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de bleu, à l’exception des cuifles qui font blanches & gafnies de
duvet. Il a auflï fur le cou, par places, de longues plumes blanches
& minces comme des cheveux. Ses yeux font entourés d’une
petite membrane rouge, comme dans les Coqs de bois : fon bec eft
droit, noir par en haut, & rougeâtre par en bas : fes pieds font
noirs, avec quatre doigts unis par une membrane.
En nageant, il tient fon cou droit comme les ( i ) Gogoli ; mais
il l’étend comme la Grue lorfqu’il vole. Son vol eft fort rapide ; il
a feulement de la peine à s’élever : il fait fa nourriture de poiffons
qu’il avale tout entiers. Pendant la nuit, ces oifeaux fe tiennent
rangés fur ies bords des rochers efcarpés, d’où, en dormant, ils
tombent fouvent dans l’eau, & deviennent la proie des Ifatis ou des
Renards de montagnes, qui en font très friands, & fe' tiennent à
l’affut dans ces endroits. Ils pondent dans le mois de Juillet : leurs
oeufs font verds & de la groifeur d’un oeuf de poule : ils ont un mauvais
goût, & ne cuifent pas aifément ; néanmoins les Kamtchadals
grimpent fur les rochers pour en aller chercher , malgré le danger
auquel ils s’expofent de fe rompre le cou & même de fe tuer, ce qui
leur arrive aifez fouvent. On les prend avec des filets dont on les
enveloppe lorfqu’ils font arrêtés fur quelque endroit, ou que l’on
tend fur l’eau près du rivage, & ils s’y prennent par les pieds. On
les attrape auflï fur le foir avec des lacets ou noeuds coulants attachés
â de longues perches : on s’approche d’eux le plus doucement qu’il
eftpoflible, & on les enleve les uns après les autres. Quoiqu’ils
voient prendre leurs camarades , ils ne témoignent pas la moindre
crainte. Ce qu’il y a de plus plaifant, c’eft que ceux à qui on ne
peut pas mettre tour de fuite le lacet, ne font que fecouer la tete
fans changer de place ; & ainfi en peu de temps on attrape tous
ceux qui fe trouvent fur les rochers, ce qui peut faire juger combien
cet animal a peu d’inftinét.
( ij Fuligidapedibys minfaçeis. Anas fera capkefahr ufo minor. Stell.
D u K a m t c h a t k a . 4 9 J
Sa chair eft coriace & filandreufe, cependant les Kamtchadals
l’apprêtent de maniéré que l’on peut en manger dans les cas de né-
ceflïté où l’on fe trouve quelquefois dans ce pays. Ils chauffent des
foliés avec un grand feu : quand elles font bien échauffées, ils y font
rôtir ces oifeaux avec les plumes & fans les vuiderj & lorfqu’ils font
cuits, ils en ôtent la peau.
Les habitants de ce pays prétendent que les Ourils nont point
de langue , .parce que, fuivant eux, ils ont changé leur langue avec
les Béliers de montagnes ouChevres (i)fauvages, pour avoir les
plumes blanches qu’ils ont fur le cou & fur leurs cuifles ; cependant
on entend ces oifeaux crier foir & matin. De loin leur cri reflemble
au fon d une trompette ; mais de près M. Steller le compare à celui
que les enfants produifent avec de ces petites trompettes qu’on vend
a la Foire de Nuremberg,
S E C O N D E C L A S S E .
Des O i s e a u x q u e l ’ o n t r o u v e o r d i n a i r e m e n t
A U X E N V IR O N S D E S E A U X D O U C E S .
D es Cygnes.
Le premier & le principal oifeau de cette clafle eft le Cygne. Il y
en a une fi grande quantité au Kamtchatka, tant en Hiver qu’en
Eté, qu’il n’y a aucun habitant , quelque pauvre qu’il foit, qui n’en
ait a fon dîner, lorfqu’il donne à manger à quelqu’un. Dans le temps;
qu ils muent, on les attrape avec des Chiens, & on les tue avec dès-
bâtons j mais pendant 1 Hiver, on les prend dans les rivières qui ne
fe gelent point..
Des Oies.
On compte au Kamtchatka fept efpeces d’Oies r lavoir, les grart