
croix. Les enfeignes de la cavalerie ne diffe-
roient de celles de l’ infanterie que par la couleur
qui étoit bleue , & parce qu’elles étoient
taillées en banderolles . Les porte-en feignes*
comme dans l’ infanterie, étoient vêtus d’une
dépouille de lion qui leur fervoit à la fois de
coëffure 8c de manteau.
La cavalerie y dans fes légions, avoir des lic teurs
pour punir les coupables, des haftats qui
conibattoient à la lance, des jaculateurs armés
d’arcs , de flèches & de carquois. On peut dire
qu’à l’exception des frondeurs, elle avoit la mérite
police, les mêmes fecours & les mêmes ref-
fources que l’ infanterie.
Ses chevaux avoient pour harnois le porte-
mors , le frontal, & la bride, une houffe ou pièce
d’étoffe au lieu de fe lle , & pour tout ornement
des bandes de cuir découpées en treffle à
la croupière & au poitrail .
Quoique ce foit ainfi que les bas-reliefs repré-
fentent ordinairement la cavalerie romaine, il
eft certain cependant que les Romains ont connu,
ainfi que les Grecs, les chevaux bardés, & les
cavaliers vêtus de l’armure complette. Polybe
remarque qu’ ils armèrent plus pefaminent leur
cavalerie pour la rendre plus u tile .
Les cavaliers anciens , qui n’avoient point de
Celles, ne connoiffoient pas non plus les étriers :
ils fe lançoient également à cheval à droite & à
gauche. Les romains n’étoient point dans l’ufage
de ferrer les chevaux ; mais on ferroit les mulets
deftinés à porter les bagages . Les chevaux des
Grecs étoient ferrés. Les bouffes, chez ce peuple,
étoient des peaux de bêtes , qui fervoient tout
à la fois à la commodité du cavalier & à la parure
du ch eval. On fixoit cette dépouille par une
langle qui paffoit fous le ventre , & par les deux
pattes antérieures de la dépouille qu’on nouoit
devant le poitrail du ch e v a l. On laiffoit flotter
les deux autres fur la croupe.
La Grèce avoit dans fa cavalerie des étendarts
qui lui étoient particuliers , ainfi que quantité
de fignaux & d’ enfeignes militaires. C’étoient
de grands guidons de foie ou de riches bandero
lle s , portant l’ image des dieux que révéroit
fpécialement la nation à qui appartenoit l’ enfei-
g e , ou le nom des cohortes qui l’arboroient.
On avoit aufli des drapeaux volumineux fur lef-
quels étoient brodés en or le nom & les titres
du général. On portoit ordinairement cet pten-
dart à coté de la divinité proteéirice de la brigade.
Les Romains n’ avoi'ent point de ces étendarts
magnifiques. Jufqu’ au règne du faftueux
Conftantin, les enfeignes impériales n’étoient
elles-mêmes que des labarum d’ une forme très
fimple & d’ une étoffe peu recherchée. C’ eft
vraifemblablement des Perfes que les Grecs
^voient emprunté leur luxe militaire .
C H A R S . Nous avons fait connoître les
chars de combat qui étoient en ufage au fiège
de Troye , & qui le furent encore long-temps
après. I l y eut. des chars à un feul timon, à
deux, & à un plus grand nombre, qu’on atte-
loit de fix , h u it , dix chevaux. I l eft fait mention
dans Xénophon de chars à quatre timons.
Les chars armés de faulx étoient particuliers
aux Perfes, & paffent pour avoir été inventés par
Cyrus. Ils étoient tirés par des chevaux bardés
8c montés de deux guerriers couverts de fe r,
qui les guidoient avec impétuofité au milieu des
rangs les plus épais des ennemis. La partie poP
térieure du char étoit garnie de fers tranchants,
circulairement placés, afin qu’on n’ y pût monter
fans fe déchirer. Aux axes des roues étoient
adaptées des fau lx , que ceux qui le montoient
levoient & baiffoient, à l’aide d’un cordage.
C’eft dumoins ce que dit un auteur incertain
cité par Dempster. Du temps de Xénophon les
aiflieux étoient armés de longues faulx difpofées
horifontalement, & d’autres , au deffous, tournées
contre terre, renverfoient 8c déchiroient
les hommes & les chevaux. On ajouta dans la
fuite de longues pointes de fer au timon . L’ ufage
de ces chars fut enfin abandonné, parce
qu’on parvint à les rendre inutiles en ouvrant
les rangs pour leur donner un paffage, & même
a ie s rendre funeftesaux ennemis, en effrayant
les chevaux & les faifant retourner en arrière.
CHAUSSURE. Nous avons déjà parlé des bot-
tinès de fer qui étoient au nombre des armes
défenfives. Elles defeendoient jufqu’au cou-de-
pied, qui étoit lui-même quelquefois couvert
d’ une plaque de fer. I l paroît que fouvent les
foldats romains n’avoient que des efpèces de
chauffes qu’on peutfuppofer de cuir ou de peau
& qui paroiffent avoir été fendues fur les mollets;
I l paroît, par des bas-reliefs que les porte-
enlèignes'étoient nud-jambes. La chauffiire la
plus ordinaire étoit le brodequin : il confiftoit
quelquefois en fimpïes bandes de cuir qui te -
noient à la femelle & ferpentoient fur le pied
& au bas de la jambe : quelquefois c’étoit
une courte bottine qui ne montoit que jufqu’aux
mollets, & qui étoit parée de bandelettes &
d’autres ornemens. La femelle des gens de guerre
étoit de bois , garnie de lames de fer très minces
, & femée de d o u x à têtes quarrées, qui les
rendoient très fermes fur la terre y mais qui
rendoient aufli leur marche difficile & incertaine
quand ils fe trouvoient fur des pierres.
C E I N T U R E , Elle faifoit une partie ef- CH LAM YD E . (S’étoit un manteau qui-s’at-
tachoit
tacholt fur l’épaule gauche *■ par le moyen d’ une
agraftè. Cet ajuftement grec fut adopté par les
romains, f
C L Y P EU S * bouclier des rcitifins ». il étoit
d’airain & déformé ronde, 8c "n’étbit pas fi
grand que celui qu’ils appeloient feutum.
CORDITUUM. On pourroit traduire ce mot
par garde-coeur, c’étoit une plaque d’airain ou
d’autre métal, longue 8c large d’ un palme,
dont le foldat romain fe couvroit-la poitrine.
CORSELET. _C’étoit la principale partie de
la cuiraffe, celle qui couvroît la poitrine , l?ef-
tomac & le ventre,
. COTTE de m ailles, forte de cuiraffe comparée
d’anneaux de métal.
CUIRASSES. Elles étoient compofées d’ un
corfelet fait de deux parties qui fe joignoient
enfemble par des courroies & des agraffes •, l’une
eouvroitla partie antérieure du corps, & l ’autre ,
le dos. On y ajuftoit un gorgerin qui défen-
doit le haut de la poitrine, & des épaulières
qui réuniffoient à la région des épaules les deux
parties du corcelet. Les chefs portoient ordinairement
des cuiraffes de métal ; elles étoient plus
ornées chez les Grecs que chez les Romains, qui
en général , ont plus recherché dans leurs armes
la bonté que le fafte. Si les monumens antiques
font fidèles à cet égard , les armuriers re-
préfentoient fur les cuiraffes les principaux muf-
clés du corps. I l y avoit des cuiraffes faites de
piquures de lin ou de laine , d’ autres de toile
garnie de plaques de métal, d’autres de lames de
métal., d’autres enfin d’un cuir affez bien apprêté
pour qu’ il fûtfouple & moelleux & fe prêtât aux
mouvements du corps. Le foldat romain portoit,
au lieu de corfe le t, des bandes de cu ir , & y
ajoutoit le cordituum pour fe défendre la poitrine.
CUISSARDS. Arme défenfive, deftinée à
défendre les cuiffes ; elle étoit formée de bandes
de métal, ou de plaques taillées en écailles; Ces
pièces tenoient enfemble par des charnières,
çu elles étoient fixées fur un cuir. Elles ne cou-
vroient que la partie, antérieure de la cuiffe.
ELÉPHANS. Les P e rfe s , les Indiens &
fl’autres peuples de l’Afie & de l’Afrique en
avoient dans leurs armées j ils ont étéimités dans
l a fuite par les Macédoniens, les Carthaginois, 8c
même le s Romains qui s’en Servirent pour la première
fois dans la guerre de Macédoine contre
Philippe. On pofoit fur le dos des ïlléphans des
tours chargées de foldats * on accoutumoit ces
animaux à combattre eux-inêntes ; ondeur gar-
Eeaux-Arts. Tome I?
nîffoït les dents de fer , pour qu,’ils fuffent moiri^
expofés à les bj’ifer & qu’ils portaffent des coup*
plus redoutables.
E N S E I G N E S . Celles des grecs étoient
une bannière ou labarum , un jeune bélier, une
chlamyd» élevée au bout d’ une lance. I l ne pa-
roit pas que les enfeignes fuffent connues dans
les temps héroïques.
Uenfeigne des Romains fut jufqii’à Marrus, une
poignée de foin au bout d’ unè lancé": c’ eft cé qui
fit nommer les enfeignes romaines manipüli\ des
poignées. L’aigle devint enfuite la principale en-
feigne,des légions ; 6n en êuti d’autres représentant
un loup , uriTanglier , un'cheval * un mino-
taure. Ces figures étoient pofées fur un plateau ,
au haut d’ une lan ce , dont le bois étoit fouvent
garni de médaillons qu’on appelloit/ fer.cules;
Quelquefois fur l’épaifTeur ,du' plateau , on liioit
S. P. Q. Ri c’e ft à dire le fénat & le -peuple ro'-j
main. Les mêmes jcaraélèresi fe. trouvoient aufli
fur le labarum. Une main entourée. de! lauriers
étoit une enfeigne cariimune aux.grecs & aux rqr
mains. La chouette, oifeau confacré à Minerve ,
étoit l’enfeigne d’Athènes •, Caftor & Pollux t
celle de Lacédémone, & c .
É P A U L I E R E S . Parties de la cuiraffe
qui s’agraffoient au corfelet, & paffoient par def-
fus. les épaules quelles fervoient, à défendre.
C’étoit à Ÿépaulière gauche que' s’agraffoit la
chlamyde.
Ê PE E . I l paroit que celle des Grecs étoit une
forte de fabre ou de cimeterre. Celle des Romains,
au moins du temps de P o lyb e , fe portoit
à droite: elle a voit une lame à deux tranchans,
& une pointe très acérée \on la nommoit épée
efpagnole. La. lame, n’a voit que deux pieds &
demi de'long. Les ,Romains l’atcachoient, ainfi
que les Grecs à un baudrier.
F A L A R I C A , gros t ra it , q u i, d’ un
côté, étoit armé d’un fer long d’une coudée * &
avoit à l’autre extrêmité.une boule de plomb.
Les falàriques fe lançoient à l ’aide de machines.
F A U L X . Elles o.ntfait quelquefois..partie
des armes offenfivps. Nous, avons parlé des chars
armés de f a f i l x . , ,
F r o n d e u r s , guerriers qui lançoient des
pierres.à.,1’ aide d?une fronde. Ils ont fait partie,
de la milice chez la plupart des anciens peuples ,
8c même chez lëS Romains. Les frondeurs de
cette nation étoient vêtus M’ une. tunique fans
manches’, ils, avoient le petit bouclier nommç
pelta, le cafque & une feule bottine.,
G e n o u i l l è r e plaqu_e..de métal qui dé