la defeription de cet oifeau, on n’en a jamais vu ailleurs de femblable.
M. Steller & moi avons envoyé plufieurs oifeaux de ces deux efpeces
au Cabinet impérial, où on les a confervés . jufqu’à préfent.
Parmi ceux de M. Steller, il y en a un de la troifieme (x) efpeee
qui fe trouve dans l’Ifle de Bondena, en Angermanie , province
de Suede , & dans les Iiles Carolines en Gotland. Cet oifeau
eft plus petit que les premiers : il eft de même couleur
que l’Ipatka ; il en différé feulement en ce que fon bec & fes
pattes font noirs, & qu’il a fur le devant de la tête deux petites raies
blanches, dont chacune s’étend depuis les yeux jufqu’au bout du
bec,
D e l ’Arov ou Kara, & des Gagares.
Celui qu’on appelle (z) Arou ou Kara , appartient à l’efpece
des Gagares. Le Gagare eft plus gros que le Canard : il a la tête,
le cou & le dos noirs : fon ventre eft bleu ; fon bec eft long, droit,
noir & pointu : il a les jambes d’un noir rougeâtre, tirant fur lé
rouge, & trois ergots unis par une membrane noire. On en trouve
une quantité prodigieufe fur les rochers ou efpeces d’illes qui font
dans la mer. Les naturels du pays les tuent moins pour avoir leur
chair qui eft coriace & d’un mauvais goût, que pour Jeurs peaux
dont ils fe font des peliffes, ainlî que de celles des autres oifeaux de
mer. Leurs oeufs paffent pour être d’un goût excellent.
DuTchaikar, ou do l ’Hirondelle de mer ou Cormoran.
On trouve dans ces mers une affez grande quantité de Tchaî-
(i) Alcafulcis rojlri quatuor lïnea utrlnqut alla à rojlro adoculcs. Linn.f. f. p. 43-
( i ) Lomnia hoïeri,
ü
ki, qui par leurs cris incommodent extrêmement ceux qui habitent
fur les bords de la mer. Il y en a deux efpeces particulières que l’on
lie voit point ailleurs : ces deux efpeces diffèrent feulement entre
elles par les plumes ; l’une les a noires, & l'autre lès a blanches.
Les Tchaiki font à-peu-près de la groffeur d’une forte Oie. Leur
bec eft recourbé à l’extrémité : il eft droit, rougeâtre, de la longueur
d environ trois werchoks, & même davantage, & fort tranchant
fur les bords. Us ont quatre narines, dont deux font iembla-
bles a celles dès autres Hirondelles demer; les dèux autres font placées
procheie devant de la tête en petits tuyaux, comme dans les
oifeaux de mer qui annoncent les tempêtes, & auxquels, par cette
raifon, les Naturaliftes ont donné le nom de Procellaricç, c’eft-à-
dire, oifeaux de tempêtes,
Leur tête eft de moyenne groffeur : leurs yeux font noirs, leur cou
eft court, leur queue eft de la longueur de cinq werchoks : leurs
jambes jufqua la jointure font couvertes de plumes; du refte elles
font nues, bleuâtres, & ont trois doigts unis entr’eux par une membrane
de la même couleur, Leurs ergots font courts & droits : leurs
ailes, lorfqu’elles font étendues, ont plus d’une fagene de longueur.
Il y ipn à de différentes couleurs; mais ce font des jeunes, & non
«ne efpeee différente. On les trouve aux environs des. côtes de là
mer, fur-tout dans le temps où les poiffons remontent les rivieres,
parce qu’ils en font leur nourriture. Ils ne peuvent fe tenir droits
fur leurs pieds, qui font placés fort près de la queue, pomme dans
le Gagare ; ce qui les empêche de maintenir leur corps dans l’équilibre.
Ils font fort lourds dans leur vol , même quand ils font
a jeun; & lors qu’ils ont beaucoup mangé, ils ne peuvent s’élever
de terre , & ne s’allegent qu’en fe vuidant. Leur bec & leur
gofier font lî larges , qu’ils avalent un grand poiffon tout entièr.
Leur chair eft fort dure & filandreufe ; cela eft caufe que les Kam-
tchadals n’en mangent que dans une extrême jpiéçeiïîté : ils ne les
Tome H. Q q q