neige qu’ils a r r o f e n t avec de l’eau pour qu’elle fegele plutôt. Ils cachent
ces'troncs dans la neige aux environs des huttes où ils ont fait
halte , & les reprennent lorfque toute la troupe revient de la chaffe.
Lorfque l e s Chafleurs font revenus avec les provifions, le chef
envoie l’autre moitié pour en prendre encore de nouvelles , &
cette derniere bande doit faire: dans fon chemin la même chofe
que la première. '■ -
S’ils voient que les Zibelines ne fe prennent pas dans les pièges,
ils ont recours aux filets qu’ils portent avec eux. Le plus elfentiel
dans cette chaffe, eft de découvrir les traces des Zibelines , & les
.Chafleurs ont pour cela une intelligence finguliere. Lorsqu’ils ont
trouvé une trace nouvelle , ils la fuivent jufqu au terrier ou la Zibeline
eft entrée ; alors le ChaiTeur allume du bois pourri, & le met à
l ’embouchure de tous les trous , afin que la fumée pénétré jufque
' dans l’intérieur. Quand la Zibeline fe cache fi avant dans le terrier,
, que la fumée ne va pas jufqu’à elle, Je Chaifeur tend fon filet au-
lourde l’endroit où la trace finit ; enfuite il fe tient pendant deur
ou trois jours un peu plus haut avec un Chien, & fait toujours du
feu pendant ce temps. Si la Zibeline en fortant de fon terrier prend
la fuite par en bas, elle ne manque pas de fe prendre dans le filet;
.ce que le Chaffeur reeonnoît au bruit d’une ou de deux fonnettes
attachées à une petite corde qui eft tendue fur deux pieux, depuis
le filet jufqu a l’endroit où il eft aflis. La Zibeline fait des efforts
pour fe dépétrer du filet, la petite corde s’ébranle, & les fonnettes
fe font entendre : alors le Chaffeur lâche fon Chien fur la Zibeline
q u i, entortillée dans le filet, ne fauroit fe défendre ; quelquefois
il la prend lui-même entre fes mains, fans avoir befoin de
Chiens : mais fi elle s’enfuit du côté du Chaffeur , il arrive fouvent
quelle échappe ; parce que fautant dans le moment que le Chaffeur
ne s’y attend pas, elle paffe facilement devant lui, & le Chienna
pas affez d’agilité pour l’attraper. -
On n’enfume pas les terriers qui n’ont qu’une iffue, parce que la
Zibeline fuit la fumée & meurt dans les trous, d’où la profondeur
empêche qu’on ne puiffe la retirer.
Si la trace de la Zibeline aboutit fous la racine d’un arbre, on
tend le filet autour, afin que fi elle s’enfuit pendant qu’on creufo
la. terre, elle puiffe s’y prendre. .
Si la trace aboutit à quelques arbres, & qu’on y apperqoive la Z ibeline;
, on tâche de la tuer avec des fléchés appellées Tamara, dont
le bout eft rond. Si celles-ci ne réufliffent pas, on a recours à d’autres
un peu pointues, & même à celles dont on fe fert pour tuer les
¡.plus groffes Bêtes. S’il n’eft pas poflible d’appercevoir la Zibeline
fur l’arbre, ils l’abattent, & placent le filet dans l’endroit où ils jugent
que la tête de l’arbre va tomber ; ce qu’ils connoiffent en s’éloignant
de l’arbre du côté où l’on travaille à l’abattre ; & quand
après avoir courbé la tête en arriéré , ils n’apperçoivent plus l’extrémité
de fa cime , ils étendent alors leurs filets â deux toifes plus
loin de cet endroit. Pour eux ils fe tiennent au pied du tronc de
l’arbre, & lorfqu’il tombe la Zibeline effrayée par la vue des Chat
feurs, prend la fuite, & fe prend ainfi dans le filet. Il arrive quelquefois
que malgré la chute de l’arbre , la Zibeline ne prend point
la fuite. Dans ce cas les Chaffeurs examinent tous les creux de l’arbre
pour la trouver.
Une Zibeline qui a été prife dans un filet ou dans un piège, &
qui s’en eft fauvée, fe laiffe prendre rarement.
Si dans le temps de la chaffe des Zibelines il arrive aux Ghafo
feurs de tuer à coups de fléchés quelques autres animaux , & qu’ils
foupçonnent par-là qu’il s’y en trouve encore d’autres, ils dreffent
de nouveaux pièges autour de ceux qu’ils ont tendus pour attraper
des Zibelines, comme collets, noeuds coulants, &c.
Au retour des autres Chaffeurs, envoyés â la provifion, le
chef fait partir les Chafleurs qui font reftés avec lui -. ces derniers