niere étant dans un canot fur la riviere de Bijiraia, lorfque j allois
de Bolcheretskoi à Kamtchatskoi-Oftrog fupérieur, M. Steller a vu
de ces oifeaux dans les Ifles de l’Amérique.
On prend ordinairement les Canards avec des filets ; mais cette
chaife demande plus d’adrelfe & plus de peine qu’il n’en faut pour
prendre les autres oifeaux. On choifit des endroits ou l’on trouve
des bois entrecoupés de lacs qui foient peu éloignés les uns des autres.
On abat ces bois pour former une avenue depuis un lac jufqu a
l’autre , ou depuis un lac jufqu’à une riviere. Les Canards s’y retirent
ordinairement pendant l’Eté ; & c’eft en Automne , lorfque
la pêche eft finie, que les naturels du pays font cette chaife. Ils
lient enfemble quelques filets, & les attachent par l’extrémité à de
longues perches : fur le foir ils les tendent en l’air à-peu-pres à 1a
hauteur que les Canards prennent ordinairement leur vol. Ces filets
font garnis d’une corde avec laquelle on peut les tendre & les lâcher
comme l’on veut : quelques-uns d’eux en tiennent les bouts,
qu’ils tirent en même temps dès qu’ils voient les Canards venir dans
lesfilets. Quelquefois ils y volent en fi grande quantité & avec tant
de rapidité & de force, qu’ils les rompent & paifent à travers. Ils
tendent encore de la même maniéré leurs filets à travers les rivieres
étroites ; c’eft ainfi qu’ils prennent les Canards, fur-tout le long de
la riviere de Bijiraia. Cette méthode eft connue non-feulement au
Kamtchatka, mais dans prefque toute la Sibérie.
On doit mettre au rang de ces Canards ceux qu’on appelle Ga-
gari ( i ) , dont il y a quatre efpeces : favoir, trois grandes & une
petite. Parmi les grandes efpeces, il y en a une qui a une longue
queue : la fécondé a une petite tache couleur d’argile fur le cou,
un peu au-delfus du jabot : la troifieme eft décrite par le Naturalifte
V? ormius, fous le nom de Gagar du Nord, ou Lumme ; & la qua-
( ij Colymbusmaximus. Genf. Stell. Orn. a» Colymbusarclicus lumme dictus. Worm. 3..
Colymbus maculafub mento cajlanea. ScelL-4, Colymbusjivepedicïpes cinereus ejufdetn.
d u K a m t c h a t k a . roi
trieme efpece eft appellée par Marfilius , Petit Gagare.
Les Kamtchadals croient prévoir par leur vol & par leurs cris les
changements de temps : ils s’imaginent que le vent doit venir du
côté vers lequel ils les voient diriger leur vol. Leur pronoftic ne
s’accomplit pas toujours, & fouvent il arrive le contraire.
On a remarqué, aux environs de la riviere de Ko^irewskaia, un
nid de Cicogne blanche , à ce que dit M. Steller -, cependant
perfonne ne m’a dit y avoir vu de ces oifeaux.
Parmi les petits oifeaux aquatiques, on trouve au Kamtchatka
un affez grand nombre de ceux que nous appelions Trawniki, différentes
efpeces de Bécaffes , des Pluviers , & des Pies de Tartarie.
On les prend dans le voifinage de la mer avec des lacets. On n’a
point vu dans aucun endroit du Kamtchatka , de Vanneaux, ni
d’oifeaux connus chez nous fous le nom de Tourouktam.
T R O I S I E M E C L A S S E .
D e s O i s e a u x t e r r e s t r e s .
Des Aigles & des Oifeaux de proie.
Les principaux oifeaux dont nous parlerons ici font les Aigles,
dont il y a quatre efpeces au Kamtchatka. La première eft l’Aigle
noir, avec la tête, la queue & les pieds blancs. On en trouve rarement
au Kamtchatka, au-lieu qu’ils font fort communs dans les
Ifles qui font entre cette contrée & l’Amérique, comme on le voit
par la defcription de M. Steller. Ils font leurs nids fur des pointes
de rochers : ces nids, conftruits de broifailles, ont fix pieds de diamètre
, & environ une demi-archine de hauteur : ils pondent deux
oeufs au commencement de Juillet. Les petits Aigles font blancs
comme la neige. M. Steller voulut obferver de près ces animaux
dans l’iile de Béring : il courut rifque d’être déchiré par les vieux
Aigles j car, quoiqu’il ne leur fît aucun mal, ils s’élancèrent avec