prennent que pour avoir leur veilie, qu ils attachent a leurs filets
au-lieu de liege.
On les prend à l'hameçon comme les poiffons, & d’une maniéré
aufli plaifante que finguliere.
On attache, un gros hameçon de fer ou de bois au bout d’une
longue courroie ou d’une ficelle; on l’amorce avec un poiffon entier
| & préférablement avec un ( ï ) Malma, de façon que l’extré-
mité de l’hameçon ne paffe que de très peu à travers le corps du poiffon
, près de la nageoire qui eft fur le dos ; & on le jette dans-la mer.
Auffi-tôt que les Hirondelles de mer apperçoi vent cette;proie fur la
furfaee de l’eau, elles accourent en foule , & combattent long-temps
entr’elles jufqu a ce que la plus forte avale fhameçon : on la tire
alors! terre avec la corde ; & lui fourrantla main dans le gofier,oa
en retire l’amorce & l’hameçon.
Pour les prendre encore mieux, on attache quelquefois a cette
efpeee de ligne , une Hirondelle de mer vivante, afin que les autres
, en la voyant voler fi près du rivage, s’approchent promptement
pour avoir leur part de la proie. On a loin, de lui lier le bec, pour
empêcher qu elle n’avale l’amorce.
Les Kamtchadals font avec les os de leurs allés,. des étuis ! aiguilles
& des peignes pour carder l’ortie Sc l’herbe qu’on appelle
’îonchitche.
Outre les Hirondelles de mer ou Cormorans dont nous venons
de parler, il y en a encore d’autres efpeces dans ces contrées, telles
que les Hirondelles de mer bleues, que l’on trouve le long des rivières,
les Martichki, &c les-Razboiniki ou Voleurs ,qui ont la
queue fourchue comme les Hirondelles de terre. On appelle ces
derniers Voleurs , parce qu’ils enlevent ordinairement la proie aux
autres Hirondelles de mer.
( i ) Efpeee de Saumooe.
D u Procellaria ou de l ’Oifeau de tempête.
Les Procellarue, ou oifeaux qui préfagent les tempêtes, font à -
peu-près de la grolfeur d’une Hirondelle : ils font tout noirs, excepté
leurs ailes dont les pointes font blanches. Leur bec, leurs
jambes & leurs pieds font noirs. On trouve de ces animaux aux
environs des Iiles : lorfqu’il doit y avoir quelque tempête, ils volent
fort bas & rafent prefque la furfaee de l’eau ; quelquefois même ils
viennent fe pofèr fur les vaiifeaUx, ce qui fait connoître aux Navigateurs
qu’ils font menacés d’une tempête prochaine (1 ) .
Des Stariki & Gloupichi.
On doit ranger dans cette efpeee ceux qu’on appelle ( z ) Stariki
& Gloupichi, car leur bec & leurs narines font tout-à-fait femblables
à ceux des Procellariæ. Ils font environ de la groffeur d’un Pigeon :
ils ont le bec bleuâtre, avec des plumes noires mêlées de bleu juf-
qu’autour de leurs narines , & elles reffemblent à des foies de Cochon.
Celles de leur tête font de la même couleur , avec quelques
petites plumes blanches qui font plus minces & plus longues que les
autres, & qui font placées en cercle au fommet de la tête. Ils ont le
haut du cou noir , le bas tacheté de blanc & de noir. Leur ventre
eft blanc : leurs ailes font courtes ; les plus grandes plumes font
noirâtres, & les autres bleues : les côtés & la queue font noirs ; les
pattes font rouges & ont trois doigts unis enfemble par une petite
membrane rouge : les ergots font petits & noirs. On trouve ces oifeaux
aux environs des Ifles qui font remplies de rochers : ils y font
leurs petits, & y viennent chercher un afyle pendant la nuit.
Les Kamtchadals & les Kouriles les prennent encore plus aifé-
( 0 V oyez la raifon phyfique de ce fait dans l’Hiftoire naturelle des Oifeaux , pas
M. Salerne j chez Debure pere, 1767* page 3^4*
(1) Mergulus Marinus mger ventre albo plumis angujlis albîs auritus. Stell.
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