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rouge dont f s fleurs font frifées. La bulbe eft compofée de beaucoup
d’autres petites gouffes.
4°. La Titikhpou qui vient aux environs de la riviere Bijlra'm
Reka ; mais ni M. Steller, ni moi, n’en avons jamais vu en fleur.
y°. La Matteit ( i ) . ‘ .
L ’herbe douce eft regardée comme une plante d’un auffr grand
u fage pour la vie domeftique que la Sarana ; car les Kamtchadals s’en
fervent non-feulement pour des confitures , pour le bouillon & diffé-,
rentes efpeces deTolkoucha, mais ils ne peuvents’en paifer dans toutes
leurs cérémonies fuperftitieufes. LesRulfes , prefqueen arrivant
dans cette contrée, s’apperqurent qu’on pouvoir en faire de l’eau-de-
vie; Si aujourd’hui le Comptoir Impérial n’en vend point d'autre.
Cette plante eft entièrement femblable à notre Borche (z). Sa
racine eftépaiffe , longue Si partagée en plufieurs parties : au-de-
hors elle eft jaunâtre, Si blanche en-dedans. Elle a le goût amer, fort
Si piquant comme le poivre ; fa tige, qui eft creufe, a trois ou quatre
noeuds, Si eft à-peu-près de la hauteur d’un homme : elle eft d’une
couleur verte Si rougeâtre, avec de petits duvets courts & blancs qui
font plus longs autour des noeuds- Les feuilles près de la racine de
c h a q u e tige font au nombre de cinq à lix, Si quelquefois de dix r
elles ne différent en rien de celles du Borche ou Panais r elles viennent
fur des tiges épaiffes, rondes, creufes, vertes, parfémées de petites
taches rouges, Si couvertes d’un duvet léger. De chaque noeud
de la principale tige, il fort aulfi une feuille femblable, mais fans pédicule
: les fléursen font petites & blanches comme les fleurs du Borche
ou'Pariais, du Fenouil Si des autres Plantes de cette efpece.
Chaque fleur a cinq feuilles, dont celles du dehors font plus grandes
que les autres , & celles du dedans plus petites : celles des côtés tien-
( i} Sphondiüum foliolispinnatifidis. Linn. Gliff. io j.
(i) PajliaaçafolüsJimplicitcrpinnatisfoUïolispinnatifidis, Gmel. p. zi 8. i
D U K A M T C H A T K A ,
nent le milieu entre deux. Le bout de-ces feuilles finit en pointe ,
à-peu-près dans la forme d’un coeur. Chaque fleur a deux ovaires ,
foutenus chacun par deux tiges minces Si courtes ; ils font entourés
de cinq étamines blanches , minces, Si qui s’élèvent plus haut que
la fleiir : elles font vertes à leurs extrémités. Ces fleurs ont en général
la figure d’une aflfiette, parce que les tiges dans lefquelles eft renferme
l’ombelle, font plus longues fur les bords, Si plus courtes en dedans
qu’en dehors. Il fort de chaque joint ou noeud dé petites tiges
qui portent des fleurs, comme on l’a déjà dit. La femence eft pré-
cifément comme celle du Borche ou Panais.
Cette Plante eft fort commune dans tout le Kamtchatka ; on la
prépare de la maniéré fuivante.
On coupe les tiges fur lefquelles font les feuilles les plus près de
laraciné : [ car les tiges principales ne font pas propres à cela,peut-
être à.caufe qu’il n’eft pas poffible d’en recoeuillir lorfqu’elles font jeunes
, une auflï grande quantité, que des tiges ou pédicules qui ne font
point delféchées, lorfqu’elles ont atteint la hauteur qu’elles doivent
avoir]. Après avoir ratifie avec une coquille l’écorce de ces tiges,'
on les fufpend & on les expofe au Soleil à une petite diftance les
unes des autres, enfuite on les lie en petites bottés ou paquets de dix
tiges chacun. La mefure , qu’on appelle dans ce Pays Plajllna , eft
compofée de dix jufqu a quinze bottes. Lorfqu’elles commencent à
fécher, ils les mettent dans des efpeces de facs faits de nattes, où au
bout de quelques jours elles fe couvrent d’une poudre douce , qui
fort peut-être de l’intérieur de la plante. La poudre ou le fuc de
cette plante approche du goût de la Régliffe, Si n’eft pas défagréa-
ble. On ne tire qu’uri quarteron de poudre, de trente-fix livres
de cette plante féchée.
Les femmes qui la préparent, mettent des gants, parce que fort
fuc eft fi venimeux, qu’il caufe des enflures prodigieufes par-tour où
il tombe. C ’eft par cette raifon que les Kamtchadals , auffi-bien que