core appris q u ’il y a dans ces ifles u n e grande q u an tité de Kouriles
& de Kamtcbadàls en efclavage.
Les premières ifles & les dernieres n’ont prefque point de bois,; !
excepté celles qui font fituées fur les côtes à l’Oueft, au-lieuque
celles-ci en produifent en abondance; de4à vient qu’on y trouve
toutes fortes de Gibiers, & des rivieres, dans les embouchures det I
quelles les gros Vailfeaux peuvent trouver de bons ancrages, & u»
abri affuré ; c’eft en quoi l’ifle & Itourpou eft fur-tout préférable aux
autres.
Les Habitants de l’ifle Kounachir vont acheter dans l’ifle Marnai
des étoffes du Japon, tant en foie qu’en coton , 8c toutes fortes d uf-
■ renfiles de fer pour le ménage, qu’ils portent dans les ifles d Itour- j
pou 8c à'Ouroup. On fait dans ces deux ifles des toiles d’orties ( i ) , j
que les Japonois leur achètent ; ils leur vendent encore des pelleteries
qu’ils tirent des ifles voifines du Kamtchatka , ou qu’ils ont chez
eux ; comme auifi des poiffons fecs, & de la graiffe de Baleine que
les Habitants de l’iile de Marnai emploient dans leurs aliments ; & j
ils les tranfportent même au Japon ,- fi l’on peut ajouter foi aux relations
des Européens Sc des Voyageurs.
L’ifle Matmai s’étend en longueur du Sud-Oueft au Nord-Elt
Les Japonois ont établi fur la pointe de cette ifle qui eft au Sud-
Oueft une forte garni fon, vrai-femblablement pour garantir cette ;
ifle& la- mettre à l’abri des Chinois & des ineurfions des Habitants
de la Ghorée. A peu de diftance de-là , à l’extrémité d’un détroit qui
fépare l’ifle Matmai du Japon , eft une Ville qui porte le même
nom que l’ifle, & dans laquelle on trouve des armes, des canons;,
&? toutes fortes de munitions de guerre. On y a même fait depuispéu
de nouvelles.fortifications : les Japonois qui font établisdans lifle
de Matmai, font la plupart des bannis.
^).Qn, en. fabrique axiiÜ en France depuis quelques anné&s».
Les relations que les Japonois qui furent jettés fur les côtes du
Kamtchatka, ont faites au fujet du détroit qui fépare l’ifle Matmai
du Japon, s’accordent avec celles des Voyageurs Européens , qui
nous étoient déjà connues ; favoir, que ce détroit eft fort refferré en
différents endroits, & fort dangereux à caufe d’une quantité de Caps
pleins de rochers qui avancent en mer des deux côtés, & que dans
le temps du flux & du reflux , le courant y eft fi rapide , que pour
peu que l’on perde de temps, ou que l’on manque d’attention, les
.Vaiffeaux vont fo brifer fur les écoeuflsde ces Caps, ou font emportés
fort loin en pleine mer.
Au refte, on fait que les Hollandois, après avoir quitté les ifles
dont nous venons de parler f trouvèrent du côté de l’Eft une petite
¡(le, à laquelle ils donnèrent le nom à’IJle des Etats, &c que delà
continuant plus loin leur route àTEft , ils apperçurent une grande
terié, qu’ils appellerent Terre de la Compagnie, qu’ils croyoient unie
au continent de l’Amérique feptentrionale. Les rapports faits par les
Japonois, & lçs éclairciffements donnés par les Habitants de l’iile
à'Iefi, ne nous ont procuré aucune lumière là-deffus ; mais il paroît
que la terre de la Compagnie, eft la même que celle qui fut découverte
par le Capitaine Efpagnol de Gama ; qu’on doit plutôt la regarder
comme une ifle , que comme un continent' ; parce que l’Amérique,
fuivant toutes les obfervations faites entre le Japon & la
Nouvelle Efpagne, ne peut s’étendre auifi loin, vers l’Oueft à. cetta
même latitude.:
Il n’y a rien à corriger dans ces relations recoeuillies par M. Mui-
kr ,qpe lafituation générale des ifles Kouriles , qui.ne s’étendent
pas vers le Sud,, comme on le lui a dit, mais au Sud-Oueft les unes,
aptes les autres, fur une même ligne , comme je l’ai avancé, &
comme elles font placées, dans la Carte générale de la Ruifie ; car
m fait par les nouvelles. Cartes & les rapports qui ont été faits;
pat les. Japonois »que le détroit TeffoLqul fépare les. côtes de l’Emr