journée jufqu a la riviere Galba, d’où il y a autant de chemin jufqu’à
la riviere Tai ; & de celle-ci l’on compte fept werfts jufqu a la
riviere Barin, d’où après avoir doublé la pointe de i’iile de Chan-
tare, on gagne en un jour la petite riviere Anabarina.
Il y a dans cette Ifle non-feulement du bois, mais différents ans
maux en affez grande quantité , & fur-tout des Renards, des Zibelines
, des Hermines, des Loups & des Ours. Les principaux
oifeaux font les Cygnes, les Canards & les Oies. Dans les Golfes
on trouve des Barbues , des poilfons appellés Lenek ( i ) , différentes
fortes de faumons connus fous les noms de Malma, Kharioufi &
Kounja. Il y croît une grande quantité de baies de différentes
ëfpeces.
A une demi-journée de chemin , en allant avec un canot, on
trouve au Midi une Ifle appellée Khoudoi-Chantare, ou la mauvaife
Chantare , qui a environ dix werfts de long lùr autant Je
large. Ce nom lui a été donné , parce qu’il n’y vient point du tout
de bois ; cependant elle n’a pas toujours été aulïi ftérile, puifqu’au-
trefois il y avoir affez de bois, & qu’on y prenoit quantité de Zibelines
; mais depuis que ces Bois ont été brûlés par la négligence des
Giliaki, qui y laiiferent du feu fans l’éteindre , on n’y voit que des
montagnes arides, & tous les animaux y ont été détruits.
De la mauvaife Ifle Chantare, on paife en une demi-journée de
chemin , avec des canots, dans l’Ifle Belotchei, ou des Ecureuils;
elle eft à-peu-près de même grandeur. Cette Ifle eft couverte de
bois. Il y a auili une grande quantité d’animaux, & fur-tout d’ecu-
reuils, d’où lui eft venu fon nom. Elle eft fituée au Midi de |a
mauvaife Ifle Chantare.
A lix werfts de l’Ifle des Ecureuils, du côté du Sud-Eft, eft une
petite Ifle; & du côté du Sud de cette Ifle, on en trouve une autre
9 ( i) 'Le/nna mtnor ntgra varia. Stell.
petite toute hériffée de rochers ; elle eft fi élevée, qu’on petit l’ap-
percevoir de l’embouchure de la riviere Oud. Elle eft éloignée dé
fille des Ecureuils d’une demi-journée de chemin. *
A commencer depuis l’Ifle de Chantare, on trouve entre toutes
c e s Ifles, dans les Détroits qui les féparent, quantité de longues
pointes de rochers affez élevés, & des écoeuils cachés fous l’eau ; ce
qui rend le paffagè de ces Détroits fort dangereux.
En allant le long de la côte, depuis la riviere Oiou jufqu’au
Fleuve Amour, la première petite rivière qui vient fe jetter dans la
mer, eft celle de Manmatchin, qui eft éloignée de la riviere Oiou
de deux journées de chemin.
A une demi-journée de chemin de la riviere Manmatchin, on
trouve la riviere Aimakan. De celle-ci on arrive en deux jours à la
riviere Tougour, ou Toukhourou-bira, qui a fon cours dans l’Empire
de la Chine r fon embouchure eft placée fur les Cartes Chi-
noifes à cinquante-quatre degrés vingt-cinq minutes de latitude ;
& le Domaine de l’Empire de Ruffie s’étend jufqu’au cinquante*
cinquieme degré : cette riviere fe jette dans une grande Baie. En
face de fon embouchure , à peu de diftance de la côte, il y a
une petite Ifle remplie de rochers, appellée Kebout-khada , c’eft-
à-dire Montagne. Les côtes entre les rivieres Tougour & celles
à’Amour font habitées par des Giliaki, fujets de l’Empereur de la>
Chine.
La petite riviere Oule-bira vient fe jetter dans la même Bàie,
& rieft éloignée de la riviere Tougour que d’environ dix werfts ;. &
après la riviere Oute-bira, on trouve la petite riviere Gomle-bira
dont l’embouchure furies Cartes Chinoifes eft placée à cinquante-
I K°is degrés cinquante-une minutes de latitude- Le Cap Tcheine~
I kanskoi qui s’avance en mer l’efpace de plus de foixante werfts „
commence à l’embouchure de cette petite riviere-
Sa largeur depuis lembouchure de la1 rivierè Goude-bira jufqu’à.