fêtes : le poilïon y eft auffi abondant qu’au Kamtchatka, puifqUe
toutes les efpeces connues dans ce Pays, fe trouvent auffi dans la ri.
viere Okhota, à l’exception du Tchawitcha, que l’on y apporte de
ce Pays.
La chofelaplus elTentielle qui manque à cet endroit, c’eft qu’il n’y
a point de pâturage, ce qui fait que les Habitants ne peuvent point
élever de bétail. On a effayé plufîeurs fois d’en avoir aux environs
de Taoui ; mais on n’a point réuffi, Si prefque tous ces Beftiaux
ont péri. Le temps nous fera voir fi les Habitants qui ont été tranf-
portés d’Iakoutsk, & qui fe font établis dans l’Ifle Boulgin,ainfi
que fur les bords des rivieres Moundoükan, Djolokon, Meta, Malt-
chikan, qui fe déchargent dans la ri viere Okhota, feront plus heureux.'
Ce défaut de bétail eft en quelque façon compenfé parles troupeaux
de Rennes que l’on peut fe procurer plus aifément des Lamoutes,
que des Habitants du Kamtchatka. Cependant on en fait plus d’ufage
pour le charroi Si les voyages, que pour la nourriture. On s’y feit
auffi de chiens, mais moins communément qu’au Kamtchatka.
Il y avoit dans le temps que j’y étois quatre Vaiifeaux, favoir:
Infortune, fur lequel, en 1737, jepaifai àBolchaia RekareeVaif-
feau périt peu de temps après. Le VailTeau le Gabriel, qui fut em.
ployé pendant quelque temps dans les navigations de long cours.
La Galiote Okhotsk, & un petit Bâtiment qui étoit encore fur le
Chantier.
On ne paifoit autrefois d’Okhotsk au Kamtchatka qu’une fois
l’année, favoir dans l’Automne, lorfqu’on en faifcit partir les Commis
prépofés à la levée des taxes :1e Bâtiment de Paffage hivernoit
toujours dans la Bolckaia Reka, Si l’année fuivante il ramenoic les
Commis avec les tributs qu’ils avoient levés. Ce trajet fe fait aujour-,
d’hui plus fréquemment.
La route par mer d’Okhotsk à la Bolckaia Reka, eft directement
au Sud-Eft 3 cependant on tire plus au Sozo au Sud-Eft-Quatt’
d’Eft, pour s’approcher des côtes du Kamtchatka, avant que d’a-
river à la Bolckaia Reka, Si la diftance die l’un à l’autre eft de ce ne
dix werfts (1).
Depuis Okotskoi-Oftrog jufqu’au Fleuve Amour, dont les four-
ces fe trouvent dans l’Empire de Ruffie j voici quelles font les rivières
qui viennent fe jetter dans la mer.
La première eft la riviere Ourak , dont l’embouchure eft éloignée
de celle d'Okhota de vingt-quatre werfts. Ce fut par cette rivière
que l’on tranfporta fur des bateaux plats jufqu a Okhotsk les
provifions deftinées à l’expédition du Kamtchatka ; ce qui a été
caufe qua cinquante werfts de fon embouchure on a fait un éta-
bliiTement qui porte le nom de la riviere Ourak, où les Matelots Si
les Cofaques d’Okhotsk conftruifoient chaque année quelques bâtiments
pour cet objet, & tranfportoient leurs provifions depuis la
; Croix Ioudomskoi jufqu a cet endroit fur des Chevaux , des Rennes
ou des Traîneaux. Aurefte cette navigation eft très pénible Si
trèsdifpendieufe,& occafionneune grande perte de temps & quelquefois
d’hommes , parce que la riviere eft extrêmement rapide,
remplie de rocs & de cataractes, & qu’il y a des endroits où elle
manque d’eau ; ce n’eft qu’au Printemps, ou lorfqu’il y a eu des
pluies abondantes, qu’on n’eft point expofé à ce dernier inconvé-
i ment ; mais comme les greffes eaux s’écoulent bien vite, il ne faut
i pas perdre le moment favorable de faire partir les bateaux : fi on
[le laide échapper, il faut attendre long-temps. On n’a jamais fait ce
trajet,quelque favorable qüe fut le temps , quil ne foit refté quelques
bateaux engravés fur les rochers, ou que quelques autres ne ië
foient brifés a la chute des cataradtes. Cette riviere eft fi dangereufè ,
quil ny avoit qu’un Soldat de Sibérie qui osât faire la fonction
de Pilote. Pour récompenfe, on lui donna le rang de Sergent,
n Peut juger de fa rapidité par le rapport de M. Walton , qui ne
M. Millier croit qu’elle eftplus grande de ioixante-dix werfts.^