
explication fommaire à la tête des planches. Cette
double expofilibn ne slaccorde pas même avec la
première, & fouvent la contredit & la détruit.
3°. On n’a pas'toujours aufli recueilli les meilleurs
Traités fur chaque Art, ou confulté l ’expérience
la plus fuivie & la plus accréditée ; dès-
lors ou a quelquefois été induit a donner des erreurs
pour des vérités, des caprices pour des principes
, & de mauvaifes manoeuvres pour de bons
procédés.
: L a publication de l’Encyclopédie a réveillé l’attention
des bons écrivains fur les Arts & Métiers,
& depuis quelques années des hommes confommés
dans la théorie & la pratiqüe de ces Arts, ont
dévoilé çe qu’on appelle les fecrets du maître,
& ont donne des développemens clairs , détaillés,
ÔC méthodiques. On eft donc en état de faire à
préfent un dictionnaire raifonné des Arts & Métiers
, plus complet , plus précis , plus méthodique
que celui qui exifte dans l'Encyclopédie.
tVoici comment on a envifagé ce travail.
Chaque A r t , chaque Métier , ou une branche
principale d’un grand A r t , feront traités de fuite
8c fans interruption, fuivant leur ordre alphabétique
; cet ordre étant le plus commode & le plus
convenable pour l’expofition des Arts & Métiers
mécaniques : ainfi , on trouvera au, mot A i gu
ille r ■, ximidonnier, &c, , tout ce qui concerne
ces Arts.
On obfervera une marche régulière dans la
defcription de chacun de ces Arts & Métiers, en
paftant du fimple au compofé, en préfentant.autant
qu’il fera poffible , l ’hiftorique, la définition,,
les divifions de chacun de ces Arts, le développement
graduel des procédés qui dérivent les uns
des autres , leur régime civil 8c politique, les
réglemens de p olice , & un petit nombre de pro-
pofitions , ou plutôt d’axiomes qui en rappelleront
les principes effentiels & conftitutifs. Enfin
on terminera chacun de ces Arts & Métiers par
le Vocabulaire exact des mots techniques qui lui
font propres & particuliers.
M. Roland de la Platière , infpeèteur général
des manufaélures de Picardie , correlpondant de
l ’académie royale des fciences, & auteur de plusieurs
Arts de l’Académie , s’eft chargé de la ré-
yifio.n, rédaction, & même de refaire à. neuf un
grand ‘nombre d’Arts. Afin de faire mieux con-
noître l ’objet & le plan de fon travail, nous allons
rapporter les propres mots de fon profpechis.
<t Je ne me chargerai de décrire' que les Arts
» qu’une expérience de trente années,- paffées dans
» les quatre plus grandes Provinces de fabrique
y» de la France, ou employées à voyager dans les
» autres, & dans toute l’Europe fabricante , m’a
» mis à portée de connoître, & dont ma place ,
» depuis autant d’années, m’a fait plus (pédale^
p ment un devoir de jn’inftruir.e, pour être tou-
» jours à même d’en rendre compte à l’adminif-
» c-ration.
» i ° . Je traiterai de toutes les manufactures ou
» autres objets* compofés de matières fnfceptibles
» de la filature & d’un tiftu quelconque , ou du
» feutrage.. Elles feront divifées en huit clafles :
» la première comprend toutes les opérations que
» fubiffent les matières végétales pour qu’il en
» refaite du fil , des cordes, toute efpèce de toiles
» & de toileries. L a fécondé , celles auxquelles
» on affujettit la laine & le poil jufqu’à la Con-
» féétion des étoffes rafes ou drapées de cette
» matière. L a troifième , celles de la foie & de
» -toutes les étoffes qui en font compofées, L a qua-
» trième , tous les objets de Paffementerie , ru-
» bans , galons , broderie , ag ré mens , &c. La cin-
» quième , la fabrication de la blonde , de la
» dentelle , du point. L a fixième , les tapis & les
» tapifferies de toutes les fortes. L a huitième enfin,
» la chapellerie»
» 2,°. De tôutes celles de peaux & cuirs, divi-
» fées en autant de chapitres qu’ elles reçoivent
» de. préparations diverfes, fous la dénomination
» de Tannerie , Corroyerie, &c.
» 30. Des huiles & (avons.' '
» 4°. De là teinture des matières végétales ,
» animales, & mixtes.
» J ’ai confidéré. les objess en grand : chacune
» de mes divifions fournira un Traité complet,
» divifé lui-même par grandes malles.
» Tous les Arts d’un très-grand détail, pour
» lefquels il faut plufîeurs ateliers , 8c qui occu-
»' pent beaucoup de monde , doivent être confidérés
» comme manufactures ; leur plan, avec la fuite
» des opérations de chacun d’eux, fera indiqué ,
» toutes les généralités qui s’y rapportent feront
» placées au mot Manufacture. A l ’égard ejes
» procédés particuliers, mais.fuffifamment étendus
» pour porter un caractère d’utilité ou de curio-
» lîté , ils feront tous renvoyés fous le mot le
». plus propre à les indiquer; ainfi, dans le traité
» des toiles & toileries, le filage du lin ou du
» chanvre , le cardage du coton , la filature de
» l’un & de l'autre -, 1% tiftage., & ç ., feront ren-
» voyés au mot le plus propre a donner l ’idée
» de la chofe. Quand dans le traité de la draperie
» quelques opérations feront communes avec d’au-
» très du traité des toiles , ou de celui de la
» foierie , on renverra de.l’uné à l ’autre , foit pour
»• le texte, foit pour les planches 8c les figures,
» S’il n’y a que quelques changemens , qu’une
» explication claire puiffe faire fentir, on la pré-
» férera toujours à des répétitions qui ne fervent
» qu’à ‘ groffîr les volumes , & qui embrouillent
» la matière.
» En procédant ainfi dans chaque traité , le
» philofophe pourra contempler leur enfemble ,
» & les mivre dans tous,les -détails ; & le curieux
» ou l ’a#tifte , par-tout également renvoyé de
p Fenfcmble à chaque partie , trouvera toutes
» celles - ci ifolées fous l’ordre alphabétique.
.» Pour éviter la multiplicité des renvois, tous
» les mots qui ne donneront pas l ’idée de quel-
» que procédé , foit qu’ils défignent upé opération
» ou l ’inftrument propre à le faire , feront fim-
» plement définis à leur rang , 'av.ee les -renvois
» au texte ou ils feront néceflairement employés.'
» Chacun de ces traités commencera par là pré-
» paration de la matière , & fera une fuite des
» procédés, auxquels l ’art doit Taflujettir, pour en
» tirer tous les refultats dont elle eft fulceptible.
» Tous les traités . feront précédés d’un, abrégé
» hiftorique des matières, avec quelques recher-
.» ches fur la nature > de celles qui pourroient
» les fuppleer ; de la variété & ,de l ’ufagé des
» objets qu’elles conftituent ; & fuivis de i ’énu-
» meration des quantités &; des valeurs de chaque
» efpèce,, & de l ’indication des lieux qui les pro-
»: duifënt, & de ceux qui les confo minent ; avec
» des vues fur la nature du commerce qui en
» relu lie , confidéré en foi , & comparé à celui
» du même genre que les autres ■ nations font en
» concurrence ■ avec nous.
». Cette (ii.te , ou ce corps de traités fera fuivi
» de la juri(prudence qui leur eft propre. On y
» établira les fonctions des délégués de l ’adminif-
» cration-, pour veiller au maintien & travailler
» aux piogrès de ce s différentes parties;; & l ’ou-
» vrage entier fera terminé par une. differtation
» fur les qualités , les çonnoifiances, & les talens
» propres• aux perfonnes chargées de ces fonètioris,
» avec 1 indication des.moyens employés. & à em-
» ployer pour y parvenir.
» L e gtand rapport des métiers avec- les mâ-
» fa élu res , puifqu’ils ne font que l ’emploi des
» matières que les manufactures ont pour objet >-5 de préparer , me 'déterminé 1' décrire tous ceux
», qui dépendent immédiatement de ces; mêmes
» manufactures , & p.lufieûrs de. ceux des ufteri-*
» files propres à divers genres de fabriques ; le '
» Faifeur de liftes, de cardes, dépeignes, &c.
» Ceux, qui s’exercent fur les peaux ou cuirs
» comme le Èoyaudier, le Ceinturier, le Cha-
» grinier , &c.
» }a gnûfle. on <ta f t l f le bfïant de -;baleine '
» la chandelle , &c. : car je ne regarde point
» comme métiers les procédésmeperidans des traités
» oe^manufaélüres dont on a donné" la fuite; foit
” 1u’ils aie.nî P ° “ t objet de compléter une’ opé-
» ration , foit qu'ils néceffitent une férié d'opé-
» rations pour 'rapprocher toutes les idées ren-
» fermées fous une dénomination : tels font le
» FiLaffier, le Cardeur, le Calendreur , 1e F ou-
» d T ïA . Ï d <,» de i Ait du TTof°itlniet rE out die Mcelui dpuré pDarraatpoiierer s-
” tels que le damàs , le fa t in , le taffetas ’
» la ferge ou le velours , font des branches du
» Fabricant d’étoffes de foie ; comme le camelot
» & le baracany l ’étamine & la tetmife font,
» ainfi que tel ou tel drap , des branches du
» Drapier.
» Particulièrement inflruit de là culture du
» chanvre & de celle du l in , de l’éducation des
» moutons 8t. de la culture des laines, matières
» fur lefquelles j’ai déjà écrit, je meJréferve d’en
» traiter à part ; & ces deux traités feront pars
reillèment indiqués dans le plan général de mon
» travail particulier. :
» L a même raifoii de l ’habitude de voir & de
» la facilité d’opérer , me détermine à me chat-
» ger de la defcription du Tuilier & Eriquetier ,
» de celle ; du Chaufournier & de celle du
» -Tourbier ». ,
MM. Périer, frétés, célèbres' mécaniciens à
qui Paris fera iflcelfamment redevable; d’avoir facilement
de l ’eau de la Seine dans toutes les
maifons , fe font obligés de nous donner l’Art des
Machines a feu ; il contiendra , i" . la théorie de
ces machines ; i . la" defcription des différentes
inventions qui ont paru jufqù’à préfent fur' cet
objet , & particulièrement celle dé là nouvelle
machiné qui a paru en Angleterre,, qui économie
trois quarts fur les matières combuftjbles- qui
lût fervent d aliment ; fon application , comme
puiffance motrice , pour lés forges & toutes les ma-
riufaâures qui ont befoin d’un cours d’eau ■ l’in-
vention d’une machine à feu foufflànte, employée
avec un fuccès complet en Angleterre, .pour fouf-
fler les hauts fourneaux , l’utilité - qu’oh en peut
tiret.1 pour les Canaux. de navigation , en Êiifant
paffet les eaux fut des terreins élevés, & des calculs
exaéls de leur confommation & de leur produit
; les plans & détails de celles conftruites à
Charllot pour fournir .cinquante mille muids
(féau par jour à Paris : 3°. une inftruârion détaillée'
fur là manière de les fabriquer & de les
monter ; cet Art n’eft -pVéfqQe ’pfcmt'codmi en
France : les Anglois étant les feuls, jufqu’à préfent
, qui aient pu fondre & tourner les grandes
pièces de ces machines , ont été aufli les feuls
qui fe forent appliqués à les perfeérionner ; il en
exifte chez eux plus, de cinq cents, qui font pour
la plupart^ employées' ‘ à-qes ufages auxquels per-
perfonne n’ayoit encore .penfé, & qui font cependant
tout le fnccÿs de' 'leurs manufï&ures de fer.
Indépendammentfdéfce- grand Art , MM. Perier
fé font chargés de revoir & de corriger les Arts
;qui travaillent le fe r , l ’acier , comme la forge
des ancres, celle des enclumes, le Pompier, &c. ° '
M, Fotigeroux de Bondaroy s’eft chargé' des
Arts du Cloutier, du faifeur de. Chapelets (Pate -
nôlrier ) , du Tabletier, du travail de la Corne
de l ’Ecàille , de l ’Art de la Verrerie, &c. M. Def-
marelz donnera le Métier à bas, & tout ce qui
concerne la Papeterie, la Cartonncfie , les Arts