& qui ont communication avec les Tchouktchi, font vrai femblai
blement de la même origine que ces Peuples de l’Amérique , puif.
qu’ils regardent auffi comme un ornement de le mettre des os au
vifage.
Après un combat que feu M. Pawloutski donna aux Tchouktchi
on trouva parmi les morts plufieurs de ces Infulaires qui avoient deux
petites dents de chevaux marins placées fous leur nez, dans des trous
faits exprès. Delà vient que les Habitants de ce Pays appellent ces
Infulaires Zoubati, c’eft-à-dire hommes à grandes dents ; & fuivant
le rapport des prifonniers , ils n’étoient pas venus pour fecourir les
Tchouktchi, mais feulement pour voir la maniéré dont ils fe bat-,
toient avec les Rulfes.
On peut conclure de-là que les Tchouktchi parlent la même
langue qu’eux, ou du moins que leur langue a tant d’affinité, qu’ils
peuvent s’entendre les uns & les autres fans avoir befoin d’Inte»
prête ; ainfi elle a beaucoup de reffemblance avec celle des Koria-
ques, puifque la langue des Tchouktchi dérive de cette derniere,'
dont elle ne différé que par le dialeéte; de forte que les Interprètes
Koriaques peuvent parler avec eux fans aucune difficuké. A
l’égard de ce que dit M. Steller, qu’il n’y eût pas un de nos Intel«
prêtés qui pût comprendre la langue des Américains ; cela peut venir
de la grande différence des dialeétes, ou de la prononciation
particulière, variété que l’on remarque non-feulement parmi les
Peuples fauvages du Kamtchatka, mais en Europe même entre les
Habitants de différentes Provinces. Il n’y a pas un Oftrog au Kamtchatka
, dont le langage ne différé de celui de l’Oftrog le plus vol-
fin 3 & ceux qui font à quelques centaines de werfts, ont beaucoup
de peine à s’entendre.
Voici qu’elle eft la reffemblance que les Américains peuvent
avoir avec les Kamtchadals. i °. Les traits du vifage font les metnes
que ceux des Kamtchadals. z°. Ils gardent & préparent l’herbe douce