
ration , Métempfycbfe 8c Ttanfmigrât ion des
âm es,
5°. I l y en a de trop longs , dans lefquels on
a placé des difcuflions inutiles , ou qui feroient
mieux placées fous d’autres articles : _B ib le , Communion
fréquente, &c. y font dans ce 'cas.-
• -6°. Un défaut beaucoup plus répréhenfible ef&
T’affe (Station de ’prendre dans dés auteurs hétérodoxes
la notion des dogmes, des lo is , des üfagës
de l ’Eglife Catholique y. de copier, leurs déclamations
contre les Théologiens & contre les Pères
de l ’E g life , de difculper Les Héréfiarques & les
Incrédules » d’aggraver les torts- vrais ou prétendus
des palteurs 8c des- écrivains eccléfiaftiques. Les
articles Jé fu s-C h rijlIm m a té rie llifm e , P ères de
l ’Eg life -, &c. , font dans ce cas. Dans plufieurs-
autres on étale les objections des Hérétiques, &
Ton fupprime les réponfes des Théologiens catholiques.
- 7 °. De ces divers défauts il en eft réfulté un
plus grand, c’eft- que la doCtrine de l ’Encyclopédie
elt un tiffu de contradictions. Les articles*
faits par des Théologiens ,- fur-tout par M. Mallet,
font en général affez bien ; les aucres, compofés
par des littérateurs mal inftruits ou infidèles , ont
été fervilement copiés d’après les Controverfiftes
Proteftaqs ou Sociniens.-
Pour éviter ces inconvéniens dans là- nouvelle
JEncyçlopédie , rangée par ordre de manières,. il
fàut fuivre un plan mieux conçu.
L e dictionnaire théologique doit renfermer
non feüLeïnent le dogme , mais la critique facrée ,
néceflaire pour l ’intelligence de l ’Ecriture Sainte ,
l ’Hiftoire Eccléfiaitique , qui nous* apprend la
manière dont le dogme a. été attaqué & défendu ,
le s lois des-, difoipïines relatives au dogme , la-
liturgie ou les pratiques du culte- extérieur, qui
en font L’expreflion & qui le mettent fous nos.
yeux j la morale chrétienne telle qu’elle eft
ènfeignée dans l’ancien & le nouveau Teftament
Parmi les-objets du d o gme i l en eft qui font
partie de la Métaphyfique ou de la Théologie
naturelle ; le philofophe les préfente tels qu’ils-
font connus par la raifort-, le Théologien doit les
montrer tels qu’ils font enfeignés par la révélation.
Ainfi , les articles Dieu r Jlme>.E[prit, Création , Xmmatérialiƒme, Spiritualité, Immortalité&c. ,
doivent fe-trouver dans le dictionnaire théologique,
auffi bien que dans le dictionnaire philofophique
mais fous un afpeCt différent:
De même, là Morale naturelle- eft’ dît refTort
de la Philofophie ; mais la Morale évangélique
eft une partie effentiellè de la révélation ou dé
la doCtrine de Jéfus- Chrift p un Théologien doit
montrer quelle n’èft point contraire à la Morale
.naturelle. •
L a critique facrée ne doit- embraner que ce-
qui a un rapport direCt à la religion des Patriarches
, des Juifs , des Chrétiens ; les livres
feints qui ht renferment,, les- dogmes, les lo is ,
les ufages religieux. Ce qui. concerne les ©pi-
; nions , les lo i s , les coutumes civiles , politiques
otwmilitaires , appartient plus directement à l ’Hif-
toire ancienne. Les noms des mois, des mefures,
des habits des Hébreux , & c ., les rêveries'dés Rab- I
bins, la Cabale, le Talmud, la Mifchne , &c. ,
font étrangers à* la Théologie. *
I l en eft de même de la Géographie il y a
cependant des articles fur lefquels un Théolo--
gien: doit juftifier le récit des livres faints contre
les conjectures d’une fuuffe critique , tels que Ta
formation dû L a c Afphaltite ou mer- Morte , le -
miracle de Jofué à Gatiaon, <5*c,v
L ’Hiftoire Ecciéfîaftique ne doit point renfermer
les religions fauffes j.la croyance 8c les moeurs
■ des Chinois r .des Indiens ,. des Perfes, des Grecs,
des Romains , des Mahométans, font plutôt du
, reffort de Hiftoire profane, ou de la Philofophie,,
que dé la Théologie. Les Ordres religieux 8c
ce qui les concerne tiennent à l ’Hiftoire Eceléfiaf-
tique ; les Ordres militaires n’y ont que très-
peu de rapports
G’eft- à la Jurifprudenc'e Canonique de difeuter I
lés lois & la'difeipline de l’Églife , dé les con- j.
ciller avec les lois civiles ; mais lorfque les objets I
de difeipline tiennent au dogme , comme la hié— I
rarchie, les voeux , les pratiques du culte exté- I
rieur , un Théologien ne peut fe difpenfer- de les I
préfenter foqs cet afpeôt, d’en démontrer la-fageffe I
& l ’utilité. IL doit parler des conciles en ce. qui I
touche le dogme , & laiffer de côté la- difeipline , |
Lorfqu’elle n’y a aucun rapport.
On doit làiffer au Gra'mm^inèn le foin • de I
donner le fens de tous les mots de notre langue ; |
cependant lorfqu’il s’èn trouve qui ont un fens I
- théologique différent de la lignification commune, 8
; iorlqu ils expriment un point de croyance ou ce I
pratique rêligieufe , ils. doivent avoir place dans- 1
le dictionnaire théologique.
Une dès principales attentions'dû rédaéteuf.de’ I
cre didionnaire fera donc' d'è ne prendre dans les-1
articles communs à plufieurs fciences, que'ce qui: I
concerne directement fa partie , & de lailfer le I
refte à ceux- auxquels i l appartient'.
Tl aura foin de faire les articles qui manquent, I
de fuppléer à1 ceux qui font défectueux ,. de re- I
trancher ce qui paroît inutile, de corriger ceux'I
qui renferment des erreurs, fans attaquer toutefois I
directement aucun écrivain , fans préndre le ton |
de difpute' ou de dilfertation , & en fupprlmant l
tout reproche perfonnel.
Puifqu’iL eft queftion de faire un dictionnaire I
françois, il paroît convenable de n’y point met- I
tre de palfages latins , mais de les traduire, d’é - 1
.crire les mots hébreux" en càraétères - ordinaires, I
de ne faire ufage du grec que pour donner TEty- l
mologie dés mots qui en font dérivés.
On fe fera une lo i de conferver ' en entier tous I
les-articles qui garoiffent bien fajts aj & ils font en11
grands nombre , fur - tout ceux qui font de M. | Ce dictionnaire fera précédé d’un plan ou prof-
Malle t-, Théologien très - inftruit , judicieux & j peCtus , dans lequel toute la nomenclature fera
modéré. C’eft un aCte de juftice de conferver à . rangée félon l ’ordre didactique ou félon la fuite
un auteur eftimable tout l ’honneur de fon travail. ' naturelle des idées.
£XVL ] DICTIONNAIRE DE LA PHILOSOPHIE a nc ien ne & m od e rn e • par
M 0 N a i g e o n , u n vo lum e in-ư»
i I l contiendra l ’Hiftoire générale & particulière
| -de la Philofophie & . des Philofophes anciens. &
| modernes. On y expofera fidèlement, & d’une ma-
| o-ière claire ;& précife, leurs principales opinions
| fur la Phyfique , la Métaphyfique , la Politique ,
ï t& la Morale. On y joindra quelques détails fur
lleur' vie privée, iorfqu’elle offrira des traits affez
ï piquans pour incéreffer le leCteur , ou qu’ on les
r Croira propres à développer leur çaraCière moral.
F Pour mieux exécuter le nouveau plan de travail
■ qu’on a cru devoir adopter , on fe propofe d’éten-
; dre ou d’abréger, de refaire même en tout où en
ipartie, félon qu’on le jugera néceflaire, plufieurs
articles de Philofophie ancienne & moderne, répandus
dans la première Encyclopédie, & dont
les différens auteurs nous ont paru fort au deffous
; ..de leur fujet ; mais on confervera fcrupuleufement *
s<& fans fe permettre même le plus léger changement
, ceux qui font le fruit des recherches d’un
[Philofophe juftement célèbre , qui a porté fur
itous les objets dont il s’eft occupé, des vues éga-
rlement neuves , fines , & profondes, à qui nous
devons encore un grand nombre d’excellens articles
de Grammaire, de Littérature, de Politique ,
: & de Morale, & , ce qui ne mérite pas moins
d’éloges, par l ’étendue & la variété des connoif-
îfances que ce nouveau travail fuppofe, l ’hiftoire
[prefque entière des arts & métiers, & la deferip'-
tion exaCte & détaillée d’une infinité de machines
Tngénieufes, dont le mécanifme , lors même qu’il
eft le plus fimple , eft toujours très - difficile à
[décrire d’une manière claire & fenfible pour les
. autres.
[ Les additions plus ou moins étendues qu’on fe
Jprqpofe de faire aux articles qui traitent de la
[ Philofophie des anciens , auront pour but d’éclaircir
certains points de leurs. doCtrine , & de fixer
•‘ enfin les idées fur ces queftions d’autant plus obf-
Kcures aujourd’hui, quelles ont été fouvent agitées •
!--de faire voir l’état des fciences ch.ez les Grecs au
temps où ils floriffoient, & le point où ils les
ont portées^par les feules forces de leur o-énie
& privés des inftrumens dont les modernes fe font
îfervis avec tant de fuccès ; de déterminer avec exactitude
l’importance & la difficulté de leurs découvertes
confédérées en elles-mêmes ; de bien
■ diftmguer fur-tout parmi les vérités éparfes dans
leurs ouvrages, celles dont ils voyoient la liâifon,
les rapports, & les conféquences , & à la démonftration
defquelles ils avoient été Conduits par
le raifonnement, l ’expérience , & l’obfervation ,
d’avec celles qui p’étoient dans leur tête que de
Amples opinions. C’eft faute d’avoir fait cette
diftinCLion importante , qu’un écrivain peu philosophe
. a fauffement attribué aux anciens une foule
de découvertes qui ne leur appartiennent pas , &
dont i l eft également ridicule 8c injufte de leur
'faire honneur au préjudice des modernes. Il y a
bien de la différence entre un apperçu vague , ou ,
fi -l’on veut, une opinion ingénieufe & vraie, mais
qui ne tient abfolument à rien dans la tête de
celui où elle fe trouve, à laquelle il eft même
arrivé fans le (avoir, & en partant le plus fouvent
de principes faux, & une idée lumineufe fondée
fur des principes inconteftables , & qui eft le ré—
fultat d’une longue fuite d’expériences. & d’obfei-
vations. C’eft là le point où commence la fcience,
& ce qui feul en mérite le nom.
L ’Hiftoire de la Philofophie moderne fera traitée
avec le même foin. L ’Encyclopédie méthodique
offrira même fur ce fujet aufll vafte , & plus in—
téieflant pour nous , plufieurs nouveaux articles
qui pourront donner lieu à des réflexions utiles
fur certains points de Littérature , de Morale, &
de Philofophie. Toutes ces additions feront imprimées
, les unes à la fuite des articles dont elles
formeront le fupplément , les autres fous certains
chefs généraux auxquels elles appartiennent. On
les défignera par une étoile , afin que le leôteur
puiffe voir d’un coup-d'oeil ce que 1 Encyclopédie
méthodique contiendra de plus en ce genre , 8c
les nouvelles richefles qu’elle doit ajouter à celles
que la première Encyclopédie renfermoit déjà fur
cette branche de nos connoiffances.
Si l ’hiftoire critique de la Philofophie de Bruker
avoit été faite par un homme verfé dans les différentes
matières qu’elle embrafle , & qui eût
joint fu r-tout, aune étude réfléchie des langues
anciennes, la fàgacité & la profondeur qu’ exigeoit
un ouvrage de cette nature , elle auroit pu être
d’un grand fecours : mais ce livre n’eft guère qu’une
vafte compilation, qui fuppofe plus de patience
que de raifonnement ; il ne difpenfe pas même de
confulter les fources, ce qui du moins eut abrégé
le temps & les recherches , toujours longues &
pénibles , quand on veut les faire avec autant
d’exaéiitude que de difeernerment. Bruker, comme
la plupart des érudits, avoit beaucoup plus lu.que