j< é z D e s c r i p t i o n
fleurs autres, telles que les Morochka ( i ) , Pianitfa ( i ) , Brouf.
nitfa (3) , Kloukwa (4) , Wodianitfa (y) ; & dans la faifon ou
elles donnent, iis les confifenr, & en font même de l’eau-de-vie,
excepté des baies du Kloukwa & du Wodianitfa qui n’y font point
propres.
M. Steller dit que les fruits du Wodianitfa font bons contre le
fcorbut. Les naturels du Pays, s’en fervent encore pour teindre toutes
les vieilles étoffes de foie qui font paffées ; ce qui leur donne
une couleur de cerife. Quelques Marchands fripons font bouillir
les fruits de cet arbufte avec de l’alun & de la graiffe de poiffon ,&
s’en fervent pour noircir les peaux de Caftors marins & les mau-
vaifes Zibelines; ce qui leur donne un éclat fi brillant & fi luifant,
que l’on peut facilement y être trompé & dupé de quelques rouble..,
Les herbes & les racines qui croiffent en abondance dans ce Pays,
fùppléent, ainfi que le poiffon, au défaut de grains.
La principale de ces plantes eft la Sarana (6) , qui leur tientlien
de farine & de gruau. Elle doit être rangée dans la claffe des lys ;
mais cqmme je n’en ai jamais vu qu’au Kamtchatka & à Okhotsk;
|’en donnerai ici la defeription.
Cette plante s’élève- à la hauteur d-’environ un demi-pied fa-
tige eft un peu moins, gtoffe que le tuyau d’une plume de cigne..
Vers fa racine , elle eft d’une couleur rougeâtre ; & verte à fon-
fommec. Elle a deux, rangs de feuilles le long de la tige ; celui d’en-
bas eft compoféde trois feuilles., & celui d’en-haut de quatre difpo-
fées. en croix : leur figure eft ovale. Au-deffus du fécond rang, il le
(t) Ckamoemorus. Ftaii fyn< 3.. pagi 2io»
(2) Vactinium, Linn* Saec. fpec. 1-
(3) Vàccinium. Linn. Suec. fpec. y»
(•4) Vaccïnium. Linn.. Sue.c. ipec. 4..
(f) Empetrum.
UUum jfoj'e: atoe rubente. GmeL.p. 4 ^
d u K a m t c h a t k a . ;
trouve quelquefois une feuille immédiatement fous lès fleurs mêmes.
Au haut de la tige eft une fleur d’un rouge de cerife foncé ■ il eft
rare qu’il y en ait deux relie reffemble à celle des lis ardents ; elle
eft feulement plus petite , & fe divife en fir parties égales. Au centre
de cette fleur , eft un piftil triangulaire donc le bout eft obtus
comme dans les autres lis. Dans l’intérieur du piftil il y a trois cel-
' Iules où font renfermées les femences qui font plates & rougeâtres.
_ Il eft entouré defïx étamines blanches, dont les bouts oufommités
font jaunes. Sa racine, qui eft proprement ce qu’on appelle la Sa-
rana, eft à-peu-près aufli groffe qu’une gouffe d’a il, & compofée de
plufieurs petites gouffes qui font un peu rondes : elle fleurit à la mi-
: Juillet, & pendant ce temps-là elle eft en iï grande quantité, que
les campagnes en paroiffent toutes couvertes.
Les femmes des Kamtchadals & celles des Cofaques fouillent la
terre dans l’Automne pour avoir cette racine ; mais elles en retirent
| davantage des nids des rats : elles, les font lécher au Soleil. Quand
elles en ont plus qu’il ne leur en faut, elles vendent le poude depuis
quatre jufqu a iïx roubles. La Sarana cuite au four & pilée avec
le Morochka , le Goloubitfa , ou d’autres baies, peut être regardée
comme le principal mets & le plus agréable des Kamtchadals. Il eft
doux, un peu acide, & fi nourriffant, que fi l’on pouvoit en manger
tous les jours , on ne s’appercevroitprefqùe pas qu’on manque depain.
M, Steller en compte de cinq efpeces. i °. La Kemtchiga, qui croît
aux environs des rivieres Tigil & Chariouqowa : elle a la figure d’un
• pois, & a prefque le même goût lorsqu'elle eft cuite ; im« ni
M. Steller, ni moi, n’avons jamais vu cette plante en fleur.
1 . La Sarana ronde dont j’ai parlé.
3°. L’Owfianka ( i ) qui croît dans toute la Sibérie. C ’eft le Iis
(') Ldium radice tunicata foliis/parfis ,floribus reflcxis , corollis a ome IV. révoltais. Flor. Sib. .