kart, environ cinquante : il y a à l'embouchure de la riviere 0 aire
kan , une habitation d’hiver ; mais elle eft prefque totalement
abandonnée.
A une werft de la riviere Ouirekan, coule la riviere Mitkas : à
deux werft s de la riviere Mitkas , eft cèlle de Brakani , enfuite la
Bogaia , ou bien Nakipnaia ( i ) , qui eft éloignée de celle de Brakani
de cinq werfts.
Depuis la riviere Bogaia jufqu’à celle de Koukhtoui, qui fe jette
dans la riviere Okkota , vis-à-vis Okhotskoi-Oftrog, il ne fe trouve
que deux rivieres appellée's Gerbou & Otchi : la premiere eft à neuf
werfts de la Bogaia ; la derniere eft à quatre werfts de la premito;
& la riviere Kouktoui eft à lix werfts de la riviere Otchi. Cette
riviere coule de la même chaîne de montagnes que la riviere Orni,
& l’on compte deux cents werfts environ jufqu’à fa fource : elle fe
déchargé dans la riviere Okhota, tout près de la mer, à peu de dif-
tance de l’embouchure du bras Boulginskoi. Au confluent de ces
deux rivieres, il y a une Baie allez grande, dans laquelle les gros Bâtiments
peuvent entrer. Cette riviere eft fur-tout d’une grande im<
portance pour le Port d’Okhotsk , à caufe des Larix ou Melefes, &
d’autres bois propres à la conftruétion des VaiiTeaux qui croilfent en
plus grande abondance fur fes bords, que fur ceux de la riviere
Okhota.
La riviere d'Okhota a trois embouchures, la nouvelle, l’ancienne
& le bras Boulginskoi. Il y a depuis la nouvelle jufqu’à l’ancienne
embouchure, deux werfts & deux cents fagenes, & de l’ancienne
jufqu’au bras Boulginskoi , une werft trois cents fagenes. Il
il y a d eau dans la nouvelle embouchure , que dansles grandes inondations
; mais on ne peut même Rentrer alors avec des VaiiTeaux.
(t) On appelle Nakipnaïa les rivieres de Sibérie où il fe trouve des trous qui ne fe
fe gelenr Jamais, & par où l’eau fe répandant par de dus d’anciennes glaces, y forme une
fuperficie aulH urne qu’un miroir ; ce qu’on ne peut attribuer q u i des eaux de fource.
Le nouvel'Dkhotskoi-Oftrog ( nouvelle ville d’Okhotsk ) , eft
bâti entre la nouvelle & l’ancienne embouchure, prefque fur le
bord même de la mer, & le premier qu’on appelle!aujourd’hui l’an*
cien Oftrog , eft à fix werfts de la mer. Cet endroit eft appellé le
Port d’Okhotsk, ou vulgairement Lama. Il a dans fon département
le Kamtchatka & les côtes de la mer de Pengina jufqu’aux frontièr
e s de la Chine : c’eft delà qu’on envoie tous les Commis pour la
levée des Tributs chez divers Peuples de ces Pays; les taxes que l’on
a levées font apportées d’abord à Okhotsk , où on en fait Teftima-
tion ; après quoi on les envoie à Iakoutsk.
Okhotsk n’avoit ci-devant aucune prééminence fur les autres Of*
trogs ; c’étoit une très petite habitation qui étoit du département
^ d’Iakoutsk ; il eft devenu plus confidérable , depuis que l’on a tenté
d’aller par mer au Kamtchatka , & il a été mis dans l’état où il eft-
pat MM. les Commandants Skorniàkof Pifarew , & feu le Comte
de Viere. ;*•. I,
Il eft beaucoup mieux bâti que tous les autres Oftrogs. Les mai*
ions pour la plupart en font belles & régulières , fur-tout celles qui
appartiennent à la Couronne, oùdemeuroientles Officiers de l’expédition
du Kamtchatka. Il n’y avoit point encore d’Eglife ni de For-
tereffe dans le temps que j’y étois ; mais on ne devoit pas tarder de
travailler à Tune & à l’autre.
Quoique cet endroit foit aufli ftérileque le Kamtchatka, cependant
fes Habitants ont fur les Kamtchadals un grand avantage dans
toutes les chofes néceffaires à la vie; ils achètent moitié moins cher
toutes les marchandifes qu’on apporte d’Iakoutsk, & fur-tout des
grains & d’autres provifions de bouche qui y font abondantes. On
y amene beaucoup de bétail chaque année, au lieu qu’au Kamtchatka
on n’y trouVe d’autre viande que celles de Gibier & de Rennes,
encore y eft-elle fort rare : ce n’eft que chez les gens à leur aife
Ton mange du pain, ce qui n’arrive encore que les jours de