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Lorfqu’ils font mordus par un chien , ou par un loup, ils appliquent
fur la bieffure les feuilles d'Ulmaria priées ils en boivent
auffi la décoction ê principalement contre les douleurs de ventre
& le fcorbut. Ils en pilent les feuilles & les tiges pour les appliquer
fur les brûlures.
Ils fe guérilfènt du mal de tête avec du Eroujhitjà gelé. Lorfqu’ils
ont mal aux dents, ils font une décoétion d’Ulmaria , qu’ib
font bouillir avec du poiffon : ils en gardent dans leur bouche, &
appliquent les racines fur les dents gâtées. Ceux qui font attaqués
de 1 aithme , mâchent de l’herbe appellée Segeltche ( que les RuiTes
nomment Kamennoipoporotnik). Ils en boivent auffi la décoction
quand ils-crachent le fang,. ou qu’ils ont fait quelque chute
confidérable.
Les femmes enceintes en boivent pour fortifier leurs enfants ,
ou pour être plus fécondes. Quelques perionnes croient que cette
herbe rend la voix plus claire & plus nette.
Ils boivent auffi la décoétion d’une plante de ce Pays ( efpece de
Gentiane jpour fe guérir du fcorbut, de même que de toutes les
maladies internes. Ils emploient encore la plante nommée Cha-
maerrchododendros , qu’ils appellent Ketenano , ou Mifioute ,
contre les maladies vénériennes , mais fans aucun fuccès. Ils font
ufage du chêne marin ( Quercus marina ) contre la dylîènterie.
Les hommes boivent des décodions de la plante Koutackmu]
contre le fcorbut & la laffitude des membres- ; & les femmes, pour
ne pas avoir d'enfants, Ils appliquent fur les parties malades, la
plante toute chaude , qu’ils ont fait tremper dans de l’huile de poiffon.
C ’eft auffi dè cette maniéré qu’ils diffipent les taches livides qui
proviennent de quelques contufîons.
Ils emploient la déeoétion de l’herbe Tchakbon ( i >, contre le fcor-
(i ) Drymopogp» ou Dryas, Linn.
but& l'enflüre des jambes. Pour l’infomnie , ils mangent les fruits
de la plante Ephemera.
Quand ils ont mal aux'yeux , ils fe guériifent en lés baffinant
avec une décodion de la plante appellée Zi{a ( Seramus). Les
femmes fe fervent auffi de cette herbe par une efpece de coquetterie :
elles en mettent dans leurs parties naturelles pour les parfumer, .
Les Habitants de la pointe méridionale des Kouriles, ou Kou-
rilskaia Lopatka , font ufage de lavements , ce qu’ils ont vrai-
femblablement appris des Kouriles. Us font une décodion de différentes
herbes qu’ils mettent quelquefois avec de la graille ; ils la ver*
fent dans une veffie de Veau marin, & ils attachent une canule à
fon ouverture ; pour prendre ce lavement, le malade fe couche fur
le v<9tre la tête baiffée : ils font tant de cas de ce remede , qu’ils
s’en fervent dans toutes fortes de maladies.
Us ont un remede contre la Jauniffe qu’ils regardent comme infaillible.
Us prennent la racine de la plante Calthapalujlris, (l’Iris
làuvage, ou la Violette des bois ). Us la nettoient, la pilent toute fraîche
avec de l'eau chaude, verfent le fuc qui en fort & qui eft blanc
comme du lait, dans des veffies de Veaux marins, & s’en donnent deslavements
pendant deux jours de fuite, ils en prennent trois par jour.
Ce remede leur rend le ventre libre & les purge j car le fuc de cette
plante falutaire fe répand dans tous leurs membres. Cette façon de
fe guérir ne doit pas parokre extraordinaire à ceux qui connoiffenc
la vertu de cette plante.
Us ne fe fervent pour la faignée, ni de lancettes-, ni dé ventou-
fes ; ils prennent la peau qui eft autour du mal avec des pincettes
de bois ; ils la percent avec un inftrument de eriftal , & laiffenc
couler autant de fang qu’ils le jugent à propos.
Quand ils ont mal aux reins, ils frottent la partie malade devant
le feu avec la racine de ciguë , obfervant en même temps de ne pas
toucher la ceinture, dans la crainte que lion alloit jufquesdà, il ne