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Les filles & les femmes s’affeienc en rond ; une d’elles fe leve en.,
fuite , & après avoir commencé à chanter une chanfon, elle agite
les bras, tenant dans fes mains fur le doigt du milieu du Tonchit.
che , Si elle remue tous les membres avec tant de vîteife , que l’on
ne fauroit s’empêcher d’en être frappé d’étonnement. Ces femmes
imitent avec tant d’art les cris de différentes bêtes Si de divers oi-
feaux, que dans un inftanc Si dans la même voix on entend diftinc-
tement trois différents cris. Ils ont encore une danfe en rond ; mais
ni M. Steller , ni moi ne l’avons vue.
A l’égard de leur chant, on peut dire qu’il n’eft pas défagréable,'
puifqu’on n’y remarque rien de fauvage , comme on le peut voit
dans les chanfons que l’on-a notées ci après.
Il n’y a aucune imagination ni invention dans le fujet de leurs
chanfons : on y trouve feulement des idées lïmples des chofes qui
leur paroiffent étranges, ou ridicules, ou dignes d’admiration. Prêt
que dans toutes leurs chanfons , ils emploient les mots Canika, &
Bdion , comme les Cofaques celui de Zdounai, les ïakoutes, le
mot Naga. Les Kamtchadals allongent ou racourciffent les fylla*
tes, fuivant que l’air de la chanfon l’exige.
Dans leurs chanfons amoureufes , ils expriment la paffion qu’ils
ont pour leurs maîtreifes, leurs chagrins, leurs efpérances, & les
autres fentiments dont ils font affeétés.
Ce font ordinairement les femmes & les filles qui çompofentles
chanfons, elles ont communément la voix nette & agréable. Il pa-
roît que cette Nation aime beaucoup la mufique ; mais il eft étonnant
qu’avec ce goût, ils n’aient inventé aucun autre infiniment
qu’une efpece de flûte ou chalumeau , qu’ils font du tuyau de k
plante nommée Angélique : encore eft-elle fi mai faite qu’on nç
peut jouer deifiis aucun air,
Chan fon fur M. Merlin, Lieutenant Colonel ; le Major Paulutski ;
& Kracheninnikou, Etudiant de l ’Acadeniie de S, Pétersbourg.
A i r K a m t .c h a d a x *
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MâiërX kokXzôl tâXlXgëg kïrkhôiil koüekXrët tâmbezën,
Si j’étois Cuifînier de M. le Major, je retirerais du feu la marmite & la viande qui eft dedans }
Prâpârchïk kôkXzôl tëëlëzïk kïsgaroülilël kôukarët tâm iX bezen,
Si j ’étois le Cuifinier de M. l’Enièigne, je n’ôterois la marmite qu’avec des gants 5
PâvlôtskX këintfeg tëëlëzïk gïnkXlô gâlstôugal kïkïngïzTk,
Si j'étois M. Paulutski, je porterais toujours une belle crayatte blancke ;
PâvlôtskX IvXnnël tëëlëzïk tchâtchXlo tchôulkil kTnïngïzïk > ‘
Si j étois I v a n v a le t de M. Paulutski, je porterais de beaux bas rouges j
StôudëntXl tëëlëzïk ï>ïtël tch'itëdi kïUïsïh,
•Si j’étois -Etudiant, je décrirais toutes les belles Filles s
StôudëntXl këintfêch tëëlëzïk ërXgout kïllïsïn ,
Si j ’étois Etudiant, je décrirois le poiflon Bouik j
Stoudental tëëlëzïk. bïtël âdônôt kïllïzïnj
.Je décrirois tous les Cormorans ou les Hirondelles de mer*
Stoudental teelezik bitçl sïllëgï ïïrët tambezen j
Je ferais la défcription de tç>us les nids d’Aigfes ;
Stoudental teelezik bitel pitgatets kâvëtchaw killizin j
Je décrirois toutes les fontaines bouillantes j
Stoudental tèelezik bitel ënzït killizin j
Je décrirois toutes les Montagnes j
Stoudental teelezik bitel dëtchoüm kôulëts killizin j
Je décrirois tous les Oifeaux j
Stoudental teelezik keintsëg igskôueing ëntchôubëts killizin*
Je décrirois tous les PoiiTons de la Mer.
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