long-temps de l’Europe savante:, et. le goût qui l’accompagne
et qui sait faire disparaître l’aridité: de la matière par l’élégance, du style.
Maigre, les malheurs que le commerce de la librairie a éprouvés depuis un an, soutenus par
la bienveillance .des souverains de l’Allemagne (i.), qui ont, daigné nous accorder,des privilèges
dans leurs'Etats pour garantir une entreprise;conçue dans l’intérêt des lettres contre, les atteintes
d’une ¡contrefaçon que repoussera tout homme d’honneur, nous, ayons trouvé dans le zèle et
dans la bienveillante coopération de.tousLceux qui sont à ,1a tête de la science en Europe ,
de nouvelles forces, pour, lutter contre.les difficultés du moment. En effet, comment abandonner
une entreprise qui doit honorer la France, et être si utile à; l’avancement des études,
lorsqu’elle est l’objet d’un si vif intérêt!.
Nous osons nous flatter que les savants et les amis de la littérature grecque rendront justice
aux peines que l’on s’est données pour amener nos. premières livraisons.au point où mous les
offrons au public, malgré les imperfections que, l’on pourrait encore-y rencontrer, et sur
lesquelles nous appelons l’attention de la critique, dont nous recevrons les avis avec reconnaissance.
Mais ; pour nous juger en. conscience, il faudra prendre pour. base de comparaison
l’édition de Londres. ;
Nous croyons que la loyauté et la bonne; foi . nous ^ obligent d’avertir que .Je temps et les
frais ¡considérables que ces. premières livraisons nous .ont, demandés, pour les offrir telles qu’èlles
sont, nous font appréhender que, à moins d’un concours de circonstances favorables* telles, par
exemple, que celles dont les éditeurs/Anglais ont été favorisés, par le nombre de leurs sous-
( i) Dans l’une.des premières livraisons nous publierons les brevets des privilèges que nous avons obtenus. Ce sont
(outre celui de S. M. le Roi de Prusse que feu M. le Conseiller d’État Niebuhr et M. le Baron de Humboldt.
nous ont fait espérer) ceux de S. M. le Roi de Bavière, S. M. le Roi de Saxe , S. M. le Roi de Hanovre, S. M. le Roi
dé "Wurtemberg, S. A. R. le Grand-Duc de Bade, S .A . R. l’Électeur de Hesse-Casselj S. M. le Roi de Danemark comme
Duc. de Holstein: et de Schleswig,' S. A. R. le Grand-Duc de. Saxe-Weimar-Eisenach, Monseign. le Duc-Souverain de
Nassa,u , S. A. R. le Grand-Duc de Mecklembourg-Strelitz, S. A. R. le Grand-Duc de Mecklembourg-Schwerin ,
Monseign. le Grand-Duc d’Oldenbourg, Monseign. le Prince de Schwarzbourg-Roudolstadt, Monseign. le Prince de
■Schwarzbourg-Sondershausen, Monseign. le Duc d’Anhalt-Bernbourg, S. A. R. le Landgrave de Hesse-Hombourg,
'Monseign. le Prince de Schaumbourg-Lippe.