
chaque article â Tes véritables dimenfions , de ne
point traiter un lieu qui n’offre rien' de, remarquable,
avec l ’étendue d un ville confidérable. Nous
nous fommes renfermés dans les bornes qu’un dictionnaire
de Géographie , qui fait partie de l ’Encyclopédie
méthodique , doit avoir. Nous nous
fommes particulièrement attachés à compléter la
nomenclature, & à ne puifer que dans des fources
qui ne pouvoient nous induire en erreur. Nous les
citerons dans le difcours préliminaire. L ’un de
nous ( M. Robert ) a fait fouvent fa partie de-
v i f u , parce qu’ayant voyagé vingt ans , & parcouru
en détail les diverfes contrées de l’Europe ,
i l a été en état de juger par lui-même de l ’exactitude
& de la vérité des faits avancés par les
divers Géographes. Toutes nos divifions feront
claires & méthodiques. Nous placerons à l ’article
de chaque royaume des tableaux qui contiendront
le détail de ce qu’ils renferment, & ces tableaux
réunis formeront dans lé difcours préliminaire l ’arbre
encyclopédique de toutés les connoiffances
géographiques : & le leâreur pourra s’en fervir
pour étudier la Géographie dans notre diétion-
naire , comme fi c’étoit un traité fuivi. Dans la
defcription particulière des villes, indépendamment
des objets que le Géographe eft dans l ’habitude
de traiter, nous parlerons en détail , fi c’eft une
ville commerçante, de fes manufactures , de fon
commerce , de fes productions , de l ’induftrie de
fes habitans, de fes relations au dehors , &cr Nous
avons cru 'que ces details feroient mieux placés
dans notre dictionnaire , que d’en faire des articles
de Géographie commerçante, qui auroient été
moins à leur place dans Ig Dictionnaire du Commerce
, qui fait partie de cette Encyclopédie méthodique.
Nous donnerons la defcription dés royaumes ,
provinces , républiques , v ille s , ports , & autres
lieux remarquables des quatre parties du monde ;
le cours des fleuves & des rivières; les différentes
mers qui baignent les deux continens ; les principaux
golfes , détroits.; caps & îles qu’elles forment
; les montagnes & les lacs* les plus confîdé-
rables, répandus fur la furface de la terre : en
outre , l ’hiftorique de chaque pays, fes comroen-
cemens, la forme de fon gouvernement, fa puif-
lance t fes révolutions , fes bornes , fon étendue,
fon induftrie , les moeurs & les ufages de fes habitans
, fon culte, la température du climat , fes
produftious , les monumens anciens & modernes
qui s’y rencontrent, les fites , les Angularités de
la nature , fes relations au - dehors , les fiéges que
les villes ont foutenus, les grands hommes qu’elles
ont produits , leur commerce , leur population ,
les conciles qui s’y font tenus , les traités de paix
qui s’y font conclus, leurs degrés de longitude &
de latitude fuivant les meilleures cartes , & leur
diffance aux villes les plus voifines; les lieux ou
fe font données les batailles fameufes, &c.
L a Géographie - Phyfique ne fera qu’une partie
très - acceffoire de notre plan elle eft bien plus
du reffort du,phyficien que du géographe. Ce dernier
ne doit confidérer & décrire que la furface
du globe ; le phyficien veut connoître fa fubftance ;
mais comme toutes les parties qui ont rapport
à la Phyfique & à l ’Hiftoire naturelle, feront traitées
ex profejfo dans cette Encyclopédie , nous
ne ferons que citer à l ’article de chaque lieu ce
qu’il offrira de plus remarquable en Hiftoire naturelle
, comme les eaux minérales , les mines ,
& c ., laiffant au phyficien l ’explication des effets ,
& au métallurgifte les opérations'fur les métaux.
L a Géographie ancienne formera un dictionnaire
à part. L e rédacteur de cette partie inté-
reflante y mettra toute l ’application & la critique
qu’elle e x ige , ou du moins toutes celles dont
il eft capable. Il n’avancera rien qui ne lui.paroiffe
bien prouvé , foit par le témoignage des anciens ,
ou par un examen févère des plus fàvans auteurs
modernes ; & quand il s’aidera des travaux de ces
derniers, ce ne fera qu’après avoir vérifié les paf-
fages des auteurs anciens fur lefquels ils appuient
leurs opinions. Cette partie fera terminée, i° . par
une table alphabétique de tous les noms qui appartiennent
à chaque divifion ancienne ; i ° . par une
table alphabétique renfermant chaque nom ancien
du dictionnaire , avec le nom moderne qui lui a
fuccédé , & l’indication de la page ou ce nom fe
trouve.
Nous avons cru qu’il étoit néceffaire de joindre
un atlas à notre dictionnaire , pour ne rien
laiffer à défirer au lecteur; mais il ne fera point
partie effentielle de la foufeription de l’Encyclopédie
méthodique. On fera libre de l’acheter ou
de ne le pas acheter.
Cet atlas , format in - 40. , fera compofé de
55 à 60 cartes au plus. M. Bonne fe propofe de
mettre dans ces diverfes partes toute l’exattitude
dont elles font fufceptibles , jointe au mérité de
la plus belle gravure. On ajoutera à chacune ce
qu’exigent les circonftances actuelles & les découvertes
les plus récentes. Cette collection de cartes
fera connoître l ’état moderne de toutes les parties
connues du globe terreftre , en donnant des, notions
fuffifamment développées de chacune , fans
perdre de vue les connoiffances qu’on puife dans
l ’antiquité : l ’ouvrage même contiendra plufieurs
cartes anciennes.
On employera la plus grande exactitude pofli-
ble dans la projection de ces cartes. Les obfer-
vations aftronorajques de longitude & de latitude,
févère ment examinées, en feront un des plus folides
fondemens. Quand de vaftes efpaces feront dépourvus
de ces obfervations, ce qui ne fera pas rare,
on recourra à des combinaifons géographiques variées
& étendues , afin de pouvoir fixer divers
points importans dans ces efpaces. On rendra compte
de tout ce travail dans un difcours préliminaire
annexé à l ’atlas y on y citera les principales fources
( xxxj ):
ôff Io n aura puîfé. Souvent on ne fera pas de I On ofera facrifier alors fon relpeCt pour leur opi-
l ’avis des Delifle, des Hafius, des d’An v ille , &c. I nion à la perfuafion de la vérité.
£ XIII. ] DICTIONNAIRE DvA N T IQ U IT É S Infcriptions-, Chronologie, A rt de vérifier les dates ,, Nu m ifm a tique ou Science des Médailles , Explication desr -Fables r Caufes des Moeurs, Coutumes■ & Ufages des Anciens , par M Co u r t
t je Ge b e l i n un volume in-A*
C e S divers objets de cormoiffance font trop
liés entre eux pour qu’on puiffe les féparer ; on ne
fauroit développer les Antiquités du monde fans
le fecours des Inforiptions, des Médailles , de la
Chronologie, de l ’Art qui fait reconnoître les époues
de chaque monument ; fans l ’intelligence des
ables dont ces Antiquités font femées , & fans
la connoiffance des caufes qui firent établir les
; divers- ufages & les diverfes moeurs répandues fui
le globe-
L ’ enfemble de ces objets forme un partie con-
wdérable des connoiffances humaines,, fur-tout de
celles qu’on appelle érudites', & leur importance fe
, fait fentir fans peine par les travaux immenfes auxquels
elles ont donné lieu,, par les fociétés nombreu-
1 fes qui én font l ’objet de leur recherches, & par la
lumière qui en réfulte pour toutes les connoif-
! fances , puifqu’il n’en eft aucune qui ne foit appuyée
fur ce qui- a été fait , d it, ou penfé avant
[ nous*'
; Cependant, à l ’exception dé quelques articles rela
tifs aux Antiquités & aux Monnoies , ces objets
n’ont point été traités dans l ’Encyclopédie , fes
; favans auteurs ne fe font point occupés d’ïnfcrip-
tions,- encore moins de la Chronologie , nullement
de l ’origine des ufages : ils n’ont point
parlé de l ’Aftrologie , de la Divination , de la
' Magie , des Erreurs & des Superftitions anciennes ,
ainft que de l ’explication des Fables. Ce qui n’eft
point étonnant.
Le s tables fe confondoient alors avec l ’Hif-
toïre, ffont elles ne paroHfoient qu’une altération:-
les ufages paroiffoient imaginés au hafard par les
fociétés qu’on croyoit également formées par le
hafard , ne s’être civilifées que par les effais les
plus pénibles & les moins raifonnés , & qui n’a-
voiênt réuffi que par un concours de circonftances
qu il étoit impoffible de calculer. L a Chronologie
naturellement , comme appartenant3, à
1 Hiftone ,• dont le chaos & les maffes ne pou-
voient entrer dans ce vafte recueil. '
II en étoit de même des Infcriptions & dès
Médailles ; elles font également du reffort dier
l ’Hiftoire.-
Mais dès- que l ’Encyclopédie fe divife par ma--
tières , & que l ’Hiftoire y eft admife , la Chronologie
, les Inforiptions, & les Médailles y rentrent
naturellement comme preuves & développement
de l ’Hiftoire. Quant à l ’explication des
Fables & aux caufes des ufages & des moeurs ,
elles font une fuite naturelle des Antiquités
qu’elles éclairent & qu’elles rendent plus intéref»
; fautes & plus utiles.
On font que c es divers objets font fufceptibles
de très-beaux & de très - grands .développemens r
obligés de nous refferrer., nous tâcherons d’être le
plus court qu’il nous fera poffible ; de ne donner
que les grands réfultats de, pofer dés principes ,
au moyen defquels on fera difpenfé de pefer fur
les confêqùences.
Nous tâcherons de ramener les Chronologies
à; des points fixes & conftans, de rétablir le lan-
: gage fymbolique répandu fur les Médailles , de
i rendre la connoiffance des ufages plus, utile par
; leurs rapports avec les peuples qui les inventèrent,
' de- faire reparoître le plus bel- ordre parmi les-
Fables , en montrant leur étroite liaifon avec les-
| objets tes plus importans pour le bonheur des-
fociétés-, & que ce qui jufqu’ici n’a paru propre-
qu a amufer la èüriofité, intéreffe effentiellement
fos- connoiffances les plus relevées & le s plus
précieufes.
Enfin y comme l ’étymologie des mots en eft
prefque toujours la définition la plus exaéle 8c
la plus fenfible , nous accompagnerons chacun'
des mots- dont nous traiterons^de fon étymologie
fimple & naturelle.
Nous ne négligerons rien , en un mot, afin de
réunir la certitude des faits avec l ’utilité & l ’agrément
dont ils font fu fc e p t ib le s& qu’on n’ait
point lieu de regretter qu’on ait donné- une pareille
extenfion. au recueil que ce diétionoaite:
terminera.