& par les Kouriles Kapour, eft la pointe méridionale du Cap cfe
Kamtchatka , qui fépare l’Océan oriental de la mer de Pengina. On
lui a donné ce nom, pafce qu’elle reifemhle à l’omoplate d’un
homme.
M. Steller qui y a été, dit qu’elle n’eft élevée que de dix fagenes
au-delTus de la furfaee de la mer ; c’eft ce qui la rend fujette à de
fréquentes & grandes inondations ; auffi on n’y trouve des habitations
qu’à vingt werfts de la Côte , à l’exception de cellés ou quelques
Chafleurs paffent l’Hiver pour prendre des Renards ordinaires
Sc des Ifatis ou Renards blancs dë montagnes. Lôrique les glaces apportent
avec eux les Caftors, les Kouriles qui fe tiennent dans ce
temps à l’affût le long des C ô t e s s ’y aflemblent en grand nombre.
Il ne croît que de la mouife l’efpace de trois werfts depuis la
pointe dë ce Cap, & l’on n’y voit ni rivieres', ni ruiffeaux, mais feulement
quelques lacs & quelques marais. Le fol eft compofe de deus
couches, dont l’inférieure eft de roc, & la fupérieure d’une efpect
de tourbe. Les inondations fréquentes ont rendu fa furfàcè pleine
de petits tertres
Après le Cap Kourile, en s’avançant le long de la Côte orientait
vers le Nord', la première petite riviere que Ton rencontre, fuivant
la defcription de M. Steller, s’appelle Outatoumpic : elle fe jettt
dans la mer de Pengina, & prend fa fource du pied de la même montagne
que la riviere de Gawrilowa qui fe jette dans la' mer Orientale
j & fuivant les informations que j’ai faites, on trouve encore
entre le Cap Kourile ou Kourilskaïa Lopatka & la riviere Outil-
toumpit, fept autres petites rivieres dont voici les noms : Toupit-
p it , Poukaian, Moipou, Tchipoutpit, Ouripouchpcu, -Kojooutcnf
& Moipit.
A deux werfts de la riviere Outatoumpit, vient fe jêtter d'ans la
mer: la petite riviere Tapkoupçhoun (i), fur le bord de laquelle eft
(i) Sm la. Carte- , Toupitpic.
fitué le petit Oftrog Kotcheiskoi : à trois werfts plus loin eft la
petite riviere Pitpoui, qui fort d’un lac aifez grand, & féparê de
la mer par une haute montagne. Les RuiTes appellent cette riviere
Kambalina ou Cdmbalina, parce que l’on trouve dans fon embouchure
quantité de Kambala ou Barbues ; on donne le même nom
au lac d’où elle fort ,& â là montagne qui eft entre le lac & là mer 5
mais il eft appelle en langue Kourile Moutephouk. Sut les bords du
lac Kambalinskoi, il y a un Oftrog qui porte le même nom ; il eft
habité par des Kouriles. La largeur du Cap du Kamtchatka dans cet
endroit n’eft pas de plus de trente werfts, & l’embouchure de cette
riviere paroît fort près des montagnes fituées à l’Eft, qui forment les
côtes de la mer Orientale. Du Cap Lopatka à la riviere Cambalina,
il y aVingt-fept werfts mefurées ; M. Steller croit qu’il y en a environ
trente-cinq.;
A une werft de la riviere Cambalina, fe trouve celle dë Tchiouf
pù, à trois werfts de laquelle on en rencontre une autre appellée
Ijaoumpit ( 1 ) 3 à trois Werfts de celle-ci eft la Tchouichoumpit (1) ,
fur lebord de laquelle eft un petit Oftrog nommé Temtin.
A trente-fix werfts & demie de la riviere Cambalinay, & à vinOgtneuf
werfts & demie de l’Oftrog Temtin , tombe dans la mer la
riviere Igdig, que les Ruflès appellent O^ernaia , parce qu’elle fort
du fameux lac Kourile qui eft à trente-cinq werfts de fon embouchure.
Ce lac , appellé en langue Kourile Kfouai, eft entrë trois
chaînes de montagnes, dont la premiere s’étend depuis la montagne
Cambalina , à l’Eft ; la feconde forme la côte occidentale ; & la troisième
qui eft du côté du Sud-Eft, forme la côte de la mer Orientale^).
Il faut traverfer cette troiiïeme pour gagner l’Océan. Du
lac Kourile , en allant du côté de l’Océan directement à la riviere
( ï) Sur la C a r te , Ou ripoucfipou.
(*) Sur la C a r t e , M o ip it .
(5) Je parle ic i d’après M . S t e lle r , n’ayant p o in t été d u côté d u lac K o u r ile s