11 eft rare de trouver plufieurs d entr’eux qui s’accordent fur la même
chofe. Ils croient que les autres montagnes où la neige ne fond
jamais, font habitées par des efprits particuliers. Le principal d’en,
tre ces efprits s’appelle Bdoutchei ou Pilliatchoutche. De-là vient
que les Kamtchadals craignent de s’approcher des Volcans, auifi-
bien que des montagnes élevées. Pilliatchoutche , félon eux, eft
traîné par des Perdrix , ou par des Renards noirs. Si quelqu’un en
apperçoit les traces , il fera heureux à la chafle pendant toute fa vie.
Ses traces ne font que différentes figures que le vêtit forme fur la
fuperficie de la neige.
' Non-feulement les Kamtchadals, mais les Cofaques même re-'
gardent l’éruption des Volcans comme un préfage d’une guerre fan-
glante , & ils appuient leurs opinions fuperftitieufes fur beaucoup
d’exemples. Ils prétendent qu’il n’eft pas arrivé une feule fois que la
montagne ait jetté des flammes, fans qu’il y ait eu beaucoup de
fang répandu. Ils aflùrent encore que plus l’éruption eft violente
& dure long-temps, plus la guerre eft cruelle, funefte & fanglante.
On dit qu’il y a deux montagnes qui ont ceffé de jetter des flammes.
i ° . La montagne Apalskaia, du pied de laquelle la riviere Opala
prend fa fource.
a°. La montagne Viloutchitiskaia ou Viloutchik, d’où fort la ri-
■viere Viloutchik. Au pied de cette montagne eft un lac dans lequel,
pendant les mois de Mars, Avril & Mai, on prend beaucoup de
harengs d’une façon particulière : on en parlera à fa place.