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oublis nombreux de la première Encyclopédie,
où des fciences de des arts entiers manquent,
où tout eft un véritable chaos : ainfi,
quoique, dans les aétes.paffés avec les gens
de lettres, on ait déterminé le nombre des
volumes de leurs parties , ces engagemens
lie font jamais obligatoires, puifquils font
toujours fubordonnés à la nature du travail
entrepris , de que, dans les quarante volumes
actuellement publiés, loin d’avoir à fe plaindre
des nombreux articles qu’ils renferment
& de leur étendue, on doit regretter que
plulieurs articles aient été oubliés'} les fouf-
cripteurs nous en ont déjà prévenus , de ces
articles, dont on prend note à mefure , feront
repris dans les volumes fuivans. De
quoi donc peut-on avoir à fe plaindre ? que
peut-on regretter ? Entrons dans le détail de
quelques parties qui font actuellement achevées
, ou dç la Littaé rlaat uvreei lfloe ndte e ln’ê gtrrea.n Ldae Gparratmie ml’aoiure
vrage de MM. du Marfais, Beâuzée , Voltaire
, Marrïiontel, die. Le travail de ce dernier
paffe pour un des plus complets ■ & des
plus beaux fur cette matière : cette partie a
trois volumes au lieu_.de deux : qui pourroit
indiquer, dans ces volumes, les articles qu’il
faudroitfupprimer, pour les réduire à un plus
petit nombre f II en eft de même des Mathématiques
, de la Marine , parties neuves
& publiées en trois volumes au lieu de deux.
Vous avez annoncé, dira-t-on, le dictionnaire
de Jurifprudence en trois volumes, de
il en aura huit; les Arts de Métiers mécaniques
en quatre volumes, de ils en auront
dix , en y çomprenant le dictionnaire des
manufactures & celui des peaux & cuirs , que
nous avons été obligé d’en détacher ; mais
nous obferverons qu’il n’ÿ a aucun des arts
de l’ancienne Encyclopédie qui n’ait été revu,
corrigé, augmenté 4 un tiers ou de moitié;
u’on y a joint cent arts nquveaux, dont la
efeription mexiftoit dans aucun livre , de
qquuee sç, eqttuei penar tcioe n4teies nAt rptlsu sd e dMe tértoiiesr sc emnétsc a, nnie
revient pas aux foufçripteurs, compris le? <finq;
volumes de planches, à 200 liv?; tandis q,ue
la collection des arts de l’académie , qui n’en,
çomprçnd encore que quatre-vjngc-treize , a
coûté 1240 liv. Quant à la partie des manufactures,
par M. Rolland de la Platière,
c’eft un ouvrage tout neuf, le produit de trente
années de travaux, d’enquêtes , de recherches,
d’expériences, de veilles , de dépenfes même.
Que le fouferipteur, qui fe plaint, indique
donc^ dans ces parties, les arts ou les articles
qu’on auroit dû réduire ou fupprimer.
La Jurifprudence eft l’ouvrage de plus de
trente jurifconfultes & de quinze années de
travaux : elle eft à la vérité en huit volumes ,
au lieu de trois qu’on avoit annoncés ; mais
le grand Répertoire de Jurifprudence, imprimé
dans le même format de caraCtère , en
a dix-fept ; de ce dernier ouvrage a été fou-
vent cité au barreau par les avocats les plus
diftingués : bien loin qu’on puiffe nous reprocher
qu’il y ait du trop dans cette partie
ddero ilta d eJ'uferi fpplrauidnednrec eq u, ’iol nn ’ya uar opita s pallufteôzt; ôlce
en effet, on y a omis plufieurs articles im-
portans, celui des notables entre autres, de
qui fera traité dans le dictionnaire d’Econo-
miè politique de diplomatique. Nous pourrions
dire la même choie de l’Hiftoire Naturelle
, où tout a été repris fous oeuvre, où
l’on n’a rien trouvé fur cette matière dans f ancienne
Encyclopédie -, de la Finance , annoncée
en un volume & publiée en trois (1)$
de la Botanique, qui devoit n’en avoir que
doeuuvxra ,g ede uqnuiiq uaeu ,r a dq’uuna trter aàv acili niqn cvroolyuamblees ,:
qui exige des connoiflances de des recherches
immenfes , & auquel M. le Chevalier de la
Marck confaçre fa vie entière.
Nous allons citer à l’appui de ce que nous
venons de dire , un grand exemple qui prouvera
que la nature des entreprifes, en librairie
, détermine lç nombre des volumes
d’un ouvrage, & que les engagemens d’un
auteur avec le public & avec le libraire ,
font. nécelfairement fubordonnés. à l’état de
plus ou de moins grande imperfection où
fe trouve la fcience dans l’inftant où l’on
entreprend de la traiter. M, le çomte de
.(.1) ..Ces trois. volumes fur Einance comprennent plus
de deux ~milïeJ articles j' & '‘la'"première.édition n’ën contient
pas vingt. Us m
B i i f f o n ,
( IxxXJ )
BufFon , en publiant, il y a plus dé quarante
ans, le profpeâus de fon immortel ouvrage ,
avoir annoncé qu’il renfermeront toute l’Hif-
toire Naturelle en feize à dix - huit volumes
in-40. ; l’ouvrage en a actuellement trente-
quatre ; il comprend, à la vérité, 1 hiftoir.e
du ciel de la théorie de la terre ; les vues de
les époques de la nature ; un grand traite
fur la génération de la reproduction des êtres ;
l’hiftoire de l’hommes, celle de tous les animaux
quadrupèdes , celle des oifeaux de des
minéraux , avec la théorie phyfïque de
tous ces grands objets de la Nature ; de
cependant il refte encore a faire, pour compléter
l’Hiftoire Naturelle , celle des animaux
cécacées, des quadrupèdes ovipares,
des ferpens, des poiffons , des infeCtes , des
vers, enfin celle de tous les végétaux. Or
croit-on qu’on feroir fonde a lui faire le
plus léger reproche fur cette extenfîon , de
qu’il eût dû mutiler fes chef-d’oeuvres pour
leant isvfoaiilràe aofuf elze, clieb ramiree foemu bllee ,p fuubr licce?t teM eaxis
tenfîon qu’on a donnée aux différentes parties
de l’Encyclopédie aCtuelle ; nous croirions
faire injure à nos foufçripteurs d entrer dans
dç Lpel upsu bglriacn ds’se ftd éetnagilasg.é dans cette grande
entreprife par la confiance qu’il a eue en
nous , de que nous croyons avoir méritée par
vingt-cingt années de travaux qui fouvent
lui ont été utiles. Qu’il nous la continue
cette confiance, qu’il fécondé notre zèle de
fnoouttreen icr oluer apgoei d; s ndoeu cs etetne éanvoornms eb eefnotirne ppriofue:r
qu’il confidère que nous n’avons poit fait
ici Amplement les fonctions de libraire ;; nous
avons fait le plan de l’Encyclopédie a&uelie,
la diftribution de toutes les parties, compofé
la première, la deuxième, de la dernière di-
vifîon du. grand profpeétus qui a été publié.
L’ouvrage' ne devoit avoir que vingt- fept
divifîons, il en aura «plus de trente-fix Çi).
L’Artillerie compofera un dictionnaire fé-
paré; il en eft de même de la Mufique, des
Bois de Forêts, 8ec. Les auteurs l’ont ainfi
( 1 ) Il y a de ces divifîons , comme l’Hiftoire Naturelle
, qui comprennent fept grands dîâionnakes. D’autres
çn comprennent deux, ou trois , &c.
B e a u x -A t r t s 1 T om. I.
délité, & il a bien fallu fe conformer à leurs
volontés. Plufieurs grandes parties ont été
oubliées, comme l’ArchiteCture ancienne Sc
moderne j falloit-il, parce qu’on les avoit
omifes dans le profpeâus, ne les pas inférer
dans l’ouvrage ? Nous en publierons, avec
la vingt-troifième livraifon, le profpedus, &
le public jugera par les. objets qu ii embraife,
fi on l’a bien fervi, en s’en occupant. C’eft
M. Quatremere de Quincy qui s’en eft chargé;
Cette partie, ainfi que la Mufique, ferons
fous preffe le mois prochain. M. Suard, de
l’académie françoife , M. Framery fe font
chargés, de cette dernière , qui comprendra
la Mufique ancienne & moderne. Nous
comptons aufii publier cette année un demi-
volume des Beaux-Arts , par M. Watelet.
A fa mort, le manuferit étoit paffé à la
chambre des comptes , & de là dans les
mains de M. le comte d’Angiviller, directeur
général des bâtimens 3 ii a bien voulu
nous le faire remettre à la.première demande
que nous lui avons faite.: cet ouvrage, dont
une partie eft fous preffe depuis quatre années,
a occupé M. Watelet toute fa vie, SC
nous ne craignons pas d’aflurer que c’eft le
plus beau travail qui ait été compofé fur la
peinture, la fculpture, & la gravure.
Cette Encyclopédie eft actuellement affez
avancée, pour que le public puiffe en apprécier
les différentes parties ; nous le prions de
comparer celles qui font entre fes mains, ayec
les matières correfpondantes de la première
Encyclopédie, & il fe convaincra que pref-
que toutes font..refaites à neuf, & que les
auteurs n’ont point trouvé dans l’ancienne,
à beaucoup près, les fecours qu’ils en efpé-
roient; c’eft cette grande imperfection, nous
le répétons , qui a néceffité un plus grand
nombre de volumes, & retardé la publication
de plufieurs parties. L’Encyclopédie actuelle
comprendra cent mille articles plus
que l’autre ; la nomenclature de la première
eft dans un tel état d’imperfeCtion , que l’on
n’y retrouve prefque jamais ce qu’on y cherche.
Enfin, fur les 36 grandes parties dont
l’Encyclopédie méthodique fera compofée ,
il y en a 30, & nous pourrions les indiquer ,
qui n’exiftent dans aucune langue fur le plan