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 viere  fur  lefquels  ils  demeurent,  comme  le domaine &c l’héritagê  
 de  leur  famille.  Ils  ne  quittent  jamais les bords de la riviere où ils  
 font, pour  en  aller  habiter une autre. Si quelques familles veulent  
 fe féparer de leur Oftrog, elles conftruifent des Iourtes fur la meme  
 riviere, ou fur les ruifleaux qui s’y jettent. Cela donne lieu de croire  
 que  les  bords de  chaque  Riviere font  habités par des Peuples qui  
 forcent tous de  la même tige  Les Kamtchadals difent eux-mêmes >  
 fuivant le rapport de M. Steller , que K out,  qu’ils regardent quelquefois  
 comme  leur  Dieu, &  qu’ils  appellent  auffi  leur  premier  
 Pere ,  vécut  deux  ans fur les  bords de  chaque Riviere  du  Kamtchatka  
 ; qu’après y  avoir eu des Enfants,  il les a laifles dans le  lieu  
 de leur  naiflance,  &  que  c’eft de  ces Enfants  de  Kout  ,  que les  
 Habitants de chaque Riviere tirent leur origine. Ils prétendent  que  
 Kout fut de cette maniéré jufqu a la  Riviere Ozernaïa, qui prend  
 fa fource au Lac des  Kouriles ;  qu’il finit dans cet endroit  le cours  
 de fes  travaux,  &  qu’après avoir mis fes Canots contre une Montagne  
 ,  il difparut  du Kamtchatka. 
 Autrefois les Kamtchadals obfervoientfcrupuleufementde n’aller-  
 à la chafle que fur les bords  des  rivières qu’ils habitoient, & qu’ils  
 regardoient comme leur domaine ; mais aujourd’hui ceux qui veulent  
 aller à la chaffe  des Bêtes  marines, s’éloignent à environ  deux  
 cents  verfts  de  leur  Habitation  ,  jufqu’au  Port  à’Awatcha  ,  &  
 même jufqu’à la Pointe méridionale des Kouriles, ou Kourils-kaia  
 Lopatka