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un miroir, 8c a le bras entortillé d’ un ferpent.
Ce reptile eft l’ emblème , de la .prudence. &
fert quelquefois feul à ia représenter. Puissance domptée p a r V.amour \ Jupiter
tenant dans fes-bras Junon, qui !}.pourle féduire,
a emprunté Le.£.efte,4 e Vénus,... Pusillanimité -, Raphaël Ta repvéfentée par I
une femme qui fe repaie pour le tirer du pied
une épine. Un lievre eft auprès- ,d’elle* Regonnoissance. -L’hiftoire de l’-efclave An-
droclus expofé aux bêtes féroces 8c défendu par
un lion à qui il avoit tiré.une épine du pied ;
celle d’ une femme nourriepar une lionne qu’ elle
avoit aidée à mettre b as, pourroient faire regarder
cet animal comme le{ymbole de.larecon-
noijjnnce. Ripa la repréfènte par une femme
qui tient d’ une main une cicogne , de l’autre
un bouquet de fleurs .de.fèves , & quf a près,
d’ elle uméléphant. Les Egyptienspenfoient que la
cicogne foigne lamèredans la vie ilieffe, lui fait
un n id , & lui donne à manger. On croit que les
fèves engraiffent le terrein qui les nourrit, ,8c
l’on a plus d’un exemple, de la reconnoijfhnce
de l’éléphant. Religion. On fait.quela religion chrétienne
fe repréfente par une femme modedement drapée ,
le front couvert, d’ un voile,, tenant d’ une main
la c r o i x d e l’ autre un calice. Mais dans un*
fujet profane , la religion peut être défignée par
Orphée qui apprit aux hommes à connaître &
à révérer-les Dieux , & qui inditua les cérémonies
re lig ieufe s.il joue de la lyre , mais il n’a
pas la jeuneffe d’Apollon., & il elt encore dif-
tingué de ce Dieu par les animaux qui l’ environnent
accourrans au fon de fa lyre. D ’ailleurs
il elt drapé , & Apollon eft nud ; il eft fans
armes, 8c Apollon a fur les épaulés un carquois* Remords; les tourmens intérieurs qui fuivent
ïe crime, font figurés par les Euménides ou
furie s, Tifiphone, Ale&on , Mégères. Elles font
filles de la nuit ; parce-que i’ oblcurité , livrant
l ’homme à lui-même fans ,aucune diftradion ,.
rendfes remords encore, plu.s déchirans. Leurs
cheveux font des ferpents , elles tiennent en
main des flambeaux. On peut repréfemer le
remords par une feule figure dont un ferpent
ronge le coeur- Renommée. Voici encore un exemple d’ une
image q u i , belle en poëfie , ne peut fe.traduire
en peinture, V irgile dit de la renommée , que
d’abord elle eft rendue petite par la crainte,
qu’ elle s’ élève enfuite dans les airs(> qu’ elle
marche fur la terre 8c cache; fa,tête dans les
cieux :
Pacva metu primo ; mex fefe .adtQÏÏit ad auras»,
Ingrecüturque folo & capuc inter nubita condit.
On repréfente la renommée. par une femme
ailée qui tient une trompette 8c quelquefois
i c o
deu x , parce qu’ elle publie également tes belles
actions , 8c les a étions condamnables. Richesse , Plutus, Dieu aveugle. Le Pouflim
a repréfenté la Richeffe. fuperbemenç. vêtue, &
ayant une couronne d’or 8c de perles. Santé , H y g jé , fille d’ Efculape & de Lam-
petie. Les anciens l’ont rë.préfehtée couronnée
de laurier. Elle a fur le fein un dragon, q u i,
fe recourbant en pîufieurs plis , avance la.tête
pour boire, dans une coupé qu’ elle lui préfente.
Gomme fon père, elle tient en main un bâton.*
qii’ entoiire u nferpent, & elle a près d’elle le
coq qui étoit confacré à Efçulape. Satire ; les Grecs ont caradérife par des
frélons le-génie fattrique d’ Archiloque. Sécurité > une femme qui s’appuye de la
main droite fur une- pique ou fur une maffue,.
8c de l’ autre fur une colonne. Sérénité après Torage : Iris entourée de,
l’ arc-en-ciel : fes ailés ont toutes les couleurs
de ce méthéore. Silence . Harpocrate , .jeune homme ayant le
doigt fur la bouche. On exprime aüfïi le filence.
ou plutôt le fe c ret, par une figuré qui approche
un cachet de fes lèvres. Cette allégorie a
| été .fournie par,Alexandre, q u i, s’ appercevant.
qü’Hépheftion lifoit en même temps que lui r
une lettre qu’il recevoir de la mère , tira, de.
fon doigt , la.bague qui lui fervoit de cachet ,,
8c la lui appliqua fur la bouche.
"Sommeil " Morphée ; a des ailes noires , les.
! fonges le fuivent -,. les oifèaux de nuit 8c les
plantes- fomrïifères lu i font confaçrées., 8c Lui.
; fervent de fymbole. Mercure a été aiifli regardé*,
comme le Dieu du. fommeil. I l eft repréfenté’
dans un bas re lie f antique., tenant en main des.
pavots. Temps ; il eft offert fous l’emblème de Saturne-,
qui dévore les années 8c s’ en raffafie. Aùfli fon
nom latin Saturnies, & fon nom Grec c.ronos9
viennent de deux mots qui ‘figni fient raflafier..
Il porte iiftè faulx , parce que tout eft fauché
par le temps» I l dévore fes en fan s., parce que;
le temps , qui fait tout naître, fait auiïi tout
mourir. Il tient en fa ma-in gauche un ferpent
qui forme un cercle en le mordant la queue,,
pour marquer la continuité du temps. Il a unes;
c lef dans là main'droite, pour ouvrir la porte
aux faifons 8c aux heures , au jour 8c à la-
nu it. T erré ; elle -eft lignifiée- par Pluton. Il eft,
le* Dieu des -rich.efTes, par.ee que .toutes les rU ,
chelfes font produites .par la terre ,, qui mani-
fe fteje s unes à .fa furface , & recèle les autres’
dans fon fein. I l eft le Dieu des morts , parce
que tout ce qui périt fe rélouid en terre. I l a
des clefs , ou parce qu’il ouvre la terre à fes.
produd.kms.,- ou parce qu’ il .ne permet pas que
ce qui eft entré .dans fon empire., enpmifTe fornr
fous la même forme* I l enlève Proferpvne , qui
ai*eft autre chofe que les fémences. Cérès cherche ■.
long-temps Proferpine après fon, enlèvement,
-parce que les fémeiicesrefident long-temps en
terre avant de le remontrer. Le Narcyffe 8c le
Cyprès entrent dans fa couronne. On lui,donne
.auiïi une couronne de f e r , un char de fer , 8c
des chevaux .noirs.. ; .
La terre, confidérée feulement à; fa furface ,
æH figurée par la Déelfe Te lias , Déméiery. ou
Cérès* Elle eft appellée mère, des p i eux, & des
hommes par, Orphée , parce qu’ elle nourrit tout,
On lui donne une couronne murale chargée de
tours , parce que la terre porte l$s villes*. Elle
a pour, fymbole les différentes, produdionsp de
.la terre , qui fervent à la., nourriture des hommes.
On defigne auiïi la terre par Rhèa., dont le
nom vient d’un mot grec, qui fig.nifie couler,;,
parce que tout découle d’elle. Élî,e eft couronnée
dp tours, 8c portée fur -un char tire par
quatre lions. Les animaux les plus féroces, entourent
l’on ch ar,, 8c femblent adoucis, par lh
jirélence. .... Vanité, des travaux: detl\homme- Un enfant
•appuyé fur une tête de mort, 8c faifantdp? bour
le s . dê. fa vpn. , .• - Vieillesse ; Tithon , époux de l’Aurore.
•Cette iléelfé. obtint pour lui le don de l’ immortalité;,
8c oublia de demander qu’il fût .exempt
■ 4e la vieilleffe. ; - Vigilance , une femme-ayant un coqjaupiès
d’ elle , 8c travaillant à, la lueur d’ une lampe,.;
,Le coq peut feul être l’ emblème de là vigi--;
lan.ee. . • • r • ; ;•! L’Univers , ou l’ univerfalité de-fout ee qurqft,.
étoit figuré par le Dieu Pan. So,n, nom lignifie;
août. « J’ invoque Pan , ,dit le faux Orphée ; lui;
» feul eft le monde entier, le ciel,, la, m,ei',
)» la terre / le feu font des membres du. P ieu
» Pan >5. On lé r.eptéfentoitavec le.teint;enflam-
•jné , des pieds de bouc , la face tenant de cet,
animal & de l’homme , des cornes très-fortes. 8ç.
très-élevées , pour marquer fa pniffance; unelon-
-gue barbe lui couvroit .la poitrine. D’ une main
il tenoit .une verge , & de l’autre la flûte, àjfqpt
tuyaux. Cette flûte;étoit peut .être l e . fymbole'
de l’harmonie planétaire. Volupté , Vénus. Sa ceinture renfermoit.
tout ce qui flar e , la tendreflè , le defir, les.
difeours agréables., & la grâce trompeufe qui
déduit même les efprirs. les plusiages. Les.co-
lombes lui font .confacrées, % caiiife de leur-
penchant .à l’amoui ; elles font attelées à fon.
• char. On lui a aufli confacré les moineaux, oi--
lpaux voluptueux. Les anciens l’ ont couronnée
•de rofes , ils lui ont donné un arc 8c des flèches.
Xes grâces, lihymen & -l’amour l’ environnent.
Les attraits de la volupté font figurées par les
:firènes.,- qui?, par la douceur de leur chant,
;attiroient les navigateurs dans le deffein deles
perdre. ^ Article de M% -Lev e sq u e , )
ID É A L . ( Ad j. pris fubftantîvement ) Ce
qu’on appelle généralement Id é a l , eft le résultat
de pîufieurs perceptions qu’on unit dan»
la penfée , mais donc i’ affemblage n’exifte pas
dans, la nature ,, ou ne s’y .rencontre que rarement
&: paflagèrement.
U id é a l , tel que je le définis;, n’a vraiment
.d’ éxiftence que? dans, l’ imagination ; mais il
peut, être cependant commujn à plüfié.urs• hommes.,
à ; une nation, m ê m e a toute une .foçié'té ,
enfin.à certaines ejafles d'hommes., comme les
.opinions & les préjugés.
Toute religion ,fauffe eft une for,te idéal^
adopté pai:; des, nations entières. Ce qu’ on, ap-
pèlle; i ’ efpnt- .d’umc.'peupfé, celui d’ un corps,
font une;{selpèçe à?idéal : certaines perfeâioris
exagérées, & fur-tout certains alfemblages dg
perlerions fo-Hîatureliés ou infiniment rares..
font encore une. forte d3idéal»
V.idéal peut->aufo.n’ ê;tre que perfonneî ; telles.
font dans: chia.que individu les p en fées du
bonheur dont on vou;diH)i,ü jpuir., celles ,.ou la
plupart de çe 1 fés des plaifir? , des voluptés dès
craintes , les fyftêmès?dejpeffeétionnement que
l’ on;Imaginé à f a fantaifiei,,;Oü; d’après ion ca-
Earèrè; àc: leS< èUcon-ftanees dans lefquelles on
fettroujve; r. ■ . :..-j •: •
E nfin, relativement à la peinture , la première
forte ; à’id é a l, confifte dans la perfedion
des ouyrasges dOi.l’art ; l’ idéa l particulier eft la
manière; dont chaque artifte-conçoit fon art.
. - Dei.éfct'djefad .'.'particuli-^:,',émane-.en grande
partier co'qy’ on, entend par .la- manière , ou- le
cara,dèÉe> général des ouvr^ges-.d’un artiftp. :•
., • Dans r. le ' geinrG de ■ l’ hiftoke,,, les. peintres
font femblables à;,Pfométhge> Us, fabriquent des
figures,., ils. les animent, 8ç la .colledjon de
leurs ouvrages forme enfin une^.efgèce de fa-
mille 'id é a le \ qui porte un caradère? .de ref-
femblanpe-;, car i l eft., .par exemple, généra-
l^nent noble o p . groflierrv agréable ou fans
atîrajt?., fimple ou maniéré;, Ipirituel o u b lie .
Si l’on; pouvoit raffembler aux ► yeux. tous les
j ouvrages d’ un peintre , fur-tout par ordre de
date, de fes produdions., ce que j ’avance paroi
troit infiniment fenfible, & l’on diftingue-
roit..l’/</eu4 de l’artifte, à l’ enfemble le plus
ordinaire de fes figures., au caradère habituel
des têtes-, aux attitudes qu’il donne le plus
j fou vent à: fés perfonnages, enfin à la compo-
’ fition même-de fes tableaux , à fa .couleur 8c
à fa touche^. Chaque artifte conçoit donc un
Id é a l, qui dirige fes .travaux. 8c qui décide
I l’ opinion- qu’on prend de fes ouvrages.
L’artifte apporte fans doute en naiffant., le
germe de oet id é a l , qui tient à. fon organi-
fation, à fon tempérament, à fon propre caradè
re , fouvênt à l’état .dans .lequel .il eft
né , 8c à fon éducation.
i ..Mais une autre j>artie de Y.idéal qu’il fie