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Kowimskoe-Zimovie mitoyenne ou habitation d Hiver de Kowima
, eft fituée fur la rive gauche de la riviere de ce nom, qui fe
jette dans la mer Glaciale. Elle eft éloignée de celle d Ala^eia de
cent trois werfts. Il n’y a que vingt-cinq Ioukagires qui payent un
tribut de deux cents quatre Zibelines.
L ’habitation inférieure de Kowima eft fituée fur la rive droite
de cette même riviere, à quatre cents quarante-deux werfts de la
précédente. On y va à pied en trois femaines : il y a trente-deux Ioukagires
tributaires qui payent trois cents trente-fept Zibelines.
L ’habitation fupérieure de Kowima n eft pas fur la route de
Kamtchatka : elle eft fituée au-delfus de la mitoyenne , & il y a
pour quatre femaines de chemin en allant a pied. Il y a quarante
trois Ioukagires tributaires qui payent deux cents trente-huit
Zibelines,
On envoie dans ces trois habitations un Commiifaire avec vingt
Soldats : ils ont vingt-cinq otages à garder.
Anadirskoi - Oftrog eft fitué fur la rive gauche de la riviere
ÿAnadlr, qui fe jette dans la mer Glaciale , a neuf cents foixante-
trois werfts de l’habitation inférieure de Kowima : il faut fix femaines
pour faire ce chemin à pied. Il y a trente - fept Ioukagires
tributaires, qui payent foixante-dix-huit Zibelines. Je n ai
pu favoir au jufte le nombre de Koriaques a Rennes Si fixes qui
en dépendent ; mais il y a tout lieu de croire que le nombre èn eft
allez grand, puifque non-feulement les Koriaques d Iakoutsk & de
Katirka y payent leurs taxes, mais encore ceux qui habitent le long
des mers d’Olioutor Si de Pengina | jufqu’au département d’Okhotsk
même.
Il y a onze cents quarante-quatre werfts d’Anadirskoi-Oftrog à
Kamtchatskoi-Oftrog inférieur : il faut environ deux femaines avec
des Rennes chargées, pour gagner la riviere de Pengina, Si de-là en
fuivant les côtes de la mer de Pengina, Si depuis Tigil par la chaîne
de
de montagnes jufqu a l'Elowka, Si en côtoyant cette riviere jufqu a
Kamtchatskoi-Oftrog inférieur, il y a autant de chemin.
On va encore aujourd’hui par cette route dans tous ces Oftrogs
ou Zimovies jufqu a Anadirsk , excepté au Kamtchatka , où l’on
n envoie par cette route que des couriers qu’on expédie pour les
affaires les plus urgentes, Si qui ne fouffrent aucun retardement.
La troifieme route eft prefque toute par eau. On s’embarque à
Iakoutsk, Si 1 on defcend la Lena jufqu’à l’embouchure de la riviere
Aldan, qui fe jette dans la Lena du côté de fa rive droite. On remonte
la riviere Aldan jufqu’à l’embouchure de la riviere Maiou, que 1 on remonte auffi jufqu a la riviere Ioudonia , & de cette dcrnicre
on fe rend à un endroit appellé Ioudomskoi-kreft , ou la Croix de
Ioudoma ; Si de-la par terre à Okhotsk, ou feulement à Ouratskoe
Plodbifche, dou Ion defcend la riviere Ourak jufqu’à la mer de
Lama , par laquelle on gagne le Part d’Okhotsk. On s’y embarque
pour gagner la Bolchaia-Réka, où l’on va par terre en côtoyant la
baie de Pengina ; mais cette derniere route eft dangereufè à caufe
des Koriaques qui ne font point fournis. Les Habitants du Pays ne
vont plus d’Iakoutsk à la Croix d’Ioudoma , ni fur l'Ourak , parce
que ce trajet eft fort difficile Si fort long. On doit s’eftimer très
heureux lorfqu’on le fait dans un Eté; Si ce ne fut que dans l’expédition
de Kamtchatka, que l’on tranfporta par ces rivieres toutes les
provifions Si toutes les munitions. Depuis ce temps perfonne ne
s’eft avifé de defeendre l'Ourak, peut-être à çaufe des grandes Si
dangereufes cataractes qui s’y trouvent.
La quatrième route Si la plus fréquentée en Eté, eft à travers les
montagnes. Comme je l’ai fuivie moi-même , je vais donner mon
Journal, qui ne fera pas tout-à-fait inutile pour perfeétionner nos
Cartes, où l’on a omis non-feulement les petites rivières, mais
même plufieurs des'grandes qui fe trouvent fur cette route, comme
Amga, Bélaia, Iouna, lounakan, &c.
Tome II. E e e e