nommée Kakan , à deux werfts de laquelle eft une petite riviere
d’eau bouillante dont la fource eft éloignée de fon embouchure de
trois werfts cent fagenes. De fa fource on peut, en paifant tout droit
à travers une montagne, aller jufqua ces fources deaux bouil-'
lantes. On voie fortir de plufieurs endroits de la montagne une vapeur
épaifle, & l’on entend le bouillonnement de l’eau ; cependant
les fources ne paroiiTent pas encore à la furface de la terre , quoi-
qu’on trouve dans plufieurs endroits des crevaifes allez confidéra-
bles : il fort de l’eau d’une de ces crevaifes avec autant d’impétuofité
que d’un éolipyle ; elle eft fi chaude qu’on ne peut y tenir la main.
Après cette petite riviere bouillante, la côte commence à être
haute , trèsefearpée & fabloneufe ; elle paroît d’une couleur jaunâtre
; on l’appelle montagne Tolakon ou Tolokon ; elle continue
l’efpace de trois werfts quarante fagenes : celle qui fuit eft par-
femée de rochers.
A cinq werfts des montagnes Tolakon, eft la riviere Ouatck-
kagatch, à quatre werfts de laquelleeft la riviere Acraou ou Akraou:
à une werft de celle-ci eft la riviere Koktche : à peu ‘de diftance de
cette derniere , la riviere K ig (i) ; à fix werfts de celle-ci eft la riviere
Chakag, à quatre werfts de laquelle eft la riviere Patekran, en-
fuite celle de Eckko-kig ou Echokl-kig', à deux werfts de-là eft celle
de Watchaoul. Aune werft & demie de celle-ci eft la riviere Ikkwai
On trouve après à une égalé diftance , la riviere Kouchkai ou
Kouchai, & enfuitela petite riviere Kemtch ou Kamachki, où finit
la côte montagneufe. La diftance de la riviere Kouchai à celle de
Kamachki, eft d’environ huit werfts. La montagne , du pied de
laquelle elle fort, eft à quinze werfts de fon embouchure , &
s’appelle Tchatchamokoge. A peu de diftance de fon embouchure,
on trouve fur fa rive méridionale un Oftrog qui a le même nom
que la montagne. ............. .........- ......... ‘
( i ) S u i la Carte, Kelmenkig.
Il n’y a point de route plus difficile le long de toute la côte orienâ
taie que celle-ci, depuis la riviere Chemetch jufqu’à celle de Ka~
machki. Le terrein dans ces endroits eft montagneux & rempli de
bois; il y a autant de hauteur & de defeentes, qu’il s’y trouve de
rivieres. .
Outre la roideur de ces endroits, on craint encore qu’en gliflânt
des montagnes, on ne fe heurte contre les arbres ; ce qui arrive fou-
vent au plus grand rifque de la vie. A vingt-neuf werfts de la riviere
Kamachki, on trouve la fameufe riviere Kroda-kig, c eft-a-
dire, la riviere de Melejès, Elle fort d’un grand lac qui eft fur une
montagne elcarpée, & la riviere tombe de cette hauteur en cafcade ;
fous laquelle on peut aller facilement fans fe mouiller : ce lac eft appelle
communément Kronotskoi ; fa longueur eft d environ cinquante
werfts, &c la largeur de quarante ; il eft à cinquante werfts
environ de la nier , & entouré de hautes montagnes. Deux de ces
montagnes fituées fur les côtés de la riviere Kroda-kig, vers fa fource,
font plus élevées que les autres. La première, qui eft du cote du
Nord, eftappellée Volcan Kronotskoi; à l’égard de l’autre, ellen a
point de nom connu.
On trouve dans ce lac une grande quantité de poiilons, tels que
des Goltfi ou Malmi ( i) , ainfi qu’on les appelle à Ochotsk ; ils différent
beaucoup de ceux de la mer, puifqu’ils font plus grands &
d’un goût plus agréable : leur chair reifemble beaucoup à celle des
jambons, c’eft pourquoi on les donne comme un préfent fort agréable
dans tout le Kamtchatka. Beaucoup de petites rivieres fe jettent
dans le lac Kronotskoi, & dont les fources font proche des rivieres
qui tombent dans celle du Kamtchatka.
Il y a fur la rive feptentrionale de la riviere Kroda-kig, un petic
Oftrog Kamtchadal nommé Echkoun, & on trouve à fept werfts
(i) Efpecçs de Saumons.