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 paffer par une habitation pendant l’Hiver ,  qu’on ne voie des femmes  
 affifes  autour d’un  grand  tronc  de  bouleau  verd,&  occupées  
 à hacher en  petits morceaux ces  écorces avec de petites haches  
 faites  de  pierre  ou  d’os.  Ils  font  encore, fermenter  avec  cette  
 écorce le fuc du bouleau, ce qui le rend plus acide & plus agréable.  
 Au refte les bouleaux du Kamtchatka différent de ceux de l’Europe,  
 en ce qu’ils font d’un gris plus foncé,  fort  raboteux  &  rempli dç  
 gros noeuds & d’excroiiTances, dont à  caufe de leur  dureté  on peut  
 faire toutes  fortes de vafes pour la table. 
 M. Steller a  obfervé  que  le Peuplier blanc  eft  auffi  poreux &  
 auffi léger que l'écoree de Saule féchée ; ce qu’if  attribue à l’eau f&  
 lée de la mer ; que fa cendre  expofée en plein air fe ehange en une  
 pierre pefante d’une couleur rougeâtre , dont le  poids augmente 1  
 mefure qu’on la  laiffe plus long-temps à l’air ; &i  fi on la brife aptes  
 l’avoir laiffée àinfi pendant plufieurs années, on remarque dans l’intérieur  
 de cette pierre des parcelles ferrugineufes. 
 Le Saule  ( Salices) & l’Aune  (A ln i) font des  arbres communs  
 au Kamtchatka. L ’écorce du Saule fert de nourritureà fes Habitants,  
 On  emploie celle de l’Aune  pour  teindre les cuirs ,  comme on le  
 dira ailleurs. Il  croît encore au Kamtchatka  un arbre appelle Tàé-,  
 rçmoukh. (i ) & deux efpecesd’ Aube-épine (a) ; l’un porte des fruits;  
 rouges , & l’autre des fruits noirs,  dont  les Habitants  font  provi-  
 fion pour l’Hiver. On trouvé  auffi dans  ces lieux une  aifez grande  
 quantité de Sorbiers  (3) dont  les fruits fervent à faire de fort bon?  
 lies  confitures, 
 La meilleure provifion que  faffent les Habitants du Pays, eft h  
 noix de petits Cèdres, dont on trouvé une très grande q u a n t i t é  tant 
 r "   ■  '  ------;  -----------------------------------------^  ..  ..  .  .  .  . . .   1 
 .  (1)  Padus foin s  annuis.  Linn. 
 (a) Oxiacantha fructu  rubro & nigro» 
 (3)  S  or bus aucuparia,  B. hift. fui 
 fur les montagnes  que dans  les plaines  couvertes  de moufle.  Cet  
 arbre ne différé du Cedre, qu’en ce qu’il eft incomparablement plus  
 petit, &rqu’au-lieu de s’élever tout droit, il rampe fur terre; ce qui  
 l’a fait appeller Slanets.  Ses noix & fes amandes font de moitié plus  
 petites que celles des Cedres. Les Kamtchadals les mangent  fans  les  
 dépouiller de leur écorce. Ce fruit, ainfî que ceux de Teheremoukha  
 &  du Boiarxchnjk ,  eft  fort aftringent &  leur caufe des ténefmes ,  
 fur-tout lorfqu’ils en mangent  avec excès.  La plus grande vertu de  
 cet arbufte eft de guérir  le fcorbut.  Tous ceux qui furent de l’expédition  
 duKamtchatka,l’ont éprouvé; ils nefirent ufage contreeerte  
 maladie, de prefque aucun autre remede que des fommités de petits  
 Cedres dont ils faifoïent leur boiffon ordinaire,  ils  la laiffoientfermenter  
 , & ils en faifoient une boiffon comme le Kwas,  qu’ils bu-  
 P  voient  en guifo de  thé. Auffi avoit-on donné des  ordres pour qu’il  
 y eût continuellement fur le feu une grande chaudière  remplie  de  
 cette  boiffon. On  trouve  fort peu  de Grofeilles rougès , de Fram-  
 boifes & deKmajemtfî  ( r )au   Kamtchatcha, ■ &  encore  ce  n’eft  
 que  dans  quelques  endroits  éloignés  des  habitations;  ainfî  per-  
 . lonne  ne  prend  la  peine de  les  aller  coeuillir.  On/fait beaucoup  
 d ufage  dés  baies  noires  du  Gimoloft  ( z )   ;  car  elles  font  d’un  
 gout  agréable ,  &  fervent  à la  fermentation d’une  liqueur  qui fe  
 hit avec  des herbes ;  &  dont on tire de  l’eau-de-vie (3). Ils mettent  
 auffi fon écorce diftiller  avec  de  l’eau-de-vie  de  grain,  parce  
 1« elle y donne plus de force.  On trouve par-tout une affez grande  
 quantité  fte  Génevriers  (4);  cependant  l’on  ne  fait  point  ufage  
 |  J  % baies ;  au-lieu  que  l’on  a  grand  foin  d’en  recçeuillir  plu, 
 {*)  Rubus repensfruchi coejio.  •  - ...............  r'~  '  * 
 y U H   floribus infundibUi formibds, baccajblîtari^ oblonga , 
 cette liqueur quoi} appelle 
 (4)  duniperus,  ’ 
 Tome II,  g  ^