chadals fe font traîner par leurs Chiens, on a vu combien ils en attellent
à un traîneau, la maniéré dont ils les dreflènt, la charge & le
poids qu’ils leur font ordinairement tirer.
Us nourriiTent en grande partie d’une efpece de petites corneilles,
les Chiens qu’ils dreffent pour la chafle des Rennes , des Béliers de
montagnes ou fauvages, des Zibelines, des Renards, &c. Les Kamt-
chadals remarquent que cette nourriture leur donne plus de nez, &
qu’ils en deviennent plus propres à la chafle, & même à attraper les
Oifeaux qui font dans la mue.
Outre les Chiens, il y a encore au Kamtchatka des Vaches &
des Chevaux, mais on n’y trouve point d’autres animaux ni oifeaux
domeftiques.
Suivant M. Sceller, on auroit pu y faire multiplier des Porcs fans
aucune difficulté , puifqu ils y font des petits promptement, & que
le Kamtchatka leur fournit plus de nourriture que les autres endroits
de Sibérie, Ce Pays feroit très propre pour les Chevres ; & il
n’y a pas de doute qu’elles ne s’y multiplialfent beaucoup.
Le Kamtchatka & les environs des mers Orientales 8c de Pengi-
na, n’ont point de pâturages propres aux Moutons, parce que l’humidité
8c l’h'erbe trop abondante en fuc, leur caufe une efpeçe de
phtifie qui les fait périr en peu de temps.
Aux environs de l’Oftrog fupérieur, & fur les bords de la riviert
Ko^irewskala, le terrein efl propre à faire multiplier ces animaux,
parce que le climat étant plus fec, les pâturages n’y font pas fi remplis
d’eau ; mais il faut faire d’abondantes provifions de foin pour j*HM
ver ; car la neige efl fî haute dans cette faifpn , que les troupeaux
ne peuvent aller dans la campagne pour y trouver leur nourriture i
ceft aufli ce qui efl: caufe que depuis l’embouchure de la riviere
Oujl-ilga, il y a jufqu’à Iakoutsk , dans quelques endroits peudç j
moutons, & que dans quelques autres il n’y en a point du pour.
. Ç H A P I T R E V I I I .
ChaJJ'e des Zibelines de Vitime.
( Q u o iq u e la chafle des Zibelines de Vitime n’ait point rapport
à la defcription du Kamtchatka, cependant il ne fera pas inutile
I d'en dire ici quelque chofe, afin que l’on foit inftruit des différentes
méthodes qu’emploient les Chaffeurs pour les prendre , & qu’on
(v o ie aufli toutes les difficultés qu’ils ont à furmonter, fuivant la dif-
! férence des lieux.
Les Kamtchadals à qui il arrive de paflèr un jour fans en prendre
I font de dépit deux femaines, & quelquefois davantage fans retourner
à la chafle, au-lieu que les Chaffeurs de Vitime qui paffent prefqué
l’année entiere dans des fatigues inconcevables, s’eftiment fort heureux
lorfqu’ils prennent chacun dix Zibelines, & même moins dans
toute leur chaffe. Il efl vrai que dix Zibelines de Vitime, même des
médiocres, valent mieux que quarante du Kamtchatka ; cependant les
I Chaffeurs de Vitime reviennent fouvent fans en avoir attrapé, tandis
j que les Kamtchadals les trouvent fans aucune difficulté, de forte que ii
i ceux-ci fe donnoient la centième partie de la peine que prennent
les Chaffeurs de Vitime, ils y feroient un gain incomparablement
plus confidérable, puifqu’il y a autant de Zibelines au Kamtchatka,
que d’Ecureuils fur les bords de la riviere Lena. La chafle des
Zibelines à Vitime mérite d’autant plus d’être remarquée, qu’elle
tft fujette à plus de difficultés ; ce qui a donné lieu à ces Chaffeurs
d’inventer différentes cérémonies qu’ils obfervent plus icrupuleufe-
toent que toutes leurs autres loix , parce qu’ils s’imaginent que la
chaffe de ces animaux en fera plus aifée 8c plus abondante.
Avant que les Ruffes euffent conquis la Sibérie, il y avoit un?