Tes bords, ou des herbes qui croiffent fur le rivage, comme der
choux , de raves marines, &c. Les premiers vivent dans des jourtes
ou cabanes faites de peaux de Rennes -x les autres dans des endroits-
creufés fous la terre. Tous ces Sauvages font en général groffiers,,
de la plus grande ignorance , & fans aucun ufage des Lettres : ils-
font Idolâtres, & n’ont aucune connoiffance de la Divinité.
On divife les Habitants de ce Pays en trois Nations j favoir les
Kamtcbadals, les Koriaques & les Kouriles.
Les Kamtchadals habitent la partie méridionale du Cap deKamt-
ehatka , depuis l’embouchure de la Riviere Ouka jufqu’à Kourils-
kaïa Lopatka , Cap méridional des Kouriles ou du Kamtchatka. Ils
demeurent auiG dans la première Ifle des Kouriles, qui s’appelle
Schoumchtchou.
Les Koriaques (i) réfident dans les contrées feptentrionales, &
autour de la Mer de Pengina, jufqu a la Riviere Nouktchan, & au
voifinage de l’Océan oriental, prefque jufqu à la Riviere Anadir»
Les Kouriles occupent la fécondé Ifle de leur nom, & les autres
jufqu a celles qui dépendent du Japon.
Ainfi les Kamtchadals ont du côté méridional , pour leurs voi-
fins, les Kouriles, & du côté feptentrional. les Koriaques, Ces derniers
confinent avec lesTchouktchi,lesIoukagires& lesLamou-
tes. Les Kouriles ont pour voifins les Kamtchadals & les Japo-j
riois.
On peut divifer les Kamtchadals félon la différence de leur Langue
, en deux Nations ; l’une feptentrionale, & l’autre méridionale.
La première eft celle qui habite le long de la Riviere de Kamtchatka
, depuis fa fource jufqu’à fan embouchure, & le long desrivages
de l’Océan oriental, depuis l’embouchure de la Riviere
Ouka, vers le Midi, jufqu’à celle de la Riviere Nalatchewa, Cette
Nation peut être regardée comme la principale, puifqu’elle efk
(i) Ou Koriaki fuivant quelques Auteufs.
moins groffiere dans fes moeurs, plus policée, & que par-tout on y
parle la même Langue ; au-lieu que les autres en ont autant qu’il y
a d’habitations différentes.
La Nation méridionale eft celle qui habite la Côte de la Mer
orientale depuis la Riviere Nalatchewa, jufqu’au Cap de Kamtchatka
ou Lopatka ; & du côté de la Mer de Pengina, depuis
ce même Cap , en allant vers le Nord , jufqu’à la Riviere de
Ghariouzowa.
On divife également les Koriaques en deux Nations : l’une eft
appellée Koriaque à Rennes ; l’autre Koriaque fixe.
La première eft errante, & va d’un lieu à l’autre avec fes trour
peaux ; la fécondé a fes habitations fixes le long des Rivieres,
comme les Kamtchadals. Leur Langue eft fi différente, qu'ils ne
peuvent s’entendre les uns les autres. Les Koriaques à Rennes
ont même beaucoup de peine à comprendre les Koriaques fixes, &
particulièrement ceux qui font limitrophes des Kamtchadals,
parce qu’ils en ont emprunté quantité de mots.
Les Kouriles font aufli divifés en deux Peuples, les voifins &
les éloignés. On entend par Kouriles éloignés, ceux qui habitent
la fécondé des Ifles fituées au Midi du Kamtchatka, & par Kouriles
voifins, ceux qui habitent la première Ifle de ce nom, &
l ’extrémité du Cap Lopatka. Mais cette divifion n’eft pas abfo-
lument jufte ; car quoique ces derniers différent un peu des Kamtchadals
par la Langue , les ufages , & même par la figure, il n’eft
pas moins certain qu’ils tirent leur origine des Kamtchadals que
j appelle méridionaux , & que la différence qui fe trouve entr’.eux
ne provient que du voifinage, du comrnerce & des alliances mutuelles
qu’ils contractent avec les véritables Kouriles.
Les Kamtchadals, foit feptentrionaux, foit méridionaux, sap~
pellent eux-mêmes Itelmen ( Habitant ) , & au féminin Itelma. Ces
tioms dérivent du verbe ïtelakja, qui fignifie habiter, comme l’a il