
Mellan. (70)
Mitelli. (85)
Morin. (86)
J- Muller. (17)
Nanteuil. (88)
Natal is. (50)
Oudry. (122)
Pentz. (11)
Perelle. (94)
Perier. (33)
Pefne. (81)
Petits-Maîtres. (11
12, 13 , 14, 15.)
Picard le R. (89)
B. Picard. (114)
Piranefe. (139)
Pitau, (54)
Pitteri. (138)
F. Poilly. (53)
P. Pontius. (65)
Le Potre. (45)
Rembrandt. (72)
Sal-Rofa. (42)
Rota. (17)
Roullet. (58)
Rouffelet. (51)
Ryland. (148)
Les Sadeler. (21)
Schmidt. (140)
«Schoen." (r)
Van Schuppen. (105)
«Schut. (32}
J. Silveftre. (80)
Simonneau. (95)
«Snyers. (68)
Spier. (57)
Sompelen. (61)
Soutman. (60) ;
Cl. Stella (92)
Subleyras. (133)
Suyderoef. (62)
Tempefte. (20)
P. Tefta. (40)
C. Tefta. (40)
Thomaflïn. (125)
Thourneyfen. (71)
Vallet. (52) •
Villamene, (25)
Vivarcz. (136)
Van-Uliet. (74)
Van Voerft. (63)
Vorfterman. (64)
Wagner. (13,5)
Watëlet. (145)
Wierx. (20)
Corn. Wiffcher. (84)
Wolgemuth. (3)
Wollet. (150)
Worlidge. (134)
NOT I CE C HRONOL OGI QU E
Des principaux Graveurs, depuis V origine de l’ A r t,
ou H i s t o i r e de l a G r a v u r e .
Long-temps avant que la gravure en eftsm-
pes fut connue, les orfèvres gravoient au burin
des figures & des ornemens lur leur argenterie
, & les armuriers ornoient les armes de
travaux au burin. Ce n’eft donc pas de la gravure
elle-même qu’il faut chercher l’origine ;
elle fe perd dans la nuit des temps ; mais feulement
de l’art d’en tirer des-épreuves.
( 1 ) Le plus ancien graveur qui ait tiré des
épreuves de fes ouvrages , 8c dont le nom foit
parvenu jufqu’à nous, eft Martin S c h o e n ,
qu’on appelle aulli B eau M artin de Colmar. Il
étoit à la fois orfèvre , peintre & graveur. Il
quitta Culmbach , lieu de fa naiffance , & vint
«’établir à Colmar où il mourut en i486. Il n’eft
pas vrai . comme on l’a plufieurs fois répété ,
qu’ilait été le maître d’Albert Durer: il ve-
noit de mourir, quand le père d’Albert voulut
lui envoyer fon fils. Ses ëftampes ont été
vraifemfelablemeat gravées depuis 1460 jufqu’à
l’année de fa mort.
<t Son outil eft formé , dit M. Huber-, Sa
» mort de la Vierge offre de l’entente dans la
» compofiticn & de l’expreffion dans les figures.
» Rien de plus délicatement travaillé qu’un
» chandelier qui eft placé fur le devant de
t> l’eftampe , & dont la bafe eft ornée de pe-
» tites figures d’un fini extraordinaire. »
Cette liberté d’outil , ce fini précieux fe-
roient feuls foupçomîer que les ouvrages de
'Schoen ne font pas les premiers effais de l’art,
8c l’on fait en effet qu’il a'copié une pafîion
d’après un autre graveur plus ancien que lui
& qui mettoit un F & une S dans fon chiffre.
C’étoir vraifemblablement fon maître, &:, en
le fuppofant feulement de dix années plus ancien
que fon élève , la gravure d’eftampe en
Allemagne remonte à l’année 1450. Sandrart a
connu une eftampe qui porte la date de l’année
1455 , & dont l’auteur a pour chiffre une S dans
une H.
L’auteur du livre intitulé : Idée générale d'une
collection coçiplette d'ejlampes, imprimé à Leip-
fic en 1771 j parle d’un graveur plus ancien que
Schoen. Ses pièces font, dit-il, très-gothiques,
aulli bien que les caractères qui lui fervoient
de chiffre, & dans lefquels on trouve un B.
& une S. On a interprété ce monogramme Barthélemy
S choen , & on a fait de ce Barthélemy un frère aîné de Martin. Le même écrivain con-
noît une pièce qui lu-i femble pÿus ancienne que
toutes les précédentes , 8c qui repréfente la Sy-
bille montrant à l’Empereur Augufte l’image
de la Vierge-Marie dans les airs. On voit dans
le fond la ville de Culmbach & le château de
Blaffenberg ; ce qui fait conj,eélurer , non fans
une forte vraifemblance, à l’auteur dont nous
parlons, que la gravure en eftampes a pris fon
origine a Culmbach , & il fixe cette origine
à l’année 1440. Il feroit facile de la reculer
par conjecture , & il feroit impoflible de la
rapporter à des temps plus récens.
Que des orfèvres , habitués à graver au burin
£ir leurs pièces d’orfèvrerie, fe foient enfin
avifes de tirer des épreuves de leurs ouvrages
cela n’a rien , que de vraifemblable. LTn papier
humide, & mis en preffe par hafard fur leur
travail , peut les avoir conduits au procédé de
l’imprefiion des eftampes. Mais que la gravure
en eftampes ait été inventée par un berger à qui
fon état ne pouvoit infpirer aucune idée relative
à cet art, c’eft ce qui n’a pu être imaginé
que par l’amonr du merveilleux, & cè qu’on
trouve pourtant dans un livre fur l’excellence
4 e la nation Allemande dont l’auteur eft Ma-
tluas Quadt de Kinkelbach. Il raconte que
l’invention de la gravure eft due à un berger
des environs de Mons , 8c que les figures^,
quoique traitées avec dureté , femblent plutôt
avoir été faites d’après nature que d’imagination.
I l donne à ce berger, le nom de fi. f^on B ocholt. Comme il exifte en effet des eftampes marquées
F. V. B. on ne manque pas de les donner
pour des ouvrages du berger VoiiBocholc.MaXs ces caraétères font en capitales italiques , 8c l’on
doute avec raifon qu’il y ait en Allemagne
aucune infeription du quinzième fiècle qui ne
foit pas en caradères gothiques. ; J
On a bien prétendu trouver, aufli la même
marque en lettres gothiques ; mais il eft tres-
vraifemblable qu’on a pris un J pour un F , erreur
facile dans ce caradère., 8c que les eftampes
du prétendu berger Von Bocholr, font
d’Ifraël van Meeheln , qui demeuroit à Bocholt,.
& qui a marqué plufieurs dé lès ouvrages du
nom de fa demeure.
(2) Il y a eu deux I sraël van Mécheln ,
3e père & le fils , qui tous deux ont gravé. Le
'fils eft mort en 1523,. Le père a pu commencer
à graver vers 14^0. Le fils a été contemporain
d’Albert Durer, que l’on prétend même qu’il
alla vifiter à Nuremberg.
Quelquefois des brocanteurs ont ajouté à des
eftampes Te chiffre F. V. B. pour les vendre
comme des ouvrages du faux berger Bocholt.
L’auteur de Vidée d'une collection complette
d'eftampes a vu la pièce de Saiht-Antoine * ouvrage
de Martin' Schoen , portant cette fuper-
cherie.
(3) Entre ces anciens graveurs, il ne faut pas
oublier Michel, Wolgemuth , parce qu’il fut
le maître d’un, artifte célèbre, Albert Durer.
Il étoit peintre & graveur , & marquoit fes ouvrages
d’un W. 11 eft né à Nuremberg en 1434
8c eft mort dans la même ville en 1519-.Il peut
avoir connu l’inventeur de la gravure 8c en
avoir reçu des leçons.
Les Italiens prétendent à la gloire d’avoir
inventé cet art. Comme il y avoir alors très-peu
de communication entre l’Italie & l’Allemagne,
on peut aifément fuppofer qu’aucune des eftampes
gravées dans l’une de ces, contrées me
fut d’abord connue de l’autre. Il n’ëft donc
pas contraire à la vraifemblance que la gravure
trouvée en Allemagne vers 1440 , ait4 ié trouvée'
de nouveau en Italie vingt ans après. Ainfi
les deux peuples qui fe difputent la gloire de
C.ette invention doivent peut-être la partager.
C’eft ainfi que les Européens peuvent avec raifon
fe glorifier d’avoir inventé l’art de l’imprimerie
, quoiqu’elle ait été inventée long-tems auparavant par les Chinois.
(4) C’eft à M aso F in ig u e r r a ,«orfèvre de
Florence, que les Italiens attribuent l’inven^
tibn de la gravure en eftampes. Il avoir coutume
de tirer en pâte de terre ou de fouffre
l’empreinte de fes gravures , 8c il s’apperçut que
le noir qui étoit refté au fond des tailles s’im-
primoit fur ces pâtes. Il elfaya de tirer de fem-
biables impreiîions- avec du papier humide, en
le- preffant* à l’aide d’un rouleau ou d’un inl-
tniment lîffe , & il réiïffit. D’autres prétendent
qu’une blanchiflèufepofa, fans y faire.attention,-
du linge humide fur une gravure de Finiguerra -,
que le linge, par fon poids , fit l’office d’une
preffe, & qu’en le relevant , on trouva fur la
partie qui avoir, touché la gravure une em-,.
preiate femblable à un deffin fait à la plume.
Ce hafard , ajoute-t-on , donna l’idée àl’orfévre
de renouvelle# cette expérience avec du papier,
8c elle eut le fuccès qu’il devoit en attendre.
On n’eft .pas bien certain mie Finiguerra ait
tiré lui-même parti de fa decouverte , 8c il ne.
refte aucune eftampe qu’on puiffe affurer qui
foit de fa main. Mais on en a de Sandro B o -
ticella i peintre ,r & de B a c cio B a ld in i, orfèvre
, à qui il .communiqua fon.invention’. Qu
peut! croire cependant que deux petites--pièces?
de feuillages , marquées .M. F. , font de Fini-*
guerrà. On lui attribué, encore quelques autres
morceaux très - anciens & fort rares.
(5) Les eftampes de Sandro B oticello font
d’une très-foible exécution 5 on y reçonnoît
l’enfance de l’art , & le peu de pratique de ce
peintre dans le maniement d’un outil étranger
a fa profeffion.
).(6)B a ccio B a l d in i , o r f è v r e 8c. parconfé-
qiient accoutumé à manier le burin pour orner
les ouvrages, montra plus d’adreffé Ce de facilité.
Une édition trèsrrare du Dante, imprimée à
Florence par Nicolo di Lorenzo délia Magna,
en 1481 , eft: ornée de deux vignettes gravées,
ou ; plutôt égratignées d’un burin inflexible; mais
dans le. temps où elles- parurent, c’étoient des
chefs. — d’oeuvre., Vafari nous apprend que le
deffin en eft dé ; - B oticello ? on ignore fi la
gravure eft de ce peintre ou de l’orfévre B aldini.
i (7) Sans nous arrêter aux noms 8c aux ouvrages
de quatre à cinq graveurs, qui travaillèrent
à-peu-près dans le même temps fans contribuer
aux progrès de l’art, nous nous contenterons
de parler éC André Mantegne , né à
Mantoue en 1451 , & mort a Padoue en 15.17.
Il étoit peintre, & s’étoit acquis beaucoup de
gloire par fon tableau du triomphe de Jules-
Céfar. Ses eftampes ne, font pas, fans doute
d’une manoeuvre qu’on puiffe maintenant admirer
; mais on y voit du moins un commencement
de facilité, 8c elles font eftimables par
la correction du deffin. Il a gravé quelquefois
;[■ fur l’étain. Ce, métal, par fa molleflè , eft con