les logements néceffàires, un cabaret, un laboratoire & vingt-deux
maifons pour les Habitants. Il y a cinquante-fix Cofaques.
Cet Oftrog a un grand avantage fur celui de Bolchéretskoi ,foir
pour le climat, foit pour la facilité d’avoir du bois ; car le temps y
eft prefque toujours beau ; & quoiqu’il n’y ait que du bois de Peuplier
, il eft cependant d’une affez bonne groffeur , propre à la charpente
, & peut fe tranfporter aifément ; auffi les Bâtiments y font-
ils beaucoup mieux conftruits qu’à Bolchéretskoi. Cet Oftrog a encore
un autre avantage ; c’eft que le terrein y eft propre à l’agriculture
, qu’il y a plus de pâturages , & qu’ils font de meilleure qualité
que par-tout ailleurs. La pêche en rev.anche y eft fort peu abondante'.
Le poiflbn,. à caufe de f éloignement de cet endroit à la mer, y remonte
en petite quantité, & même ii tard, que les Habitants de
Kamtchatskoi inférieur ont déjà fait leurs provifions, lorfqu’on ne
fait que commencer la pêche à Kamtchatskoi-Oftrog fupérieur ;
de forte que fes Habitants manquent de provifions prefque tous les
Printemps , & qu’ils font obligés d’aller acheter du poiffon fur les
côtes des Mers de Pengina & des Caftors. Us achètent leur fel &i
leur huile de poiffon à Kamtchatskoi-Oftrog inférieur : ils y vont
eux-mêmes acheter le poiflbn, & en font cuire la graiffe à l’embouchure
de la riviere de Kamtchatka , qui eft éloignée de plus de quatre
cents werfts de Kamtchatskoi-Oftrog fupérieur. Ces inconvénients
étoient autrefois compenfés par la quantité de Caftors marins,
que l’on prenoit dans la mer des C aftors& que nos Cofaques ache-
toient ; mais ils n’ont plus cet avantage, parce que ces animauxfont
très rares aujourd’hui dans cette mer. Si au-lieu de mettre la Mer des
Caftors dans le département de eet Oftrog , 'on l’affignoit à celui
d’Awatcha, à caufe de la proximité qui eft entre l’un & l’autre, les
Habitants n’auroient plus de reffource que dans la culture de la
terre ; mais ils entireroient plus davantage, pourvu toutefois qu’ils
fuffênt laborieux ; au-lieu que s’ils venoient à la négliger, ils n’au*
roient pas de quoi fubfifter,
Kamtchatskoi ou Chantâtskoi-Oftrog inférieur, eft éloigné de.
trois cent quatre-vingt-dix fept werfts de Kamtchatskoi-Oftrog
fuperieur. Il eft fitue fur le même côté de la riviere de Kamtchatka
, à trente werfts de fon embouchure. Ce Fort eft d’une,
forme quarrée, entouré de paliflàdes. Il a quarante- deux fagenes
de longueur , quarante en largeur ; & il eft flanqué d’une tour qui
a une porte du cote de 1 Occident. On y voit uhe Eglife en
l’honneur de l’Affomption de la Sainte Vierge , avec une petite
Chapelle dédiée à Saint Nicolas, un bâtiment pour garder les tributs
, & une maifon appartenante à la Couronne , où logent les
Commiffaires, deux magafins où l’on garde les taxes & toutes les
munitions de guerre. Tous ces bâtiments conftruits de bois de La-
rix ou Melefe, font mieux faits & plus agréables que dans aucun
autre Oftrog. Au-dehors de la Fortereffe, il y a un cabaret & un laboratoire
pour la diftillation de l’eau-de-vie , & trente-neuf maifons
pour les Habitants, qui font aü nombre de quatre-vingt-douze.
Cette habitation, eu égard aux chofés néceffaires à la vie de ce
Pays, peut être regardée comme très abondante & très commode,
i °. Il y a quantité de beaux & d’excellents poiffons : les Habitants eri
falent & en féchent plus qu’il ne leur en faut pour leur confomma-
tien. z° . Ils ont tout le bois qui leur eft néceffaire, non feulement
pour la charpente, mais même pour conftruire des Vaiffeaux,
3°. La riviere étant très navigable , ils peuvent le tranfporter fans
aucun rifque & fans difficulté. Auffi font-ils une fi grande quantité
d’huile de poiffon & de fel, qu’ils en fourniffent aux autres Oftrogs,
49. Le gibier abonde fi fort dans le voifinage, & les Kamtchadals leur
en fourniffent tant, qu’il n’y a point de Cofaque, quelque pauvre
qu’il foit, qui n’ait à fon dîner un Cygne, lorfqu’un ami vient le voir.
Les Oies, les Canards font en fi grande abondance, qu’on n’en fait