Awatcha, il n’y a que dix-neuf milles ( i ) ; mais ce trajet eft extrêmement
difficile , puifqu’il faut traverfer onze montagnes fort haut
tes, dont quelques-unes font fi efcarpées, qu on ne peut les dëfcen-
dre qu’avec des cordes ou des courroies,
Les rivieres qui viennent fe jetter dans le lac Kourile, font:
la riviere Iatchkououmpit ( i ) , dont 1 embouchure eft du côté
du Midi de la fource de la riviere 0 %ernaia ; fa fource eft près des
montagnes : la riviere Giligifgoua, qui fe jette dans ce lac un peu
plus au midi que la premieré : il y avoit anciennement une petite
habitation du même nom auprès de cette riviere. On voit
entre ces deux rivieres un rocher d’une blancheur éclatante , qu’on
appelle Iterpitie. La riviere Pitpou eft la première qui fe jette dans
le lac du côté du Nord , vers la riviere Otprnaia. Voici les noms
des ruiffeaux qui tombent de tous côtés dans ce lac ; favoir, Ani-
min, Mipoufpin, Siaouch, après lequel commence le Cap fur lequel
eft bâti Kourilskoi-Oftrog ; on trouve enfuite la riviere Lomda. La
Baie Goutamatchikaeh, les rivieres Gagitcha , Krouvipit, Kit
$C P if, c’eft après l’Oftrog Kanak que s’avance dans le lac le dernier
Cap Touioumen. De-làen tirant vers le Nord , on rencontre
les rivieres Koutatôumoui, Ouatschoum-koumpit, Katkoumoui,
Tateioumi ou Tatéijoutni , Gitchirgiga, Ouroumout. Maigre une
fi grande quantité de rivieres qui viennent tomber dans le lac, la
riviere 0 \ernaia eft la feule qui en forte pour fe jetter dans la mer.
Les Kouriles des autres Mes appellent cette riviere Pit[am.
Ce lac eft environné de montagnes confidérables ; la plus haute
qui eft en forme de pain de fucre, eft appellée Ouinigouia-hazatch ;
elle eft fituée vis-à-vis l’Oftrôg Kamak. Celle qui eft du çoté du
Sud-Eft, & que l’on traverfe pour gagner l’Océan , s’appelle Giia-
poaktch, c’eft-à-dire la Montagne qui a des oreilles , parce qu°n
(i) On croit que ce font des railles d’Allemagne, dont 19 valent 31 lieues de 15
(a) Sur la Carte, Iafenfourapit,
voit fur fes côtés deux rochers qui ont quelque reffemblance à des
oreilles. La montagne que l’on traverfe en forçant de Temta pour
gagner le lac, eft appellée Taithou-oum ; celle qu’on appelle Tchaa-
ouktch, Ou la Montagne rouge, eft à l’embouchure du lac du côté
du Midi.
M. Steller ajoute avoir apperçu devant lui, dans fa route, depuis
lawina jufqua l'Oçernaia, deux montagnes fituées de chaque côté
de cette riviere, qui toutes deux jettent de la fumée depuis longtemps.
Il dit dans un autre endroit, que ces montagnes font fur la
rive gauche de cette riviere ; mais il n’indique point leur nom , ni
leur nombre. Quoique j’aye été en 1738, jufqua la riviere O^er-
naia, je n’ai cependant point apperçu ces montagnes ; mais feule,
ment des fontaines bouillantes qui fe trouvent fur les bords de la riviere
0[ernaia, dans deux endroits : à vingt werfts de fon embouchure
quelques-unes fe jettent dans la riyiere Paudja, & les autres
dans celles d'O^ernaia ; toutes font du côté de fa rive méridionale.
On trouve, fuivant M. Steller, à neuf werfts de l’embouchure de là
j fource à’O^ernaia (mais on ne fait de quel côté ) une haute montagne
blanchâtre qui reffemble à des canots placés perpendiculairement;
c’eft pourquoi les Cofaques l’appellent la Montagne des
Canots.
Les naturels du Pays racontent que Koutkhou, le Dieu & le
Créateur du Kamtchatka , a demeuré quelque temps dans cet endroit
avant que de quitter la terre, & qu’il fe fervoit de canots de
pierre fur la mer ou fur le lac pour attraper des poiffons, & qu’en
quittant ce féjour il avoit placé ces canots fur ces montagnes. Ils
■ les regardent avec tant de reipeét, qu’ils craignent même d’en
I approcher.
A quinze werfts de la riviere 0 [ernaia , fe trouve la petite ri-
■ vrere Ichkhatchan ou Jawina. Il y a fur le bord une habitation dë
| ouriles appellée Aroutchkin, & au-deffous la petite riviere Aatigan,