piife. A ce terlîle, elle ieta rigoureuferaent
fermée j & le prix en fera alors de 12 liv.
le volume de difcours, & de 30 livres le
volume de planches, en totalité 8 1 8 livres,
fans que ce prix puiife être, fous aucun prétexte
quelconque, réduit ou diminué , fous
toutes les peines de droit, le public fouf-
cripteur devant , dans tous les temps, fe
relfentir des avantages de la foufctiption.
Il paroîtra cette année trois livraifons de
deux volumes chacune ; la première, dans
le courant de juillet, fera compofée de deux
volumes, Littérature &- Jurifprudence ; la
deuxième, d’Hiftoire Naturelle'& d’Arts &
Métiers ; la troifième, d’un volume de planches
& de Géographie,
Quelques perfonnes ont douté de l’exécution
de cette entreprife ; elles ont cru ,
parce que le projet étoit hardi , qu’il étoit
téméraire ; elles n’ont le grand nombre d’éditpioun sf eq up’eilr fyu aad eeru, vdue
l’Encyclopédie, que celle-ci pourroit avoir
du fucccs; elles fe font trompées. L’empref-
fement du public pour la foufcription a
bien juftifié nos efpérances à cet égard. Et
comment le public, en effet, ne fe décla-
reroit il pas, fi je puis m’exprimer ainfi, le
protecteur d’une entreprife, qui, fi elle répond
au prôfpeélus , dont il a paru généralement
content, deviendra le plus utile
de tous les livres, puifqu’on aura dans' un
petit nombre de volumes, & pour un prix
très-modique , une bibliothèque complete
de toutes les connoilfances humaines ? Comment
auffi l’exécution ne répondroit elle pas
à ce qu’on a avancé , puifque l’entrepreneur
a eu l’avantage de ne traiter qu’avec des
hommes de lettres connus Si diftingués, qui
tous ont à répondre de la befogne dont ils
fe Ofonn t pcheuartg évso. ir actuellement , hôtel de
Thou, rue des Poitevins , le volume pref-
que entier de planches gravées. Il y a deux
volumes fous preife chez MM. Stoupe Sc
Cellot, imprimeurs j il y en auroit douze fi
les fondeurs pouvoient y fuffire. Il n’y a pas
une feule partie du difcours fur laquelle il
n’y ait des avances, & celles de l’entrepreneur
pour les frais de cette grande entreprife,
font déjà énormes.
E N C Y C L O P E D I E MÉ T H O D I Q U E ,
O U P A R O R D R E D E M A T I È R E S ,
P A R une Société de Gens de L e ttr e s , de Sa van s & d 'A r tifle s ; -précédée d'un Vocabulaire uni-
v e r fe l, fervant de table pour tout l'O u v ra ge , orné des portrait de M M . D id e r o t & d 'A l em -
B E R T i premiers éditeur de l'Encyclopédie ; publiée in-sfi. à deux colonnes, cinquante-trois volumes
de Difcours & fep t volumes de Planches ; caractère, fo rm at y ju jlific a t io n , & papier
pa re ils au préfent profpec ius, propofée p a r fo u fc rip tion , du premier mai mit fe p t cent quatre-
vingt-deux y au p r ix de fep t cent cinquante & une livres.
On foufcrita Paris, chez P anckoucke , hôtel de Thou, rue des Poitevins ; à L iè g e , chez P lomteux,
imprimeur des Etats j & chez tous les libraires & directeurs des portes de l’Europe.
La méthode des Dictionnaires , inconnue a V antiquité ejt d’une utilité qu'on ne peut conte fier ; ils font faits
pour être le dépôt des Sciences ; & l ’Encyclopédie imaginée par MM, d’A i e m BERT & Did e ro t , achevée
par eux & par leurs Ajfociés avec tant de fuccès, malgré fes. défauts , en efi un ajfeç bon témoignage.
Voltaire, Q.
I i E S hommes de génie, q u i, vers le.milieu
du dix-huitième fîècle, ont entrepris de parcourir
le cercle & d’embrafler la chaîne des fciences ,
de rendre compte au genre humain de Tes con-
noiffances & de fes lumières , de lui révéler le
fecrèt de fes richeffes, d’en mettre le dépôt entier
fous fes yeux pour Tencourager & l ’aider à en
acquérir de nouvelles , en lui montant le point
où il eft parvenu, & celui où il peut s’élever
encore ; ces hommes font fans doute' des citoyens
précieux : ils ont bien mérité des lettres , de la
•patrie , & de, l ’humanité.
Mais après la gloire d’avoir produit un livre
rt utile, il en eft une dont on d'oit encore être
jaloux j c’eft celle de donner à ce même livre tous
les degrés d’utilité dont il eft fufceptible : c’eft 1 objet de cette Encyclopédie méthodique, ou p a r
ordre de matières.
^ Pour donner au public une idée de ce qui.refte
a faire , fi 1 on veut porter ce grand ouvrage à
la perfection , nous citerons le jugement que M.
Diderot, un des principaux éditeurs de l ’Encyclopédie,,
en a lui-même porté.
« L ’imperfeCtion de l ’Encyclopédie a pris fa
» fource dans un grand nombre de caufes diver-
» fes. On n’eut pas le temps d’être fcrupuleux
» fur le choix des travailleurs. Parmi plufieurs
« hommes excellens , il y en eut de foibles , de
n médiocres , & de tout à fait mauvais $ de là
» cette bigarrure dans l ’ouvrage , où l ’on trouve
» que ébauche d’écolier à côté d’un morceau de
1 p OE de maître ; une fottife , voifine d’qhe chofe
» fublime ; une page écrite avec force , pureté ,
» chaleur , jugement., raifon , élégance, au verfo
» d une page pauvre , mefquine , plate & mifé-
» rabie. Les uns travaillant fans honoraires , par
fur I’Encycl. p. 278, T. I I I , & Mélanges.
» pur attachement pouir les éditeurs & par goût pour
» l ’ouvrage , perdirent bientôt leur première fer-
» veur y d’autres , mal récompenfés, nous-en don-
» nèrent, comme on dit, pour notre argent ; . . . .
» il y en eut qui remirent toute leur befogne
» ,à des efpèces de Tartares qui s’ en chargèrent
» pour la moitié du prix qu’ils en avoient reçu.
» Les articles communs à différentes matières ne
» furent point faits , précifêment parce qu’ils de-
» voient l’être par plufieurs ; on fe les renvoyoit
» l ’un à l’autre. L ’art de faire des renvois fup-
» pofe un jugement bien précis . . . . l ’on né-
» gligea de remplir les renvois qui appartenoient
» a la partie même dont on étoit chargé . . . .
» On trouve fouvent une réfutation à l ’endroit
» où Ton alloit chercher une preuve . . . . I l
». n’y eut aucune correfpondance rigoureufe entre
» le difcours & les figures , &c, ».
Nous fom.mes bien éloignés d’adopter en entier
ce jugement un peu rigoureux fur un ouvrage dont
M. Diderot pouvoit fe croire en droit de faire
les honneurs j car fi l ’Encyclopédie , confidéréc
dans chacune de fes parties féparées, eft très-incomplète
, il n’eft pas moins vrai qu’elle renferme
une multitude d’articles excellens, faits de
main de maître , auxquels i l faut bien fe garder
de toucher. I i y a même des parties prefque entières
, comme les Mathématiques, la Littérature ,
les Arts & Métiers méchaniques , qui font plus
complètes dans . l ’Encyclopédie que dans aucun
autre ouvrage ; & on ne doit jamais perdre de
vue , en corrigeant & en complétant ce dictionnaire,
en lui procurant les degrés de perfection
qui lui manquent, qu’il a été compofé en grande
partie par les hommes les plus célèbres de notre
nation, & que dans fon état d’imperfeCtion i l eft: