A l’égard des autres efpeces de Barbues, la première d’entr’efles
a la peau unie des deux côtés j elle a feulement de petits piquants
vers les ouïes.
La fécondé efpecealapeau unie & garnie de petits os ou piquants
des deux côtés. La troifieme a la peau unie par-tout ; & cette des-
niere efpece eft appellée en Ruife Paltous.
D u Wakhnia.
Le poiflbn appeUé wakhnia ( i ) , eft une efpece particulière de
Merlus. Sa longueur eft d’une demi-archine ; fon corps eft rond
avec trois nageoires fur le dos : il eft couleur de cuivre lorfqu’on le
tire de l’eau ; mais elle change bientôt en couleur jaune. Sa chair eft
blanche, mais molle &c d’un goût défagréable ; cependant les Habitants
de ces contrées la préfèrent aux autres poiifons qui font d’un
goût beaucoup plus agréable , parce que celui-ci eft le premier que
l’on prend au Printemps ; & que pendant le temps que dure la pêche
de ce poilfon, on n’en trouve point de meilleur. Ils en prennent
une quantité prod'igieufe : ils les font féeher au Soleil fans les
vuider I ne faifant que les fufpendre au bout d’une ficelle faite d’é-
corce d’arbres. Us en nourriflèna leurs Chiens pendant L’Hiver , &
quelques-uns en mangent eux-mêmes.
D u Khakhaltcha:.
Le poiflbn appeUé Khakhaltcha (2.) , eft une efpece de celui
que nous appelions Rogatka, dont il ne différé qu’en ce qu’il n’a
fur les côtés qu’une longue écaille dont il eft revêtu comme d une
cuiraflè.
On en voit rarement dans la mer de Pengins, au-lieuqu’ils font
(1 ) Ohos S . ÀJînus antïqaorum*
(r) Obolarïus aculeatus*
enrfi grande abondance dans l’Océan, que quelquefois là mer en
jette fur le rivage de la hauteur de deux quarts d’archine. _ Les
Kamtehadals les prennent avec des filets ronds ( faits -comme les
nôtres pour retirer le poiflbn des barques ) , dans les embouchures
des petites rivieres qui vont fe jetter dans la mer. Ils les font fécher
fur des nattes, & les gardent pour l’Hiver , afin de les donner
à manger à leurs Chiens. Le bouillon que l’on fait de ces poiflons a
le meme goût que celui que l’on fait avec du poulet; c’eft pourquoi
les Cofaques & les Kamtehadals les font cuire dans l’eau,
comme on fait cuire les Ierchei (1).
Des Loues marines, & du Terpouk ( j ) .
Les Lottes marines reflèmblent beaucoup à celles des rivieres, fï
cen’eft quelles n’ont ni le ventre ni la tête aufli gros ; leur peau
eft noirâtre & parfemée de petites taches blanches. J’ai vu le poiflbn
qu’ils appellent Terpouk ; mais comme il étoit fec, il ne m’a pas
été poflïble d’obferver lî les couleurs font telles que le décrit
M. Steller. Suivant la defeription qu’il nous en a donnée, fon dos
eft noirâtre & fes côtés rougeâtres , parfemés de taches argentées
dont les unes font quarrées, d’autres font ovales, & quelques autres
tout-à-fait rondes : il reflemble à la Perche. On lui a donné ce
nom (3), parce que fes écailles paroiffent fort inégales , & qu’elles
fe terminent par des efpeces de petites dents fort aiguës.
On prend ce poiflbn aux environs des Ifles Kouriles & de la Baie
d’Awatcha , avec des hameçons que l’on fait d’os d’Hirondelles de
mer ou de bois. Il eft fort eftimé à caufe de fon bon goût.
Il y a encore dans ces mers une grande quantité d’autres poif-
(1) Petit poiflbn qui reiTemble à la Perche. 11 y en a dans la Néva»
(i) Doeco gratnmos. Stell..
(3) Terpouk j lignifie une groffe lime de Serruriers
N n n ij