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dont le plateau forme une petite plaine de trois cents cinquante fa.
genes de long fur trois cents de large. Cette colline s’avance comme
une efpece de Promontoire dans cette riviere , 8c elle forme d’un
côté une rive très efearpée; les trois autres côtés de cette colline font
en pente douce.
Plulieurs de ces fources jailliffentcomme des jets d eau à la hauteur
d’un pied ou d’un pied & demi, prefque toutes avec un grand bruit.
Quelques-unes font comme de petits lacs d’où il fort des ruiffeaux
qui, en s’unifiant les uns avec les autres, partagent cette plaine
comme en différentes Iffes, & vont enfuite fe jetterdans la riviere
Paudja. Il y a un petit lac qui mérite particulièrement d’être remarqué:
il en fort une fource déiignée par la lettre G. On y trouve une
ouverture ou un pertuis de deux fagenes.
On voit dans ces petites Mes une grande quantité de fentes.& de
crevaffes : les unes-font petites, les autres font plus grandes : quelques
unes enfin ont plus d’une demï-archine de diamètre. Ces dernières
ne jettent point d’eau ; mais la vapeur qui s’en exhale, en.
fort quelquefois avec autant d’impétuofîté que d'un Eolipile.
On peut reconnoître facilement tous les endroits où il y a eu autrefois
des fources, parce qu’il fe trouve autour une terre glaife de
différentes couleurs, que les eaux entraînent ordinairement avec
elles du fond des crevaflës. On y trouve auflï dufoufre , & fur-tout
aux extrémités de celles d’où il ne s’exhale que des vapeurs.
Il fort aufli quelques fources de cette rive efcarpée, dont la hauteur
eû de deux fagenes. Il eft bon de remarquer qpe-ie roc dont
cette rive eft formée ( & peut-être toute la colline ou monticule ),
eft rond, fort dur à l’extérieur , mais fi mou en dedans qu’il peut
fe mettre err poudre dans les mains comme de l’argile ; ainfi il y *
tout lieu de croire que cette glaife qui fort des fources, n’eft autre
chofe qu’une pierre amollie par l’humidité & la chaleur : elle a 1*
même couleur que l’on remarque dans la glaife ordinaire : elle eftd'un
goût acïde , gluante & pâtëufe ; & lorfqu’on la rompt, ou
qu’on en détâche quelques morceaux, on y apperqoit beaucoup
d’alun en forme de moufle blanche. A l’égard de la couleur de cette
•terre •, elle eft tachetée de bleu, de blanc , de rouge, de jaune 8ç de
noir comme le marbre ; & toutes ces couleurs paroiffent beauc
o u p plus vives lorfque la glaife n’eft pas encore tout-à-fait fechée.
Vis_à_vis cette langue de terre ou efpece de Promontoire, il y a
une petite Me dans la riviere de Paudja, où l’on trouve auflr des
fources d’eau chaude qui coulent en petits ruiffeaux j mais elles font
plus petites que les premières.
On pourra voir plus diftinciement la fituation de toutes ces fources
dans le plan qu’on joint ici. On a marqué d’une lettre particu-
culiere chaque fource & chaque ruiffeau , pour indiquer leurs différents
degrés de chaleur. Cette Table mettra le Lecffeur à portée
de juger laquelle d’entr’elles eft plus chaude ou plus froide.
T A B L E
Des différents degrés de chaleur ,obfervés dans chacune de ces Sources
au Thermomètre de M . Delijle.
D a n s le petit lac A , d’où coule leruifléau F. Carte N°. IV.
du Tome II. - , - - - * • - 80
Dans l’ouverture M.ou pertuis qui fe trouve dans un coin
de ce petit lac , . . - - - - *
A l’embouchure du ruiffeau G. . - . . I I J
Dans la fource d’où fort le ruiffeau D , . . 50
A l’embouchure par laquelle ce ruiffeau fe jette dans le petit
lac B , . . . . . . . . . 1 1 6
A la fource du ruiffeau E , dans le même lac, . • 95,
La fource du ruiffeau F , - . * m
Dans le petit lac d’où fortle ruiffeau Z * - > , 60