: Ilya encore dans cet endroit une efpece de pierre'légère, dont la
couleur eft blanche comme la terre bolus, Les Kamtchadals en font
des mortiers & des terrines ou lampes dans lefquels ils brûlent, pour
s’éclairer, de l’huile de Baleines & de Veaux marins. On rencontre
auifi par-tout, le long des côtes de la mer, une pierre dure de cou-
leur de fer, poreufe comme une éponge, qui au feu devient légère
& rouge. On voit encore fur les montagnes une grande quantité de
pierres légères dont la couleur eft fëmblable à celle de la brique : fi
elle étoit poreufe, on poürroit lui donner le nom de Morskaia Pen.
ka rouge, à caufe de fa reflemblance avec elle.
Les naturels du Pays trouvent aux environs des iources des rivières,
des pierres tranfparentes : comme elles font dures , ils s’en fervent
au-lieu de pierres à fufîl. Celles de ces pierres qui font denii-
tranfparentes & blanches comme du lait, paifent aux yeux des Ruf-
fes pour des cornalines, & ils appellent Hyacinthes celles qui font
jaunâtres & tranfparentes comme du corail, ou des grains de verre,
O n en trouve une grande quantité au long des rivières de la Ville
de Tomsk.
On n’a point encore trouvé dans ce Pays de pierres précieufes,
qu’on puifle ranger dans la claiTe de cellesque l’on connoît. Au relie,
les matières qui forment les montagnes de Kamtchatka, font fort ferrées
& dures ; elles s’éboulent & ne s’entrouvent point ordinairement
comme celles de Sibérie ; & dans les endroits où elles s’entr’ou»
vrent, on y trouve une grande quantité de l'huile de Pétrol (i) <¡8
Sibérie. Dans pluixeurs endroits, comme aux environs de la me?
de Pengina , du lac Kouril &r d’Olioutor , on voit une terre molle
d’un goût aigre , on l ’appelle Bolus : les naturels du Pays s’en fervent
comme d un remede fouverain contre la diarrhée ou dyflenterie.
J ai envoyé une grande partie des chofes dont je viens de parj?——.....
.. , —\
( i) Oleum petr& j lac lima,'
1er pour être mifes au cabinet Impérial de l’Hiftoîre naturelle, Je
ne dois point oublier l’ambre jaune qu’on trouve en grande quan-
tité près de la mer de Pengina, & fur-tout aux environs de la rivière
Tigil, & plus loin vers le Nord : j’en ramaffai une certaine
quantité, que je joignis aux autres morceaux d’Hiftoire naturelle.
C H A P I T R E V I ,
Des Arlres, des Plantes, & particulièrement de celles dont leî
Naturels du Paysfont ujàge pour leur nourriture.
L e s arbres principaux & les plus utiles, fonde Larix ou Melefe ;
le Peuplier blanc , dont le bois fert à la conftruiHon des maifons &
des fortifications. Les Kamtchadals s’en fervent auiïï pour conftruire
des habitations, des barques, & même de petitsbâtimentsquipeuvent
tenir la mer. Le Larix ne croît que fur les bords de la rivière deKamt- '
chatka, & fur ceux de quelques petites rivières qui viennent s’y ,'et-
ter. On fe fert ailleurs du Peuplier blanc, qui croît en abondance,
ti n a vu au Kamtchatka ni Pin ni Peupliers noirs : il y croît
F»de Sapins (l) , & encore n’eft-ce que dans un feul endroit au-i
près de la petite rivière de Bereiowa. Quoiqu’il y ait affez de Bou- :
ons’en ferc peu, fixe n’eft pour des traîneaux ou autres
ouvrages emblables, parce que dans les endroits humides & voi-
ns des habitations, il croît tortu & n’eft propre à aucun ufage, &
que les autres coûtent trop de peine â tranfporter. Les naturels du
ys ont un grand ufage de l’écorce de cet arbre : ils la dépouillent,
d e 6 l enCOre verte I la couPent en petits morceaux avec
_J>«itesJiaches ,-comme du Vermicelli, & la mangent avec
( 0 Picea.