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ce mot, on ne peut s’empêcher de penser que l’alpha de l’avant-dernière syllabe est
bref, tandis qu’il est long toujours et sans exception. Y . Antip. Sid. 35, 3. Tzetz.
Chil. 7, i 54; 8 , 191. Golum. 10, 3o ( i ) . Le point principal cependant est toujours la
justesse des indications prosodiques, et, sous ce rapport, nous n’avons rien trouvé qui
pût arrêter, excepté peut-être les noms propres A y a a u e t AyasitrOev/iç, dans lesquels
l’alpha des deux premières syllabes est marqué long : il n’y a chez les poètes ou chez les
grammairiens rien de concluant, ni pour ni contre : cependant ces deux mots, comme
je le conjecture, ne devant être que deux formes allongées, au lieu d’Àyax^ç et Àya-
côevife, il s’ensuivrait que les deux alpha sont brefs.
« Il sera cependant utile dans tous les cas, puisque les syllabes, longues de leur nature,
diffèrent essentiellement des syllabes longues par position, d’indiquer cette différence.
C’est dans cette vue que j ’ai commencé à employer dans mon dictionnaire l’accent
circonflexe français : il est entendu que ce signe sera mis seulement là où la position se
joint encore à la longueur naturelle d’une voyelle double, et fait douter si la position
seule suffit pour la rendre longue.
«Enfin, il faut encore s’occuper d’un point grammatical, qui, dans ces derniers temps,
a été traité si amplement, qu’il n’est point de dictionnaire qui puisse se dispenser de le
présenter avec un soin tout particulier : c’est la distinction , souvent très-difficile sans
d o u te , des verbes passifs, moyens, déponents, et des formes verbales appartenant à
chacune de ces trois classes, distinction que d’abord Buttman et Poppo, ensuite Rost et
Mehlhorn, ont profondément discutée : cette distinction n’a pas encore trouv é, dans
le nouveau Thésaurus, la place que réclame son importance.
« Nous devons observer cependant q u e , dans le cours de toute la première livraison, il
ne se présente que deux verbes déponents avec des formes purement moyennes, âyaie-
<T0at et àyacrôai, et un seul déponent avec des formes tour à tour moyennes et passives,
¿yacrôai. Toute cette partie du travail reste donc encore à faire pour la suite, et nous
osons espérer de voir énumérer, non seulement en général les formés usitées, mais
aussi les variations de l’usage dans les différents siècles. Ceci s’applique surtout à la
grécité des Byzantins, et c’est précisément là que nous pouvons espérer d’obtenir les plus
heureux résultats, puisque nous ne connaissons point de philologue égal à M. Hase
pour toute cette partie.
« Nous devons ajouter encore que toutes les fois que les Anglais , avec une inconvenante
paresse, ont fait imprimer tels quels les mots nouveaux qui leur avaient été fournis
par d ’autres savants, sans aucune interprétation , lés éditeurs de Paris ont toujours ajouté
les explications nécessaires.
«Nous croyons donc qu’il n’est plus besoin de prouver autrement quels sont les importants
avantages de l’édition du Trésor de Paris, sous le rapport de la richesse des
mots , des formes et significations, des citations et des signes prosodiques.
«L’entière exactitude des citations et des faits lexicographiques nouvellement ajoutés
nous est garantie par le nom du savant qui est placé à la tête de l’entreprise. Abstraction
faite du grand nombre d’articles précieux et importants qui enrichissent cette livraison,
et qui se présentent à chaque page, il s’est chargé de la direction de toute l’entreprise.
On peut voir dans l’avertissement de M. Didot ce qu’il nous dit à ce sujet (2).
« Le principal avantage qui en résulte est l’uniformité de la rédaction, uniformité que
l’on ne saurait obtenir que de cette manière. Il est vrai que c’est en approcher beaucoup
que de suivre méthodiquement le plan tracé d’une main ferme; cependant cela seul
ne suffit pas, quand il faut user de la critique pour éclairer les difficultés. Sous ce rapport
les articles de M. Hase attestent un tact sûr dans l’application de la critique, et
qui fait reconnaître la main du maître. Et comme ses collaborateurs pèchent par excès
de circonspection et par une trop fidèle adhésion au texte des Anglais plutôt que par
des innovations et des changements hasardés, nous possédons par cela même la garantie
que, dans la suite progressive de l’ouvrage, les procédés critiques de MM. de
(1) Nous avons particulièrement jugé nécessaire de relever ce mot, parce qu’il a précisément la mesure fausse
dans le Forcellini de Voigtlænder et Hertel.
(2) [Voyez, pag. ï , l’avertissement en tête de la première livraison. Note de Ambr. Finnin Didot.]
Sinner et Fix gagneront de plus en plus en sûreté et en précision. Si nous voulons
même, dès cette première livraison, comparer le travail des éditeurs de Paris à celui
des éditeurs de Londres, nous ne pouvons nous empêcher d’accorder aux premiers
l’avantage de la rectitude et de l’uniformité dans leur marche. Je me réserve d’ailleurs
d’appuyer par des exemples, dans un autre article, ce que je viens d’exposer ici en
général.
« Quant au retour a 1 ordre alphabétique, partie la plus importante de la nouvelle disposition
, j ai deja donne mon. assentiment aux nouveaux éditeurs. Il reste encore quelques
points moins importants relativement a la disposition extérieure, sur lesquels ma manière
de voir diffère de la leur. Je blâmerai surtout une inconvenance dans l’accentuation. Il
est reconnu, depuis long-temps, que chaque mot accentué sur la dernière syllabe, là où
il n’est envisagé que comme un mot hors de la construction logique, doit porter l ’accent
aigu, selon le principe des grammairiens anciens eux-mêmes, et cette règle a été suivie
dans les éditions les plus célèbres de ces auteurs, à partir du Suidas de Exister, de l’Hé-
sychius d’A lberti, et du Timæus de ïtuhnken; malgré cela, imitant l’exemple d’Estienne
et des Anglais, les éditeurs de Paris ont préféré l’accent grave, ce dont nous sommes
vivement fâchés, puisque, dans tout ce qui regarde les accents, Estienne n’est d’aucune
autorité, qu’aucune raison ultérieure n’appuie cet usage, et qu’il est même à craindre
que cette manière d’accentuer, évidemment fausse, ne prenne racine de nouveau (1).
«Il faut, ce qui est moins important à la vérité, faire remarquer encore que, non séule-
ment les mots racines n’ont point été marqués d’une manière particulière, mais que
chaque mot, soit qu’il commence un article nouveau, soit qu’il commence une nouvelle
signification, est imprimé avec les mêmes caractères. Cependant, il est certain qu’en
variant l’impression, l’on pourrait établir très-aisément des distinctions fort utiles. Il
serait à désirer de même que l’on indiquât, au commencement de chaque substantif ou
verbe irrégulier, cette irrégularité, soit par un signe, soit par un mot.
«Du reste, l’impression et le papier, comme on pouvait l’attendre [des presses de
MM. Didot, ressemblent en général à ceux de l’édition de Londres. L’impression cependant
est encore plus nette et plus espacée, le papier plus blanc. On a apporté un grand soin
à la correction; et des fautes, soit d’accent, soit de chiffres, doivent être très-rares,
comme colonne 273, B, 20, ou dans le chiffre des citations, comme colonne 58, A, i ?
ou on lit Dion. Hal. D. adm. vi. die. in Dem. c. 28, au lieu de c. 38. >
«Nous prenons la liberté d’attirer l’attention des éditeurs de Paris sur quelques auteurs
importants dont les éditeurs anglais n’ont pu tirer tout le parti possible, vu l’état du texte
à cette epoque : tels sont Thucydide, Platon et les Orateurs attiques : ces derniers ne
doivent etre consultés que dans l’édition de Bekker, qui fournira même des mots nouveaux.
A ces auteurs nous ajouterons Aristote, qui n’a point encore été entièrement compulsé
pour ce dictionnaire; en outre les volumina Herculanensia,d’après l’édition d’Oxford
donnée par Whittock, qui fourniront encore un dépouillement important. Nous terminons
ici notre article, et certes nous n’avons plus besoin de dire combien nous souhaitons à ce
bel ouvrage le succès qu’il mérite à tant de titres. »
(1) [Nous avons long-temps hésité avant d’adopter un système à cet égard, considérant, i° que Henri Estienne avait
suivi partout ce système d’accentuation ; 20 que les Anglais l’avaient également imité; 3° que les meilleurs manuscrits
en général avaient adopté ce système. Malgré le désir que nous aurions eu de nous conformer en ce point au système
assez généralement adopté aujourd’hui en Allemagne,, cependant, s’il faut l’avouer, le principal motif qui nous a décidés
de ne rien changer au texte de Henri Estienne et des Anglais, c’est surtout la crainte qu’on 11e corrigeât
pas partout ces accents, et que malgré toute l’attention apportée à la lecture des épreuves, plusieurs d’entre eiix ne
»estassent avec l’ancienne orthographe. Nous avons donc cru devoir éviter des chances d’erreur, sur un point aussi
minime, dans un ouvrage hérissé de tant de difficultés, et qui absorbe toute l’attention des éditeurs et du typographe.
Note de Ambr. Firmin Didot.] .