d’Anadirsk à Iakoutsk. Il paraît par ces mêmes Mémoires, que fes
Koriaques de la Mer de Pengina ne furent fournis que l’année 1710,
p r Etienne Trifonow, Officier d’Iakoutsk , qui fut envoyé contre
eux avec un grand nombre de Cofaques. Jufque-la, Si fur-tout peu
de temps après avoir maffacré les CommiiTaires, ils menaçoient d’attaquer
Anadirskoi-Oftrog , Si vouloient engager les. Tchouktchi
à fe j oindre à eux.
Depuis k meurtre des CommiiTaires , on ne fit plus paiïér les
tributs du Kamtchatka par Anadirsk, prce que dans cette intervalle
on trouva un paifage par mer d’Okhotsk au Kamtchatka;
Cette nouvelle route eft infiniment plus commode Si plus sûre que
celle d’Iakoutsk par Anadirsk , qui eft abfolument abandonnée aujourd’hui
: il n’y a que les Couriers qui y paffent dans les cas urgents,
Depuis l’année 1703 jufqu a ce qu’on ait trouvé ce paffage par mer|
il eft péri fur cette route environ d'eux cents hommes 3 perte qui,.
eu égard à l’éloignement Si au petit nombre de Cofaques, peut
être regardée comme confidérable. Ce paffage par mer fut tenté en
j y i j I par un Cofaque nommé Côme Sokolow, qui étoit fous les
ordres du Colonel Elrchin, qu’on avoit envoyé pour reconnoître
les Mes qui font dans cette mer Akxis Pétrilowskoi étoit alors
Commifiàire au Kamtchatka. Les Cofaques, de concert avec. Sokolow
, fe révoltèrent contre lui : ils le dépoferent, le mirent en.
prifon, & confifquerent fes biens : il- fut lui-même lacaufe de fou
malheur par fon infatiable avarice, fes brigandages.& fes violences.
Quiconque étoit riche, devoir s’attendre à fe voir bientôt dépouillé
de tout ce qu’il poffédoit, & cela fur le plus léger prétexte : il n y
avoit que le Pauvre, qui fût à l’abri de fes cruelles vexations. Par
des voies auffi indignes, il amaffa en fort peu de temps des ri.
fi eonfidérables | qu’elles excédoient la valeur de deux années
entières des tributs de tout le Kamtchatka : outre un grand
nombre de peliffes de Zibelines Si de Renards , on. lui trouva plus
de $600Zibelines, environxooo Renards, 107 Caftors marins,’
environ 169 Loutres.
Quant aux Naturels du Pays, ils furent tranquilles ; il n’y eut
que quelques troubles qui s’élevèrent entre les Kouriles mêmes de
Lopatka. La tribu de Kouriles qui caufa la perte de plufieurs
Kouriles tributaires, refufa de ie foumettre Si de payer les impôts ,
dans la crainte d’être punie comme elle le méritoit. Quatre Soldats
qu’on avoit envoyés pourefcorter les tributs jufqu’au Vaiilèau, furent
tués fur les bords de la riviere Kharioujowa. Tous ces révoltés
furent cependant bientôt fournis. La conduite de quelques Corn*
miffaires Ruffes Si Cofaques étoit alors odieufe aux Kamtchadals
qui paroiffoient fi mécontents de leurs vexations, qu’il y avoit tout
lieu d’en craindre les fuites les plus funeftes.
Côme Wegeliwtfow remplaça Pétrilowskoi, Si il fut lui-même
remplacé par Grégoire Kamkin. Pendant l’année 1718, on envoya
d’Iakoutsk trois CommiiTaires au Kamtchatka ; fa voir, Ivan Ou va.
rowskoi, à Kamtchatskoi-Oftrog inférieur ; Ivan PorotowàKamt-
chatskoi-Oftrog fupérieur, & Bafile Kotchanow à Bolchéretskoi,
Les Cofaques, fuivant leur coutume, ne tardèrent pas à dépofer ce
dernier, & le mirent en prifon, où il fut environ fix mois ; mais il
trouva moyen de fe fauver : il paraît que çe fut fans raifon qu’ils fe
portèrent à cette violence contre lui, puifque les auteurs de cette
révolte furent conduits à Tobolsk, où ils reçurent le châtiment
qu’ils méritoient.
Ces troubles favoriferent une révolte, qui éclata fur les bords de
la riviere Worowskaïa. Plufieurs Collecteurs des taxes y perdirenr la
vie, Si les tributs furent pillés ; mais on y envoya des troupes , qui
réduifirent les rebelles à Fobéiffancecette même année,
Ivan Kharitanow fut envoyé en 1719 pour remplacer ces
Commiffafies, Il marcha ^contre les lyoriaques fixes de la riviere
Yyy ij.