D e s c r i p t i o n
faques, q u i, quoiqu’ils paient la capitation ne laiflent pas pourtant
de fervir comme les autres Cofaques.
Cet Oftrog eft inférieur à tous les autres par rapport à fes fortifications;
mais il paroît inutile de les augmenter, parce que lesKatn-
tchadals voifins qui en dépendent, font depuis long-temps tranquilles
& fideles. Sa fituation eft beaucoup plus avantageufe que les
autres, i parce que tous les vaiffeaux peuvent remonter la Bolchaia
Rèka ; ce qui fait que fes habitants reçoivent toujours de la première
main les marchap.difes qu’on leur apporte, z°. Ils logent &
nourriiTent les étrangers, ce qui eft pour eux un objet de gainconfidérable.
j ° . I l s n e l a i f f e n t pas d e gagner encore beaucoup à tranfporter
avec leurs Chiens toutes les provifions ou marchandifes def-
tinées pour les autres Oftrogs. 4°- U* font plus à portée que les habitants
des autres Oftrogs d’acheter des Caftors marins, qui font
aujourd’hui la marchandife la plus recherchée du Kamtchatka.
f . Us ont en Eté plus de poiffon qu’il ne leur en faut, & ils le pèchent
fans peine & fans frais ; car , vu la nature de cette riviere,
les filets dont ils font ufage n’ont pas plus de zo fagenes. C eft auffi
la raifon pour laquelle le Gouverneur en chef de tous les Oftrogs
du Kamtchatka fait ordinairement fa réfidence à Bolcheretskoi,
d’où il envoie des Commis dans les autres. Le feul défavantage de
cet Oftrog eft que dans l’Eté,lorfque le poiffon remonte, temps
auquel on fait la pêche pour les provifions d’hiver, il y a toujours
des pluies qui empêchent de le fécher; car, malgré la quantité
prodimeufe de poiffon, à peine en ont-ils affez pour l'hiver : de-là
I v i e n t °qu’au printemps les vivres font ordinairement dune cherte
exceffive , & qu’on en manque même quelquefois. S il croiffoit du
bois dans les environs de cette -riviere, il feroit aife deremedier a
cet inconvénient, en fumant & faifant fécher les poiffons dans des
cabanes, comme les habitants d’Okhotsk ; mais il en coûterait fort
cher pour conftruire une pareille cabane fur les bords de cette rivière
: il faudrait faire venir de très loin, avec beaucoup de difficulté
& même de danger, le bois néceffaire à la conftruétion. On
ne peut mettre fur chaque canot que dix pièces de bois ; &' malgré
la précaution qu’on a de les charger li peu, la rapidité du courant
les emporte fouvent fur des écoeuils où ils fe brifent. Pour que le
Lecteur puiffe juger de la difficulté de faite venir du bois par eau, il
fuffit de dire qu’il faut marcher trois ou quatre jours pour aller (des
bords de la mer ) chercher de mauvais bois fec avec quoi ils font leur
fel & tirent leur huile de poiffon, & qu’ils ne peuvent en apporter
affez dans ce voyage pour faire trente-fix livres de fel ; auffi le fel eft.
il beaucoup plus rare dans cet endroit q u’à Kamtchatskoi-Oftrog inférieur
ou a Awatcha. Tout Coiaque qui a un canot, conftruit un
balagane fur le bord de la mer ; il ne lui faut pour çela que des perches,
de l’herbe ôc quelques folives,
Kamtchatskoi-Oftrog fupérieur, qui fut bâti avant tous les autres,
a ete pendant quelque temps le principal Oftrog, Les Comrniflàires y
faifoient leur réfidence; d’où ils envoyoient des Subalternes dans les
autres. Il eft fur la rive gauehedela riyiere de Kamtchatka, à l’embou.
chure de la petite riviere K a lï, à foixante-neuf werfts environ de la
riviere de Kamtchatka, à deux cent quarante-deux en droite ligne de
Bolchéretskoi, & à quatre cent trente-fix werfts cinquante fagenes
de la route que l’on fuit pour traverfer la chaîne de monragnes d’O-
gloukomina. Ce Fort forme un quarré revêtu de toutes parts
de paliflàdes ; chaque côté a dix-fept fagenes ; la porte eft du côté
de la riviere, & le Magafin où l’on porte les taxes eft au-deffus. Il y
a dans ce Fort une Maifon pour les tributs, avec un logement
ou 1 on garde les otages, & deux Magafins, Au-dehors du Fort,
on voit encore aujourd’hui une Chapelle dont on a fait une
jEglife dédiée à Saint Nicolas, une Maifon de la Couronne avec
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