
Maïs Ivl.* Bâche 11er, voulût.porier fes• recherches
plus Loin. I l fît du favon avec de la .cire/,,
parce que l’on peut en,faire àv.ec tous les corps
gras -, il fît diITc,udre cp fav on dans l’eau „.l^roya
l'es couleurs avec cette - eau de fayon, 8c peignit
fur le taffetas & la .toile. Àpr.ès avoir peint,
il fit chauffer :& bouillir les couleurs de ce
tableau peint au fayon $c-.\annonça qu’ il a.voit
trouvé Ÿ ençaujlique des Grecs , pu ifqu’ il peignoit
av(ec de-.l’ eau de .cire ^‘car.c’ eft ainu qu’i^nom-
moit cette eau. de. favon-3 faifoit hçuler
là couleur. Il donna pour jjrauye de fa manoeu vre
quelques; tableaux a donc Jru n repféfentoit une
femme car^flimt une. le,vr;e£;te , l’antre une tête
de profil,.&c. C es tuh^eaujt.j qui .furent en fuite
e xpofeX.au fui lo n g e r a i e n t g n s ,.,& : rêHen^blqient
pr.efq.ua u u n e / .g ra vu jre e n . m an iè re . n o i r e , en lum
in é e a v e c d e s . c o u le u r s ., fa i es ic m a is q u a n d
c e t t e in v e n t io n e û t .é t é e n c o r e p lu s im a u y a i f e ,
M„- B a c h e l i e r m-éritoit. t o u jo u r s , la^ re c o n n o if - .
la n c e q u ’ on . d o it à c e u x q u i . v e u le n t b ie n fe
d o n n e r la p e in e dèrfaiç.e d e s r e c h e r c h é s . N ’ e n r
i c h i t - o n pas le s a r ts.,, lo r s m êm e q u ’o n ap p rend ,
à n e pa s pe rd re , l e .temps à f^ ir e des- te n t a t iv e s
d o n t laV e u ffê te ne, -faroit, : pas.-lieuj:qufe ?.. . A i, :
.M a lg r é , le * p eu d e lucqo s. d è s ,è S y .s p ré c ip ité s :
d e M . B a c h e l i e r . , .on c rm ’ p o in ta n t d e v o ir , a n n
o n c e r fa d e c o u v e r t e au p u b lic . X Jn ,,au teu r ,
a n o n ym e com p o tà ,. ( î.) B tciin.priméi: Sf d if t r ib u e r
ra p id em e n t u n e -p e t it e h fô cH u r jB ^ n titù île .. -Hif--, j
to'irer & fecret de làpemiuçe^.en .cire- C e . f u ^ à
l a fin du m o is d e m a rs ou au c om m e n c em e n t
d ’ a v .rü .i 7 J j ja k e , ce t. o u v r a g e :p a ru .p , .c ’ e f t - à ^ k e
c in q mo is;ap rè s .qu.e,l.eftablèâù.de MïVl.-d,e C a y lp s -
8c Maj.au.lt fu t r e n d u p u b lïc V 'îl’ â i i t e ù f cje’ çeitte
p e t it e _ b r o c h u r e , q u i . y fa ifem b .1 a b lem e n t n e .
v o u lo i r pas fè r.endre c a u t io n d e c e q u ’ il a v a h ç ô i t _
d an s fo n o u v r a g e , ne. J u g e a , pas à p rop o s d ’ y ,
m e t t r e 4 o n nom..
‘ 'Cet écrivain.,, après y avoir infulté M. de.
Caylus en le.cqnlondahtay.ef . le j gens a fécrets ,
( cq.qu’il ne’mérite apurement pas ) 'cap il n’ a ft
personne qui fpiî piiis.'céramunicatif._8c qÿi ’emploie
plus génereüfëment’ion temps & fà /boikfer
au progrès des artsv cët auteur , dis-je avance V
i° . Que V ençaujlique -de M. de'Caylus h’ eft
point Vencauffiqùé des'Grecs-, puifquefa peinture
n,e s’opère-q.u’avéç de là cire diffoute dans
l’ effence de térébenthine. ' - , ^
Mais quelle a dû.être l’humiliation,deTau-
tenr , lorsqu’ il aura lu l ’ouvrage de' .'de ;
Caylus & rMajauîr, dans lequel on trouvé quatre1'
manières .de peindre fans le fecours de l’ effeirce
de térébenthine .
( 1 ) Quelques-uns ont prétendu que cet ouvragé croit
dcM. Diderot ; mais cette calomnie n’a pu être fug.gcrée
que par fer.vie. Nous fommes convaincus que M. Diderot
f. refpeàe: trop à tous égards pour prêter fa plume à fin-
décence & au menfongç.
•; a.0.- Que la poffibilité défaire des taMea.ux avt?c
de la cire diffoute,dans l’effencq ôe térébenthine
n’eft- pas une • découverte , parce que M. Bache
lier avoit déjà peint un tableau de cette
manière en 1749. Que ce tableau , queperforine
11 a vu , fu t emporté ,çn Alfacè.
.Qü e ft la preuve de cë fait V Pourquoi M,
B a c h e lie r, lors de la le ftu rë du mémoire de
M. de Caylus à Facâdémië de'peinture en 1753,
ng d it - il rieq de fon tableau de., 1*749? Quand
même .ce-‘que Fauteur rapporté f e ra it ‘ v r a i , il
eût fallu fe taire de peur de fe faire acculer
dé menfonge.!
30.. Que M. Bachelier 'devoit la cormoiffance
de là 'diffolution de là cire dans' l’effence de
térébenthine à des enfans q u i, en 1749, jo u o ien t
avec, une boulé d e ciré^ au lieu de volant ;
“lie cette boiile de, cire" jilla tomber tout .jujle
ans un godet où il y âvoit de l’effencè ; que le
j léndémain M. Bachelier trouva là boule diffoute,
bfoÿa des coùleurs aVec cette cire , & p eignit
un tableau dont il put à peine fè -défaire ; qu’il
1 abandonna cette peinture , & la reprit en 1755.
Encore une fo is, pourquoi M. Bachelier n é
: fé reffoiiyinl-ir pas aë; cétt'e h iftq ire , îorfque,
i M. dé Câÿlüs lu t Ion'mémoifé à .l’académie dèr’
I pèifFtàré"en i y j j ifô 'la ^ rev ëla-t-iC .q h ’énT
• x7 5 5 -? J^'è^devoit-il' pas d ire alors qu’il n e 'fai-
1 Ibit p à^ tan t ijdîcùfife‘r'îépioj'èt'dé'jfefridfe avec
, la c ire ?'. car pînfîeurs .ên badinèrent.,
i ' 4°: Que M. B ach elier, d’après quelques tein-
j titres b ro u illée s'd e ch ÿm ié & de nouvelles ten-,
i tativës dont le 1 réfultat f u t de faire un fa von- de*
icire. avec le fel alkali , Comme on le fait àvèc -
■ l’hrirle \ "(ïj' le 'fïiif, ,8é enfin avec tous lés corps '
' gras -, fit: diffoudfe ce favôft dans Fèa'ù, b roya'
■ les- cou leurs:'avec* c e tte , eau dé fay o n , peignit*
. & employa ■ le fèu pont .fixer*la couleur , &
l ’an o n ym e icô iic ia t'q iie 'c ’ëfî:;là ia manière q u i ’
rëffèmblë ' fé ’plus à ' 1 a^'Jjeintûre* "des Grecs ,
püifcjôe l’on/pëint avec oè fa cire & des couleurs, ' '& qi?:if :fàu r ie"feu''poùr ^jrer: la p e in tu ré ' ■
- Je confejllerois voîont^ersà célüi qui v o u d ra îtJ
p e in d fé à v é c dés coüféiks délayées avec l’eaü d e
’fayon ordinaire.,' qui é f t ’fàit'ë avec de l’h u îfe , de ’
d ire qu’il, pejnt à l’eàn â ’htiilé^ ou qu’il peint â
l ’huile : c e tte man ière'd é paflëi" në ferait pas
plus impropre qu e dé dire qu’on _peint à 'l’eau
de cire. Il pourrait'dire1 auffr q u ’il p e in t au fe l,
car II entre du fel dans ' îè* fa von. P ré te n d re . qiie.
Grecs fe pratiqu'èjt '
avec du favon de c i r é , c’e ft en ignorer abfo-
( 2 ) Quelquês -gens ‘mal intentionnés on t prétendu que
M. Roue] a v ô ît'd o n n é lé* coriferl à- M. B à ’chelier d e faire 3 du fiv o n avec de la ciçe 4 pour; 'imiter les grecs ; mai s ce
chÿmifte éft trop éclairé pour ne favoir pa» qu’une peinture
faite avec du fâvort quelconque n ’a pas p h w d e ;folïdiré
qu’ ûné peinturé'faice en détrempe , qui n’ a pas l à propriété-;
de remplir le sVüé sque les grêfes fe pfopofolôntt-,' c ?e ft-à;dk e j
de faite- une peinture qui pût réüftçr à Feau.. i
lumeiit la nature. Mais fi l’anônyme avançoï't
que la peinture au làvon eft une invention
auffi nouvelle que la peinture en ramekin ou
en ,fromage ( 1 ) , l’ auteur fe tromperait moins
au désavantage de M. Bachelier. Ge dernier n’ a
rien renouvelle dps; Grecs , comme nous le
démontrerons , fa décpuyertë a plus de mérite ,
puifqu’ ellé; a du moins -çelüi de; ^originalité:
La brochure dpnt nous venons de rendre
compte n’eut pas.-, été. plutôt, rendue publique ,
qu’elle fut appréciée:à fa juite valeur. M. Erëron
la critiqua très- judtcieu-lfement dans fon année
littéraire, démontracomme nous venons de
le dire , que l ’hiftorique de cet ouvrage né
pou voit être, vrai que la découverte'de la
peinture au. fayon de cire it’ enrichiffoit point!
l ’art de, peindre. ,,M. Eréron cependant ne pou-
voit pas porter, de jugement fur ce que l’ anô-*
nyme annonçoi'jt des moyens que MM. Caylus
8c Majault ayoie.nt employés pour, peindre à
Vencqujlique, puifqu’ ils n’avoient pas encore
été fendus publies; auffi n’a v an ç a - t-il fur ce
point, que de prudentes conjeélures. Mais M.
Eperon eut bien 14eu d’être làtisfait, lorfqüe trois
mois, après,-fa critique , il né trouva rien de ce:
q u e. ,.l’anonyme>ay oit avancé.' ; il- v i t , . au. contraire
, daqs'l’ ouvrage de M. dé Caylu s, un
raifonnemeht méthodique.^: fu iv i, appuyé d?ex-‘
péri en ces f î ngénieufes8c très-propres, à développer
le peir de choies que les^ anciens nous ont
tranfmis de la peinture à Ÿençaujlique. En ju dicieux
critique , -il rendit compte de cet ouvrage
avec les plus, Jiiftes éloges, f
Nous reviendrons, fur la peinture ençaujlique
& fur les procédés dans le diéliorinaire de p rà^-
que. \ Article de M . Z ^ a t e l e t , ou du moins
ttouvé dans fe s papiers. )
E ncaustique. Qu’ il nous foit permis,
fur l’antiquité..de la peinture ençaujlique, de
placer ici un article fort court. Pline ne fait
pas remonter l’origine de cette peinture plus
haut que Polygnote, 8c il: nous apprend que
d’ autres la croyoient beau,coup plus,récente..
Mais Polygnote floriffoit vers la 8 9 e olympiade,
environ 4 2 0 ans avant notre ère., & il
eft fouvent parlé de la peinture en cire dans
les poéfies d’ Anacréon , qui vivoit plus, de cent
ans auparayàht* II, femblèroit même que de.fon
temps c’ étôit la manière de . peindre la plus en
ufage. I l dit,,'ode x8 , en adreffant la parole
au portrait de fa maîtieffe : T e / fa , x.npe , ku)
( 1 )Un peintre d’un caractère-gai Sf vraifçipjDlabi.çiyçnt
très-ftabile chÿmifte ; ayant férièufement examiné l'a peinture
au favon 'de; M. Bachelier > ne crut pas que eette invention
méritât une critique férieufe. Ufit imprimer un petit
ouvrage qui avoir pour titre : l ’ A r t de peindre au fromage
ou en! ramekin , dans lequel Un ridicule ^gtéablé'Faiïoit la
plus jufte critique de la peinture'au favon de cire. Oh a
prétendu que cette brochure étoic de M. Rouquet ; fi elle
fii’eû p^s de lui, elle eft. du moins digne de la plume-.
HaKniretf ' C i r e b ie n t ô t tu va s parler. Dans
l’ode 2 .9 , il dit au péintre à qui il commande
le portrait de Bathylle : O Kttpbç ccvfoç E%éro
Kàkaiv; GKùTrî). Que la cire parle meme dans le
file n c e , comme nous pourrions dire, à . un
peintre : Que votre peinture fo it parlante.
■ ■ Voilà' donc l’antiquité de la peinture en cauf
tique, reculée j de plus d’ un fiècle ; par le témoignage
d’ Anacréon.
; Mais cèitte preuve; n’ eft .pas fans répliqué-
Tanneguy le Eebvre , . Corneille de. Pauw 8c.
d’autres làvans,.ont été: loin de croire que toutes
: les poéfies; qui portent le nom d’Anacréon,
fuffent en effet du poëte de Téos. M. F ifch e r ,
qui irefüfoit de partager leur ..doute d an s fa
première édition d^Anacréjon. , a cru devoir
l’adopter dans la féconds;î On ne peut;guère
douter, que les véritables oeuvres de ce poëte
ne fuffent familières:.aux Romains & aux Grecs
lettrés du . temps de Pline-;: & c’étoit- dahs. ce:
même temps que,les uns attribuoient la peinture
ençaujlique à Ariftide , & que les autres la
faifoient remonter jufqu’àPolygnote. Comment
, ne, fe trouvoit-il perfonne qui leur prouvât
qu’qll.e étoit beaucoup'plus ancienne , en leur
citant les.vers d’Anacréon?
- : S’il ne-s’agiffoit q.fte de l ’opinion .de P lin e ,
i on pourrait d ire . qu’ il^ avoit oublié cès vers ou
■ qu’ il ne les connoiffoit pas. Mais il s’agit de
deux opinions débattues entre différentes per-
; Tonnes, ,& il aurait été Singulier qu’aucune
d’elles ne connût les oeuvres d’un poète qui
: étoit alors, entre toutes les mains. A in fi, loin de
prouveç- par Anacréon contre Pline „l’ antiquité
de la. peinture ençaujlique i on protiveràit mieux
par le texte de Pline que les; odes 2 8 & 2 0
| attribuées' à Anacréon ne, font pas de ce poète.
Cependant, une nouvelle difficulté s’élève.,
Pline ajoute que Lyfippe ayoît auflî écrit fur
fes peintures;d’Egine qu’ il les avoit..faites à
Ÿ ençaujlique- Q.n peut fup.pofer que ce Lyfippe
vivoit avant Ppîyguote 8c même-. avari.t-.Afia-
; créon, 8c comme on ignora,Bâge de ce peintre »
la .queftion refte 'infoluble & le, doute lubfifte.
.( Article de M, L epesq u e. ) <
END U IT . ( fubft. mafe. ) Gëunot.eft con-
facré à là peinture à ■ frejque., qtii-jje peut s’ exé-.'
jeuter que fur un enduit ïïÿàs. C’ eft même de-ià
que ce gen're, d.e peinture a tiré:Ton nom ;,- il
jvient du mot italien frejeo, qui hgnï^é-frais.
Dans fes autres genres de peinture > >0 1 1 ' ne dit.
point un, enduit j mais une couche de. couleur.
Ce mot rejette du, langage de la peinture cou-.,
fidérée comme arc , eft refté au métier de la
peinturé; en bâtimens.
ENF'O^ÇÈMTNT, (. fubft. mafe.:). Comme
iin tableau n’ ëft pas confé. repréfenter une furfaçe
plane , il doit avoir de. Venfoncement, , 8c
I i ij