
I I I J D IC T I O N N A I R E DE Profejfeur de Phy figue à Megières > un volume m-qj.
L n’y a pas de Science , fi l’on en excepte-la
Chimie , .qui ait fait plus de progrès que la P/vy-
Jique depuis l ’édition de l ’Encyclopédie , peut-être
parce que les efforts des'Savans ayant été juf-
ou’alors dirigés vers les Mathématiques cette
Science étoit, pour ainfi dire reftée dans fon berceau
, & que par conféquent fes progrès étoient
plus facil es 3 peut-être auffi parce q.ue a une parties
Fhyficiens fe font trouvés aidés des fecours d’un:
plus grand nombre de coopérateurs , & que de
l ’autre ils ont fu mettre à profit les nouvelles découvertes
de la Chimie & les procédés des
Arts. •
L a P hy f l que a pour objet les propriétés des
corps j parmi ces propriétés, les unes conviennent
à toutes les particules de la- matière , & les affectent
toutes- de la même manière 5 de cet ordre-
font l’étendue l ’impénétrabilité , la mobilité ,
l'inertie , la pefanteur . . . . &c. : ,les - autres- ne
conviennent aux- différens corps qu’en tant qu’ils-
font compofés d’une certaine manière des premiers
élémensquelles que foiene les fubffances auxquelles
on puiffe donner cette dénomination. De là
Lut la divifion naturelle de cette Science en P h y-
Jique générale & en Phyfique particulière
L a . Phyfique générale eft encore dans le même
état on elle étoic à l ’ époque de la première édK
lion du dictionnaire Encyclopédique les effets,
des propriétés générales des corps étant d’ailleurs
de nature à être fournis au calcul, et les articles,
de l ’Encyclopédie qui ont rapport à ces propriétés T
ayant été ou entièrement rédigés ou revus pan
M. d’Alembert , nous ne pouvons mieux faire,
que dé conferver tous Les morceaux dont, ce grand
géomètre a enrichi cet Ouvrage 3. nous,nous permettrons
néanmoins les additions que comporte
l ’hiftoire de la Science , &/nous rapporterons les
opinions de quelques Philofopbes modernes fiir les
âffeétions générales dfc la matière.-
Les propriétés particulières des corps ré fuit eut
des propriétés & de l’arrangement refpeCtif des
élémens qui entrent dans leur compofition ; la PKy-
Jique particulière doit donc commencer par. traiter
des premiers élémens. Mais le Feu , Y E a u , Y A i r ,
& la Terre doivent -ils- être regardés rigoureufement
comme te ls , & les principes des corps peuvent—
ils être réduits -à un nombre auffi petit?-
On favoit depuis long-temps que le F eu f eft
le principe ou la caufe de la fluidité de tous les
corps ; mais les découvertes- qu’on v ient de faire
en Phyfique, femblent prouver que ce fluide très-
tare, le fe’ul de tous les corps de la pefanteur
PH Y S I Q UE'.; par M. M o n g e * & de VAcadémie Royale des Sciences T
duquel nous ne {oyons pas a (fur es , en eft en
même temps le plus aCtif, qu’il exerce fur toutes-
les matières du globe une aCtion a laquelle rien-
ne réfifte , qu’il fe combine avec ^ toutes ,. q.^ii-
peut les diffoudre toutes , & qpa mefure qu il
s’unit à elles-en plus-grande quantité, il- leur com-v
munique plus éminemment fes propriétés, & principalement
la fluidité , un reffort plus grand1, une'
denfîté & une pefànteur fpécifiq,ue moindres. Les?
corps dans La compofition defquels entre en plus*
grande quantité la matière du feu femblent donc
devoir être -les plus fluides les plus- élaftiques y
les plus "rares- , & les plus volatils.- Notre fonction
nous-impofant la loi de -rapporter les opinions
dès différens Phyficiens , les nôtres' mêmes
lorfque nous en aurons de particulières, avec la'
plus grande impartialité, nous ne pourrons- nous
difpenfer de traiter tout ce qui peut être re la tif
à- cet objet, conformément à ces' nouvelles vues ;>
ainfi , les articles F e u , Flamme., Chaleur, Froid r
Fluide,s élafiiques Thermomètre, &c.. feront entièrement
refaits..
Y 1 * 3 * &E a u r privée jufqu’à un certain'point de la?,
matière du feu , fe transforme en un corps folide:
8c dur- , qui ne peut reprendre fa liquidité que:
lentement, & en-^abforbant Une énorme quantité-
de feu ; elle peut fe diffoudre en entier dans le-
fluide igné-, changer- une fécondé fois de forme,.
& devenir un fluide élaftiqüe & rare 3 elle, exerce:
la. plus grande aéfion fur. la plupart des fubffances
& principalement fur les fluides élaftiques y elle-
diffout lés uns ,/& fe diffout complètement dans;
les àutres , & elle préfente dans' ces différentes;
combihaifons les, phénomènes analogues à- ceux'
qu’on obferve ordinairement dans toutes les - diffo—
lutions. C’eft à. ces . propriétés ^de l ’Eau , dont
quelques-unes' n’avoient pas même été remarquées
, que font dus tous les météores', aqueux.
Nous fommes auffi certains au jourd’hui: de la caùfé
de la correfpondance entre les'variations du baromètre
& les ehaàgemens de conftitution de l’àt—
mofphère , que nous fommes affures dé là pe—
fauteur- de l’air- Comme ces obfervations font neu-
' ves il eft néceffaire que dans notre Dictionnaire
les articles fuivans , E a u , Glace , Congélation,
Ebullition , Evaporation , Fumée , Machine a fe u , Météores aqueux , P lu ie , Bro uilla rd ^
Rofée , Neige , Frimas . . . . &c. , foient traités,
d’une manière abfolument nouvelle.
V E a u entre tous les jours comme principe
con-ftituant dans, la compofition des çorp organi-
fés, & ne peut fortir de cette combinaifon que
par -des moyens incapables de la rendre tout entière
à la circulation. De là fuit une diminution
lente & continuelle dans , le volume des eaux , &
leur retraite dé deffus' la fuiface du globe. Cette
idée que nous devons à un philofophe dont n'ous
craindrions , *en le nommant , d’oflènfer la mo-
deftie, fera développée aux articles E a u , Orga~-
nifme, &c. . . . .
Les expériences multipliées & nouvelles que
l ’on a faites fur une multitude de fluides aéri-
formes , dont on ne foupçonnoit pas même l ’exif-
tenee , portent à croire que ces fubffances ne font
point fimples , & que Y A i r ne peut être regardé
comme un élément proprement dit. Comme pe-
♦ faut & conftituant 'l’aimofphère , ce fluide s’oppofe
à la dilatation des corps , au dégagement des gaz,
[ à l ’expanfion des vapeurs 3 comme élaftique , il eft
le milieu des fons : une compreffion plus grande
diminue fon volume , une plus grande chaleur
[ augmente fon reffort "j fes molécules ont des propriétés
qu’on pourroit appeler chimiques , & qui
cependant doivent trouver place dans un diéfion-
( naire de Phyfique. Il diffout l ’eau dans certaines
( circonftances, il l ’abandonne dans d’autres 3 i l fe
l combine avec la matière de la chaleur, & tranf-
iset celle de la lumière pris dans un certain état
de pureté , il eft néceffaire à la combuftion , il
[ entretient la vie des animaux, il eft la caufe.de
I la chaleur dq^ ceux qui le refpirent, &c. Quel-
K qucs-unes de ces vues font ■ nouvelles , & nous
J l - obligeront à faire des changemeris aux articles
I A i r , Atmofphère , Baromètre, & c ., & à refaire
| à neuf ^ ceux - ci , Eprouvette } &c.
Nous traiterons de la nature de la lumière
S xonfîdérée en elle - même , de l ’aftion qu’elle
K exerce fiir les différens corps , de celle qu’elle
éprouve de la part des différens milieux, de font
mouvement & de fon influence fur les végétaux. Nous
expoferons les phénomènes de la vifion , les effets
qui tiennent à la nature propre de l ’organe de la
vue , & qui font indépendant de celle du fluide
lumineux 3 enfin nous établirons les principes de
fa Perfpeélive aérienne , matière dont on s’efl
peut-être occupé, mais fur laquelle on n’ a prefque
rien écrit.
On attribue ordinairement les phénomènes de
Y Aimant à l ’aéticn d’un fluide capable de communiquer
du mouvement fans en perdre , & de fe
divifer fans s’affoiblir. Nous examinerons les preuves
qu*on a coutume d’employer en faveur de cette
opinion, & nous ajouterons à tout ce qui fe trouve
dans l ’ancienne Encyclopédie,, les nouvelles obfervations
fur les variations diurnes de l ’aiguille a ir
mantée, & fur la Correfpondance de ce dernier
phénomène avec l’Aurore boréale.
Nous détaillerons enfin tous les phénomènes de
Y Électricité & les différens fyftêmes qu’on a imaginés
jufqu’ici pour les expliquer.
L e Dictionnaire raifonné de Phyfique que M.
Briffon, de l ’Académie Royale des Sciences , vient
de publier, 8c qui, étant deftiné à être vendu fé-
parément, a du contenir beaucoup de chofes qui
ne doivent pas entrer dans notre plan , en contient
une multitude d’autres très- intéreffautes , dont
nous nous emprefferons de profiter.
Nous mettrons à la tête' du dictionnaire un
difeours qui contiendra l’hiftoire des découvertes
qu’on a fuccgflïvement faites en Phyfique , & des
différens fyftêmes qu’elles ont fait naître 3 enfin nous
expoferons l ’ordre fuivant lequel il conviendra de
■ lire les articles principaux de cet ouvrage, pour
qu’il puiffe tenir lieu d’un traité méthodique. -
I I I I J DICTIONNAIRE UNIVERSEL E T RAISONNÉ mis en ordre & publié par M. f^iCQ D* DE MÉDECINE , A z y r , Docteur-Régent & Profejfeur de la F acuité de Médecine de Paris , de V Académie Royale des Sciences, & Secrétaire
perpétuel de la Société Royale de Médecine, deux à trois volumes in-^,.
1 i A Médecine eft, dans l’ordre encyclopédique,
une branche de la Zo olo g ie , laquelle eft elle-même
unedivifion delà Phyfique particulière.Cettefcience
a , comme toutes les. autres , fes faits & fes obfervations
j mais tout, jufqu’à l ’art de vo ir, y eft
difficile j tout y exige une prudence confommée
& le jugement le plus fain. L ’homme eft lui-
même le.^fujet de fes propres expériences 5 & cette
circbnfpeéfion, que l’on peut regarder cbmme la
/première qualité requife dans celui qui exerce la
Médecine , doit auffi caraéférifer l ’écrivain qui fe
propofe d’en recueillir & d’en publier les principes.
Les fautes, de ce dernier font même plus
graves, puifqu’elles deviennent une four ce intari(
Table de méprifes dangereufes pour ceux qui lifent
l ’ouvrage où l ’erreur eft confignée.
Cette vérité , qu’on ne doit jamais perdre de
vue , lorfqu’on médite un ouvragé fur la Médecine ,
fuffit pour prouver qu’un feul homme ne peut fe
charger du travail dont on offre ici le plan. L ’importance
des objets qu’il doit renfermer eft fi grande,
que , pour le traiter d’une manière convenable &
digne du fujet, il eft indifpenfable d’avoir recours
aux lumières des perfonnes de l ’àrt les plus exercées
dans chaque partie de cette fcience. T e l eft
auffi le projet de l ’auteur de ce dictionnaire. Déjà
plufieurs médecins célèbres, qui veulent bien être1
les coopérateurs, ont choifi différens articles, de