ori doit d’ailleurs Convenir que ce trajet ferait long & fort pénible,
à caufe de la rapidité du courant de cette riviere, &c de la quantité
de bancs & de cataractes que l’on y rencontre, & où il faut
néceifairement décharger les canots pour tranfporter la charge par
terre : on ne peut faire plus de dix werfts par jour, comme cela eft
arrivé dans le voyage que je fis au Kamtchatka en 1739- On feroit
encore obligé de tirer les canots à travers un marais l’efpace d’environ
deux werfts, depuis la fource de la Bijlraia jufqu’à celle de la riviere
de Kamtchatka. Cependant comme ce font des hommes qui tranf-
portent dans l’Eté tous les bagages d’un Oftrog à l’autre', cette navigation
feroit d’un grand foulagement pour les Habitants du
Pays , parce que la Çour les oblige à faire ces corvées ; & au-lieu de
dix à quinze hommes qu’il fout pour tranfporter une charge de vingt
poudes, deux hommes, avec un canot, fuffitoienr pour la tranfporter
avec beaucoup moins de peine ; cela feroit d’ailleurs très
avantageux pour le commerce , puifque l’on aurait par - là en
tout temps une route aifée & commode , au-lieu qu’aujourd’hui
elle n’eft pratiquable que pendant l’hiver. Au refte , il faut efpérer
que quand même elle n’aurait pas lieu , on ceffera d’exiger de cette
nation une chofe auffi onéreufe que ces corvées , lorfque la Colonie
RulTe qui eft au Kamtchatka aura un aifez grand nombre de
chevaux pour les employer à ce tranfport ; ils feront d’autant plus
utiles , qu’on peut aller facilement avec des voitures de Bolche-
retskoi-Oftrog , jufqu’à Kamtchatkoi-Oftrog fupérieur ; ce qui
n’eft pas poffible dans prefque aucun endroit du Kamtchatka, a
caufe des rivieres fréquentes, des marais, des lacs &c des hautes montagnes
que l’on rencontre.
Pour aller à pied, pendant J’Eté , de Bolcheretskûi à Kamtchatkoi
Oftrog fupérieur, on remonte communément la Bolchaia Reka
jufqu’au petit Oftrog Opatjchin ou Opatchin ; delà on gagne
tout droit la riviere Bijlraia, que l’on remonte jufqu’à la fource de
celle de Kamtchatka ; 6c delà en fuivant la rive orientale de cette,
deifiiere, On Va jufqu a l’Oftrog fupérieur, où l’on traverfe la riviere
avec des canots.
La diftance de Bolcheretskoi jufqu a l’Oftfog Opatchin, eft de
quarante-quatre werfts ( 1 ), & de cet Oftrog jufqu a la Bijlraia, de
trente-trois. Delà jufqu’à l’habitation Ganalinâ, au-delà de laquelle.,
la riviere Bijlraia neft plus navigable, il y a cinquante-cinq werfts
dediftance : de l’habitation Ganalina jufqu’à la fource de la riviere;
de Kamtchatka, il y a quarante-une werfts; & de fa fource jufqu’au
Kamtchatkoi-Oftrog fupérieur, foixante-neuf werfts.
On va auffi, pendant le. Printemps, avec des chiens par la route
que nous venons d’indiquer ; mais cela eft rare , car quoiqu’elle
foit la plus courte, elle eft néanmoins très incommode & très pénible
, puifque dans tout ce trajet on ne rencontre pas une habitation
Kamtchadale.
Les habitations que l’on trouve fur le bord de la riviere Bijlraia,
font : i °. Le petit Fort appellé Trapeznikow, qui eft fitué fur une
riviere qu’on appelle Lanchalan ou Lankhalan ; ce Fort n’a que deux
maifons. z°. Oftrafiew , qui n’eft qu’à fix werfts de fon embouchure.
On y compte quatre cabanes & deux hutes , où il y a
deux Soldats & cinq Kamtchadals à qui on a donné la liberté.
3°. Celui qu’on appelle Zaporotskowoi. 40. Celui de Kari-
mow ou Karimowoi : il n’y a qu’une maifon dans ces derniers.,
J°. Le petit Oftrog Kamtchadal, appellé Karimaew. Du Fort,
Oftafiew jufqu’à celui appellé Zaporotskowoi, on ne compte que
dix werfts ; & de ce dernier jufqu’au Fort Karimow, trois werfts ;
¿’où jufqu au petit Oftrog Karimaew, il n’y a que quatre werfts.
Les petites rivieres les plus confidérables qui viennent fe jetter
I k ^e.tte me^llre ' rapportée fur la Garte en fuivant les lînuofités de la riviere j
es e emins ne font tracés que d’une pofition à l’autte.
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