
le defîin d’ une forterefle coupée parallèlement 1
& un peu au-deffus du rez-de-chauffée. J
E n , un mot, V ichno graphie eft la même
choie que ce que nous appelions pla n géomé-
tra l ou fimplement plan. E lle eft oppol'ee à la
ftcréographie, qui eft la repréfentation d’un objet
fur un plan perpendiculaire à l’horizon, &
qu’on appelle autrement élévation géométraie.
( Article de Vancienne Encyclopédie. )
ICONOGRAPHIE . ( fub'ft. fem. ) Ce mot
eft formé du grec etuàv, image & deyf«tq>a>,
j ’écris. I l ne s’ employe que pour fignifier la
defcription des reftes de l ’antiquité qui peuvent
être regardés comme des images ou re-
préfentations, tels que ftatues , buftes , frefques,
mofaïques. Quoiqu’ il exprime une idée relative
aux arts, il appartient plutôt à la langue des
érudits & dès antiquaires > qu’à celle des artiftes.
ICONOLOGIE. ( fubft. fem. ) Ce mot com-
pofé de deux mots g re c s , dont l ’un veut dire
image & l’autre lan g a g e , difcours , eft en
effet une forte de langage dans lequel on emploie,
pour s’ exprimer, des images ou fymbo-
les. C’ eft une écriture hiéroglyphique , que fa-
vent lire toutes les nations , quoique differentes
de langues , pourvu que la mythologie des
Grecs 8c des Latins , & certaines autres conventions
ne leur loient pas inconnues. Si l’on
repréfente , par exemple , une figure de femme,
vêtue d’ un manteau femé de fleurs de l y s ,
& rendant hommage à Apollon, on entendra,
depuis Cadix jufqu’ à Moskou, que ce
tableau iconologique, fignifie que la France
.eftime; les arts ; & leur rend une efpèce de
cultç. Ainfi les peintures, allégoriques & emblématiques,
appartiennent à Viconologie , ou
plutôt elles n’ en font pas différentes.
Tout ce qui peut s’ exprimer par des figures
, des images, eft du reffort de Viconologie.
C ’ eft une langue dont on ne pourra jamais
donner le di&ioivnaire complet, parce que
l’imagination a le droit de l’ enrichir tous les
jours. On la parlera toujours b ien , quand on
la parlera clairement, & l’ emploi des expref-
fions nouvelles, recevra des éloges, quand il
■n’ aura pas d’oblcurité.
Winckelmann, dans fon ejfai d’allégories
pour Us artiftes, indique trois moyens d’ enrichir
cette langue , en puifant cependant toujours
fes exprefïions' dans l’ antiquité. Le premier'
eft de donner aux anciennes images une
fignification nouvelle , comme en citant les
.vers d’ un poëte , on les détourne quelquefois
Au fens de l’ auteur ; le fécond eft de fe fervir
,des ufages , des moeurs, des proverbes des anciens
, pour en faite de nouvelles images ; &
je troifieme eft de çhoifir dans les hiftoires
anciennes les plus connues , un évènement qut
ait un rapport frappant à ce que l ’on veut
exprimer.
Les fources les plus propres & les plus
fécondes du langage iconologique, font les
poëfies d’Homère, de V irg ile , d’Horace, oc
les monumens de l’antiquité, médailles, pierres
gravées, fiâmes , tombeaux & c , 8c les
ouvrages allégoriques, des plus favans & des
plus ingénieux artiftes modernes. Si 1 on veut
lire les poètes récens, dans le deffein d enrichir
la langue des images, il pourra bien
arriver qu’on y trouve moins de richeffes que
chez les anciens , & que leur ftyle en ce
genre, paroiffe plus diffus 8c moins expreflif.
Nous avons plufièurs traités d’iconologie.
Celui de Céfar Ripa eft plus connu que tous
les autres, fans mériter de l’ être davantage.
Dans le grand nombre d’ images qu’ il a raf-
femblccs, il n’ en eft qu’ un petit nombre qui
puiflent convenir aux artiftes ; encore les a-t-
il chargées d’acceffoires & d’ infcriptions ou
devifes qu’ il faut élaguer. On voit qu’ il ne
connoiffoit abfolument point les arts.
I l y a bien des moyens de parler la langue
iconologique. Tantôt on n’ employé qu’ une feule
figure de la mythologie ; ainfi le dieu Mars
peut lignifier la guerre. Tantôt on en raffem-
ble plufièurs ; ainfi Minerve tenant l’Amour
enchaîné, fignifie que l’amour peut être dompte
par la fagefle. Quelquefois on prendra un fujet
hiftorique , & pour fignifier la confiance , on
repréfentera Mutius Scévola fe brûlant la main
fur un autel. Quelquefois ce fera un animal
qui exprimera l’idée que l’on veut peindre ;
le lou p , par exemple, exprimera la fureur,
le lion la générofité. On peut aufîi prendre
pour fymbole une chofe inanimée; une charrue
repréfentera l’agriculture ; une bêche, le
jardinage; une lyre , -la mufique.
La plupart des exemples que nous venons
de c ite r , ne font que des mots de la langue
iconologique ; on peut en combiner plufièurs
I enfemble,. pour former un difcou,rs & développer
une ou plufièurs penfées.
Ce que nous appelions des armes parlantes,
fait atilfi partie de 1 ’ iconologie. Ainfi la ville
d’Egine , étoit défigné par une chèvre , parce
que le nom grec de cette v i l le , vient du
mot qui fignifie chèvre. Un artifte nommé
Batrachus, au lieu de mettre fon nom à fon
ouvrage, y fculpta une grenouille, parce que
fon nom fignifioit grenouille. ^
Nous ne donnerons point ici un traité d’i-
conologie , mais nous allons raffembler un certain
nombre de fymboles iconologiqu.es ; c’eft
aux leéiurës, aux obfervations , à l ’imagination
des artiftes d’enrichir cç fonds, qui dans
cet article aura peu d’étendue. Mais c’eft peu
de peindre & de fculpter des figures allégoriques
r iq ù e s .il faut fur-toutJeurdonner l’ exprefllon
qui leur convienr. Rien de plus ridicule que
de repréfenter des grâces qui n ont rien de
gracieux, la Force fans cara&ère, & laSagefle
fans phyfionomie. D’ ailleurs il faut ufer tres-
fobrement de l’allégorie. Le tableau d Eada-
midas, fera toujours préférable a une allégorie
qui repréfenteroit la confiance en 1 amitié.
Montrez-nous la chofe au lieu de nous offrir
fon emblème. ' Abondance. E lle peut fe défigner par la
corne d’Amalthée ; c’ eft le nom de la chevre
qui nourrit Jupiter., De cette corne fortent en
abondance des fleurs, des fruits , des richef-
les. On repréfente ordinairement^ l’ abondaiice
fous la figure d’une femme, qui tient cette
corne. * Agriculture. Pfyché appuyée fur un hoyau.
Cet emblème eft donné par Winckelmann,
d’ après l’antique. On -peut indiquer l’agriculture
par une charrue , ou par Gérés, qui a
appris aux hommes à cultiver la terre. Air ou Æther ; Junon. Cette déeffe fécondée
par les embraffemens de Jupiter, qui eft le»
feu principe , répare fur la terre la fertilité.
Quelquefois aufîi c’ eft Jupiter lui-même qui j
eft l’ air , & qui répand à fon gré la pluie ou
la férénité. Dans ce fens, il eft regardé comme
l’époux de la terre, défignée par Cérès , 8c il
defcend dansx fon fein , pour la féconder. Amitié. Ôn peut finchquer .par deux tourterelles.
On peut encore la repréfenter par une
femme qui a le - fein découvert , parce qu un
ami ne réferve pour fon ami, aucun focret
dans fon fein. E lle a la main droite fur fon
coeur, 8c tient deux tourterelles de la main
gauche. On la défigne auffi par un ormeau
deffèché, qu’ embrafle un cep de vigne , pour
témoigner que l’amitié ne peut etre détruite
par le changement de fortune. Amour, enfant nud, avec des fléchés, un
‘carquois & quelquefois un bandeau fur les
yeux. Zeuxis l’a repréfenté avec des aîles &
couronné de rofes. Le faux Orphée lui donne
des aîles d’o r , & les clefs du c ie l, de la
terre & de la mer. Un autre poëte grec fait
dérober aux amours les armes de tous les
Dieux ; ils portent, d it-il, l’ arc de Phoebus,
le foudre dé Jupiter , le cafque & la lance
de Mars, la maffue d’Hercule , le trident de
Neptune & le flambeau de Diane. I l étoit
repréfenté dans une chapelle d’E g ir e , à côté
de la fortune,' pour fignifier, dit Paufanias,
que la fortune , même en amour, a plus de
puiffance que la beauté.
Amour domptant la rufticité, Polyphème
ouant de la flûte, pour plaire à Galathée.
Amour maternel, le pélican, parce que les
anciens ont fuppofé qu’ i l s ’ouvroit la poitrine,
pour nourrir fes petits de fon fang.
Meaux-Arts, lame /.
Amour de la patrie. Un jeune homme marchant
pieds nuds, fur des armes acerees. I l
tient deux couronnes, la couronne obfidionaie,
qui eft de gramen-, 8c qu’on décernoit a celui
qui avoit délivré la patrie d’ un fiège , 8c la
couronne c iv iq u e , qui étoit de feuilles de
chêne, 8c qu’on accordoit à celui qui avoit
fauvé la viê à un citoyen. Il peut avoir fur
la tête la couronne triomphale, qui etoit anciennement
de laurier, ou la couronne murale
qu’ on décernoit au brave guerrier qui avoit
monté le premier à l’affaut ; elle reprefentoit
des crénaux de murailles. Antiquité , une femme étendue au milieu
de ruines antiques, 8c s’appuyant fur le fût
d’ une colonne brifée. Architecture , elle peut être repréfontee
par Minerve. La fable raconte que cette Déeffe
difputa d’ induftrie avec Neptune ; il fit un taureau
, & elle é leva une maifon. I l faut, dans
cet emblème, donnera Minerve quelques uns
des inftrumens de l’architeélure , tels que l’e-
querre , le niveau.
A rts font défignés par Minerve: l’ olivier
lui eft confacré , parce que l’huile eft néceffai-
re à la plus grande partie des arts : il eft aulfi
l’image de là p aix, & c’ eft dans la paix que
les arts fleuriffent. Minerve confidérée comme
Déeffe des arts , doit en avoir les attributs. Les
arts mécaniques font figurés par Vulcain , qui
défigne? le feu , parce que le feu eft néceffaire
aux arts mécaniques, 8c fur-tout aux arts métallurgiques.
Astronomie , Atlas qui loutient le ciel ; fable
imaginée , parce que les aftres ont été obfer-
vés fur de hautes montagnes , telle que l’Atlas.
On repréfente auffi l’aftronomie par une femme
couronnée d’ étoiles , elle tient d’ une main un
globe çélefte , &• de l’autre un compas.
A v a r ic e , une vieille femme pâle & décharnée
; elle fixe les yeux fur une bourfe qu’ elle
preffe dans fes mains , en la cachant en partie de
de fa robe.
Aurore , fuivant Homère, elle eft vêtue
d’ un manteau couleur de crocus ou faffian.
V irg ile fuppofe que fon char eft attelé de chevaux
couleur de rofes , & Théocrite de chevaux
blancs. L’étoile du matin peut être au deffus d»
fa tête.|Virgile lui fait quitter le lit du vieux
Tith on, & cette idée eft rendue par Annibal
Carrache, dans la galerie du palais Farnèfe. Beauté . les Iconologiftes n’ont pas manqué
de donner la figure de la beauté : mais quel ar-
rifte oferoit la peindre , & préfumeroit affez de
fes talens , pour fe croire capable de repréfenter
la beauté même ? On la défigne par Vénus , &
la Déeffe doit être n u e , parce que la beauté
n’ emprunte aucun de fes attraits à des paru-«»
res étraagères. E lle doit ayoir le c e fte , cetc*
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