dant l’Automne , il remonte dans les petites rivieres-, & les quitte
au Printemps. Dans ces deux occafions, on en fait une pêche abondante
avec des filets, Si fur-tout avec des efpeces de batardeaux
qu’on dreile dans les rivieres. On fale ceux que l’on prend au commencement
de l’Automne ; Si ceux que l’on prend pendant la gelée
, on les conferve glacés pendant l’Hiver.
D u Moulki
Il y a une autre efpece de poillon qu’on appelle Mouiki£. Il eft
de la mêmegrolTeur que le Niarka : il a la tête médiocrement groife,
les écailles grandes, les ouïes argentées Si tiquetées de petites taches
noires ; & il fe trouve outre cela fur chacune une grande tache rouge.
Son mufeau reifemble à l’eipece appellée Goltfi ou Malma ; c’eft-
à-dire, la moitié fupérieure eft fans pointe, obtufe Si recourbee, &
la partie inférieure eft fourchue ou crochue. Ses mâchoires font
armées de deux rangs de dents : fon dos eft noirâtre Si tiqueté de
taches rondes ou ovales. Il a de chaque côté de fon corps une large
raie rouge qui s’étend depuis la tête jufqu’à la queue; c’eft ce qui le
diftingue de toutes les autres efpeces.
Suivant M. Steller, il dévore toutes fortes d’infeétes, & mange
fur-tout les Rats, lorfqu’ils paffent à la nage d’un bord delà riviere
à l’autre. Il aime fi fort la baie du Brounitfa, que, lorfqu’il apper-
qoit quelqu’un de ces arbuftes fur le rivage, il s’élance hors de l’eau
pour en attraper les feuilles S i le fruit.
Ce poiifon eft d’un goût fort agréable : on ne le trouve pas en
auifi grande quantité que les autres poiffons, & on ne fait point daps
quel temps il entre dans les rivieres, ou retourne dans la mer ; c’eft
ce qui fait croire qu’il remonte la riviere par defious la glace : cette
opinion eft même adoptée par M. Steller.
D u Kounja.
La troifieme efpece eft appellée Kounja. Il a environ trois pieds
de long ; fa tête fait la feptieme partie de fa longueur : fon mufeau
eft court & pointu : fes mâchoires font armées de dents. Il a le dos Si
les flancs noirâtres, marqués de grandes taches jaunâtres, dont quelques
unes font rondes, & quelques-unes oblongues. Son ventre eft
blanc ; fes nageoires inférieures & fa queue font bleues ; fa chair
eft blanche & de fort bon goût.
Il y a peu de cette efpece de poiifon au Kamtchatka, en compa-
raifon d’Okhotsk , où il entre par bandes dans la riviere d’Okhota,
au-lieu qu’il ne vient que rarement dans celles du Kamtchatka; &
par cette raifon il y eft fort eftimé.
D u Kharious.
Il y a une quatrième efpece qui s’appelle Kharious : elle eft connue
dans la Sibérie Si dans toute la Ruffie ; mais les Kharious de
Kamtchatka ont les nageoires du dos plus , longues que les autres.
M. Steller dit qu’ils viennent dans les rivieres avant qu’elles foient
gelées ; cependant je n’en ai jamais vu dans ce Pays.
Il y a encore une efpece de petit poiifon rouge qui eft fait comme
le Goltfi, & qui n’en différé qu’en ce qu’il a la tête plus groife, & que
c’eft la mQitié fupérieure de fon mufeau qui eft un peu recourbée ,
Si non pas l’inférieure. Ses flancs font parfemés de taches d’un rouge
vif, de même que le Malmâ. On en trouve rarement qui aient plus
de trois werchoks de long.
Des Korioukhi ou Eperlans.
Parmi les petits poiffons dont fe nourriffent les naturels du
pays , il y en a trois efpeces appellées Korioukhi ou Eperlans, le
Khagatch, l’Inniakha & l’Ouiki. Le Khagatch eft le véritable Ko-
P p p ij