
<Jj8 P E I P E l non feulement comme un chef - d’oeuvre de I malt on peut croire que fi c’eût été un chefc
peinture, mais comme une chofe que peu de d’oeuvre, Pline en auroit nomfné l’auteur. Pen-
modernes auraient été capables de penfer & l fous donc avec lui que ce n’étoit qu’une folie,
d executer ? On ignore le nom de l’artille a C’eft la feule fois qu’il foie fait mention de
qui Rome dut cette folie ou ce chef-d’oeuvre : | tableau fur toile dans l’antiquité.
T A B L E A L P H A B É T I Q U E
D E S P E I N T R E S DE L ’ A N T I Q U I T É .
Les chiffres renvoyent à Vordre chronologique de ces peintres»
Aëtion ( 26. )
Alcifthene ( j6. )
Amulius .( 66. )
Anaxandra ( jo. ) Androcydes ( 12. )
Antidote (43.)
Antiphile. ( 24. )
Antiftius Labeo. V. Labeo,
Apelles ( 18. )
. Apollodore ( 8. )
Arellius (63. )
Ariftarete ( 57. )
Ariftide( 17.)
Ariftoîaus ( 30. )
Artémon (.33-.)
Afclépiodore (21.)
Athénion ( 46. )
Bularque ( 1. )
Calacès (51.)
Calliclés ( 50. )
Calypfo (55O
Cléfides (3 4 *)
Cornélius Pinus. V. Pinu$.
Ctéfiloque ( 29. )
Cydias ( 40. )
Dionyfius de Colopkon ( 7 0 Dionyfius ( 52. )
Erigonus ( 38* )
Euphranor ( 39, )
Eupompe ( 13. )
Euxénidas ( 14. )
Fabius Piâor (6i.)
Heraclide (41.)
Irene ( 54 )-
Antiftius Labeo ( 68. )
Lala ( 59. )
Leontifque (37*)
Confidérations fu r la.
Perfonne n’ofe proposer le moindre doute »
fur la fupériorité des ajictens dans la fculp- [
turc -, ce doute feroit un blafphême : mais la 1
Ludius (64. )
Méchophanes (31»)
Mélanthius ( 20. )
Métrodore ( 42. )
Micon ( 5. )
Néalcès ( 36. )
Nicias (44.)
Nicomaque ( 23. )
Nicophanes ( 22. )
Olympias (60. ) #
Omphalion (45.)
Pacuvius ( 62. )
Pamphile ( 16. )
Panænus ( 3/)
Parrhafius ( 10. )
Paufias ( 2 j. )
Paufon ( 6. )
Pé.diùs ( 65. )
Pérfée ( 28. )
Phidias ( 2. )
Philoxene ( 27. )
Pidor. V. Fabius.
Pinus ( 69. )
Polygnote ( 4. )
Prifeus ( 70. )
Protogenes ( 19. )
Pyreicus ( 48. )
Quintus Pédius. V. Pédius.
Sérapion ( 49. )
Socrate ( 32. )
Theodore ( 35. )
Théon £ 15. )
7 imanche ( 11. )
Timarete ( 53. )
Timomaque ( 47. )
Turpilius ( 67. )
Zeuxis ( 9. ) -
peinture des anciens.
vanité des modernes Ce confble en refafant aux
ardftes de la Grèce la même fupériorité dans
la peinture. Le petit nombre de manumena
qui nous relient de la peinture antique, les
coîije&ures vraifemblàbles que nous pouvons
former fur ceux qui ont péri, femblent prouver
que» furtout dans la compofition » les peintres
Grecs ne fuivoient pas les mêmes principes
qui ont reçu forcé de loix dans nos écoles :
d’où nous concluons que ces peintres étoient
inférieurs aux nôtres : encore femmes - nous
bien modérés, quand nous ne prononçons pas
qu’ils étoient des peintres méprifables. On peut,
en faifant ufage du même raifonnement, prouver
qu’Homère ne fa voit pas faire un poème
épique, que Sophocle, Euripide , 8c encore
plus Efchyle ne favoient pas faire de tragédies.
Affurément les tragédies de Sophocle, le plus
parfait des tragiques -anciens , ne différent pas
moins dés tragédies angloifes ou françoifes ,
que les tableaux d’Apelles ou de Protogenes
ne pouvôient différer des tableaux de nos
écoles.
La principale caufe de cette différence, c’efl
que, dan» tous les genres, nous ne cherchons
pas moins la complication, que nous décorons,
du nom de rieheffe, que les anciens ne cher-
choient la fimplicité : c’eft ce que prouvent
nos tragédies, nos tableaux , comparés aux tableaux,
aux tragédies des Grecs*
Ce n’eft pas que d’abord les Grecs n’aient
aimé dans les tableaux les fujets compofés d’un
grand nombre de figures : Polygnote, l’un
de leurs plus anciens peintres, repréfentoit
tantôt la prife de Troie, tantôt Llyfie aux
enfers : mais bientôt leur goût fe décida pour
la fimplicité ; & -leurs peintres ne traitèrent
ordinairement que des fujets d’une ou de deux
figures, & très-rarement de plus de trois ou
quatre.
Je ne crois pas que ce peuple ingénieux fe
foit-déclaré fans raifon, pour cette extrême
fimplicité.
Homère, dans fes poèmes, avoit multiplié
les perfonnages, 8c les a.ftions & même les
détails de ces aélions : mais tous ces perfonnages
& toutes ces aftions n’occupent pas a la fois
l’elorit du Le&eur: il ne peut .les.voir que les
uns* après les autres à mefure qu’il lit les vers
du poète , & l’on peut dire que chacun des
vers qui préfentent une aéiion ou un perfonnage
eft un tableau fur lequel on peut s’arrêter :
mais l’oeil embraffe une peinture toute entière,
il veut être fixé par elle, & ne l’eft pas, fi
elle lui offre vingt, trente cent figures, qu’il
ne peut connoître d’un feul regard, & que
cependant il veut connoître toutes. On a beau
lés groupper, on a beau par la lumière appeler
l’attention furie fuj et principal ; le fpedateur
veut connoître tout ce qu’on lui montre, &
pourquoi le lui montreroit-on , fi l’on ne vou-*
Joit pas qu’il le connût ? Si l’ouvrage eft bon,
Ù fie les parcourra pas fans plaifir ; mais ce
plaifir fera mêlé d’une fatigue à peu-près fem-
blable à celle qu’on éprouve quand on parcourt
une galerie meublée d’un grand nombr
de.tableaux : on veut les voir tous, on voudrait
cependant s’arrêter à quelques-uns, & en
même temps on eft appelle par d’autres : quelques
efforts que l’on faffe, on n’a pour chaque
morceau qu’une attention diftraite , & l’on
goûteront une jouiflance plus calme & plus
pure, fi l’on étoit dans un cabinet où l’on
n’eût a voir qu’un tableau feul, ou du moins
un fort petit nombre de tableaux.
A ces ôbfervations fur l’attention des fpefla-
teurs, les Grecs en firent d’autres fur l’attention
des aftiftes. Ils fendirent que le peintre qui,
dans un même ouvrage,, auroit à traiter un grand
nombre défigurés, nepourroit les étudier toutes
avec un foin également réfléchi -, qu’on auroit
par conféquent un morceau qui étonneroit par
fon étendue , mais qui, confédéré dans fes détails,
offri roit quelques négligences dans toutes
fes parties. Cet inconvénient devoit frapper
vivement un peuple qui avoit tant d’amour pour
le beau parfait»
Comme dans les beaux fiécles de l’art, leurs
peintres ne fe livrèrent que très rarement à
des fujets compliqués d’un grand nombre de figures,
ils ne font pas vraifemblablement parvenus
à ce que nous appelions lu grande m achine
: je doute fort que , par leur façon de
penfer bien différente de la nôtre , elle eût eu
pour eux beaucoup d’agrément; ilsn’auroient pas»
je crois, goûté les grands facrificesqu’elle exige,
qui peuvent offrir du plaifir aux yeux & qui
n’en offrent pas à la penfée. En voyant des group-
pes enveloppés dans l’ombre , d’autres perdus
dans la vapeur , ils auroient regretté les beautés
que ces objets femblent promettre & ne
montrent pas, 8c ces regrets auroient combattu
leurs plailirs.
Si tels "étoient leurs principes, ils ne devoienfc
pas multiplier beaucoup les plans de leurs tableaux
, & leurs compofitions en peinture
dévoient reffembler à celles de leur fculpture
en bas - relief. C’eft ce qu’on obférve en effet
dans plufieurs des peintures antiques qui nous
reftent ; c’eft ce qu’on préfume de celles qui
n’exiftent plus ; c’eft ce dont conviennent également
& ceux qui veulent dégrader les peintres
de l’antiquité, 8c ceux qui exaltent le plus
la gloire de ces artiftes.
Les anciens avoient peut-être obfervé qué
la peinture peut faire illufion quand il ne
s’agit que de repréfenter des objets qui ont
un ou deux pieds de faillie ; mais que l’illu-
fion devient impoffible fi l’on veut exprimer des
reliefs beaucoup plus faillans ou, des enfonce-
mens confiderables , parce que les rayons réfléchis
par une furface. plane , êc venant tous d’une
égale diftance , confervent er.tr’eux un égaj
Oooo ij