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 contre une aiTez grande quantité de pyrite, de foufre, de morceaux  
 de mine de fer, & des pierres mêlées d’alun & de  fel vitriolique, de  
 même qu’aux environs d’Olioutor. M. Sceller penfe que vu les fréquents  
 tremblements de terre auxquels  le  Kamtchatka  eft fujet, ce  
 Pays eft rempli de quantité de fouterrains, de cavités & de matières  
 combuftibles , qui venant à s’enflammer par une agitation interne,  
 produifent  ces grands changements , tels que ceux dont  on remarque  
 des traces fur les côtes  de la mer des Caftors,  dans  ces  maffes  
 énormes de rochers  qui  ont été  féparées  du  continent,  ainfi que  
 dans plufieurs Ifles iituées dans le détroit qui fépare l’Afie de l'Amérique. 
   Il attribue la caufe de l’inflammation  de ces  matières  combuftibles  
 ,  à l’eau falée de la mer qui s’ouvre un paflàge par ces cavités  
 fouterraines, fe mêle avec elles  & les  embrafe.  En  effet on ob-  
 ferve  que  les tremblements  de terre  arrivent pour  l’ordinaire  aux  
 Equinoxes, lorfque la mer eft plus violemment agitée , &  fur-tout  
 dans le Printemp, qui eft le temps où  les marées font les plus  fortes  
 ; ce qui eft fi connu des Kamtchadàls & des Kouriles,  qu’ils  ne  
 voient qu’avec crainte les premiers jours de Mars &  les derniers de  
 Septembre. 
 Il eft bon de  remarquer ici deux ehofes fort fingulieres» 
 i  Qu’il ne fe trouve point de fer dans ce Pays ,  quoiqu’il pa-  
 roiffe qu’il y a de la mine mêlée aux matières, comme, par exemple,  
 à la terre & à l’argille ; & s’il s’y joint du foufre, Cela peut facilement  
 être la caufe des feux fouterrains dont je viens de parler. 
 i ° .  Qu’on n’a point encore découverc de fontaines falées,  quoiqu’il  
 y  ait cependant tout lieu  de croire qu’il doit y en avoir, vu le  
 peu d’étendue qu’a le Cap du Kamtchatka, vula vraifemblance d’une  
 communication  fopterraine avec la mer,  & la quantité de montagnes  
 &  defources. On doit mettre au  nombre  des  fources dont je  
 viens  de  parler,  celles qui font  que les rivieres  ne  geïent  jamais»  
 Il y en a une fi grande quantité  au Kamtchatka,  qu’il  n’y  a  aud  
 c  K a m t c h a t k a .  j jp 
 cune riviere qui dans les  froids les plus  rigoureux  n’ait de  grandes  
 ouvertures  ,  où  l’eau  neft  point  gelée  :  on  en  rencontre  auflî  
 dans  les plaines,  & fur-tout autour des montagnes , de  forte  qu’il  
 n’eft pas  poifible  de  les traverfer  à  pied  fec  pendant  l’Eté.  Ces  
 fources qui, reunies eniemble,  ne forment qu’un ruifleau comme la  
 petite riviere Ktioutc'awka qui  tombe dans celle  du Kamtchatka ,  
 ne fé gèlent jamais.  On  trouve du  poiffon  pendant  tout  l’Hivér  
 dans la KUoutchwka ; & cette petite riviere a l’avantage particulier  
 de  fournir du  poiflon  frais, non-feulement aux  Kamtchadals  qui  
 habitent dans le voifinage, mais a tout l’Oftrog inférieur de Chantai  
 ; &c dans ces Pays c eft une chofe bien rare que d’avoir du poiflon  
 frais pendant cette iàifon.  Cela  peut auffi être  çaule que toutes les  
 eaux de cet endroit  iont  fort faines,  Les naturels  du  Pays boivent  
 de 1 eau froide en mangeant des poiffons brûlants 6c pleins d’huile ,  
 fans en jamais reflentir  aucune incommodité j ce  qui  dans  les au*  
 fres endroits caufe des dyiTenreries,