des Oies grifes; les Goumenniki ; les Oies au cou court ; les grifes
tachetées de différentes couleurs ; les Oies à cou blanc; les Oies
toutes blanches; & les Nemki étrangères.
M. Steller dit qu’ elles viennent toutes dans le mois de Mai* &
s’en retournent dans celui de Novembre. Il ajoute quelles viennent
de l’Amérique, & qu’il les a vues lui-même pendant l’Automne
revenir par bandes & paiTer devant l’Ifle de Béring du côté de l’Eft,
& pendant le Printemps du côté de l’Oueft ; cependant il y a au
Kamtchatka plus de grandes Oies grifes, de Goumenniki, & de
Kafârki ou Oies grifes tachetées, que d’autres. Les Oies blanches y
font fort rares, au-lieu que fur les côtes de la mer du Nord, aux
environs de la riviere de Kolima & des autres rivieres, elles y font fi
communes, que les Chaffeurs de ces endroits en tuent une grande
quantité ; c’eft auffi pour cette raifon que le meilleur duvet eft apporté
de-li à Iakoutsk. On les prend dans de temps de leur mue,
& d’une façon fort plaifante.
On fait, dans les endroits où ces oifeaux ont coutume de feretirer
, des huttes avec deux portes, pour pouvoir paner d’outre en
outre. Un Chaifeur, fur le foir, après s’être revêtu d’une chemifq
blanche ou d’une peliffe, s’approche tout doucement du troupeau
d’Oies : quand il croit quelles l’ont apperçu, il regagné la hutte en
rampant ; toutes les Oies le fuivent, & y entrent auffi. Cependant
il palfe à travers la cabane, ferme la porte, fait le tour, & alfomme
toutes les Oiés qui y font entrées.
M. Steller a remarqué pendant le mois de Juillet, dans l’Ifle de
Béring, une huitième efpece d’Oies, Elles font de la groffeur de
celles qu’on appelle Kazarki, c’eft-à-dire , les grifes tachetées :
elles ont le dos, le cou, le ventre blancs, Leurs ailes font noires:
le derrière de leur cou eft bleuâtre : leurs oui'es font d’un blanc ver-
dâtrç : leurs yeux font nojrs, bordés d’un cercle jaunâtre, avec des
raies
raies noires autour , & un bouton ou excroilfance comme dans les
Oies de la Chine. Cette excroilfance eft fans plumes & jaunâtre ;
elle eft rayée , au milieu par des plumes d’un noir bleuâtre jufqu’à
l’extrémité du bec.
Ces animaux, fi 1 on peut ajouter foi à ce que difent les habitants
du pays, fe trouvent aux environs de la première Ifle des Kouriles
; mais on n en a jamais vu fur le continent. Il y a différentes
maniérés de les attraper lorfqu’ils font dans la mue. On les prend
en les pourfuivant avec des canots ou avec des Chiens, mais le plus
communément en faifant des foffés que l’on creufe aux environs
des lacs ou eft ordinairement leur retraite. On couvre ces folles
d herbes : les Oies, en marchant le long du rivage, tombent dans
ces pieges & ne peuvent s’en dégager ; car ces foffés font fi étroits,
que leurs ailes y font toutes droites. On les prend auffi avec des filets.
On en parlera dans la fuite.
Des Canards.
Il y a différentes efpeces de Canards au Kamtchatka; les Selezni,
les Woftrokhwofti, les Tcherneti, les Ploutonofi, les Swiazi, les
Krokhali, lesLoutki, les Gogoli, lesTchirki, lesTourpani, &
les Canards domeftiques. Quatre de ces efpeces, favoir les Selezni,
les‘|rchirki, les Krokhali & les Gogoli, palfent l’Hiver autour des
fources & des fontaines : les autres, de même que les Oies , viennent
dans le Printemps, & s’en retournent dans l’Automne. Ceux
qu on appelle Canards à queue pointue Woftrokhwofti ou Sawki,
appartiennent â l’efpe'ce que les Naturaliftes appellent (C) Havelda
ljlandica. On les trouve dans les baies & dans les embouchures des
grandes rivieres. Ils vont toujours par bande : ils ont un cri fort
(1) Anas caudâ acuta..