P allana, qui s’étoient révoltés ; mais il fe laiffa furprendre , & fut
tué dans cette expédition. Les Koriaques rebelles lui firent d abord
le plus grand accceuil 3 ils lui donnèrent des otages, & lui payèrent
tribut : mais au fortir d’un repas auquel ils 1 avoient invite, ils fe
jetterent fur lui au moment ou il etoit fans defeniè, Si le maiïàcre-
xent avec quelques-uns de íes compagnons. Leur trahifon Si leur
perfidie n’eurent pas tout le fucces dont ils s etoient flattés 3 car une
grande partie des Coiaques ayant.eu le bonheur de s échapper, enfermèrent
ces aifaffins dans leur Oftrog, Si les brulerent fans qu il
s’en fauvât un íeul.
Il ne fe pifa rien de remarquable dans les années fuivantes, jiif-
qu’àla gEande révolte de Kamtchatka, à l’exception de quelques lé-
gers mouvements de féditions parmi les Kouriles Si du cote d A.
watcha. Les CommiiTairesie fiaccéderent chaque année les unsaux
autres comme auparavant : ils reftoient un an, & s’en alloient, emportant
avec eux les taxes qu’ils avoient levées ; Si les Kamtchadals
en tuoient quelques-uns de temps à autre. Mais il fefit, en 17x0,
1718 & 17 19 , des expéditions remarquables. Celle de 1710 fut
pour reconnoître les iiles Kouriles. Ivan Evreinow Si Théodore
Louzin, qui y avoient été par ordre de S. M. revinrent en iy z 1 à
Iakoutsk : leur voyage eut aflez de fuccès, puifqu’ils furent les premiers
qui pénétrèrent prefque jufqu a Tille Matmai. La grande expédition
du Kamtchatkafe fit par mer en 1718, pour reconnoître
Si lever des Cartes des côtes feptentrionales ; Si l’on s’avança jufqu’au
67e degré 17 minutes de latitude. L ’année fuivante on fut au port
d’Okhotsk, & en 173 o on revint àPétersbourg. En 1719, un Corps
de troupesvint dans ces contrées fous les ordresdu Capitaine Dmetrie
Pawlutski, Si d’un Chef de Cofaques appellé Athanafe Cheftakow
Ils avoient ordre de reconnoître Si de lever le plan des côtes feptentrionales
Si méridionales avec la plus grande exactitude, de fom
mettfe de gré ou de force tous les Koriaques Si les Tchoüktehi qui
ne feroient pas tributaires , de faire, des établiiTements Si de conff
truire des Ollrogs dans les endroits convenables, de reconnoître
encore le pays, Si d établir un commerce avec les nations circon-
voilînes 3 mais tout cela ne put s exécuter auffi pleinement qu’on Tau-
roit defire. On conftruifit feulement quelques Oftrogs, on fournit
quelques Koriaques, Si on leva le plan des côtes depuis la riviere
OWjufquaux frontières de la Chine 3 on envoya auffi quelques
petits détachements du coté des Kouriles. Cheftakow fut tué en
1730 par les Tchouktchi qui étoient venus en grand nombre
pour attaquer les Koriaques à Rennes tributaires 3 & le Capitaine
Pawlutski fût envoyé avec fa troupe au Lieutenant-Colonel
Merlin, pour appaifer la révolte qui s’étoit élevée au Kamtchatka.
Plus heureux que Cheftakow, il donna plufieurs combats
aux Tchouktchi rebelles, en fit périr un grand nombre, Si mit pendant
quelque temps à l’abri de leurs incurfions, les Koriaques & lès
habitants d’Anadirsk.
Dans Tété de la même année, Un Vâilïéau ( ï ) Japonois fit nau-
(1 ) Ge Bâtiment s’appelloit en Japonois Faiankmar. Il venoit de la Ville de Satfma : il
étoit chargé de ris, d’étoffe de foie , de toiles de coton, de papier, & d autres marchandr-
fes pour la Ville d’Azaka. D ’abord il eut le vent favorable j mais il effuya bientôt après une
violente tempête qui dura huit jours. Elle jetta le Vaiffeau en pleine mer. Les Matelots qui
le moncoient, ne favoient plus où ils étoient, ni de quel côté diriger leur route. Ils relièrent
ainii le jouet des vents pendant fix mois ÒC huic jours, depuis le mois de Novembre
jufqu’au mois de Juin j cependant ils avoient été obligés de jetter à la mer toutes leur®
marchandifes, leurs agrêts, leurs ancres, & même de couper leurs mâts. Le gouvernail
avoit été emporté par la violence des flots ÿ ils y fuppléerent par de groffes & longues planches
ou foliveaux qu’ils attachèrent à la poupe. Au-milieu d’un danger lì preflànt, ils ne
cefferent d’implorer l’afliftance de leurs D ieux, & fur-tout de celui qui prélide fur les
flots , qu’ils appellent Fnadama. Leurs prières furent inutiles j enfin ils vinrent échoua:
fur les côtes du Kamtchatka, près de Kourilskaia Lopatka, ou ils*jetterent la dernier©
ancre qui leur reiloit, à cinq werfts du rivage , & commencèrent par transporter à terre'
les choies qui leur étoient les plus néceflàires. Ils defcendirent enfuite tous d terre , a»
nombre de dix-fept. Ils dreffereut une tente > où ils refterent vingt-trois jours fans appe*: