nouvelle & la pleine lune, à la fin de laquelle la haute marée diminue
5 & le Manikha ou petit flux augmente. L ’eau de la mer poufïee
parle grand flux fe retire entièrement dans la mer pendant la pleine
& la nouvelle Lune , comme xious lavons déjà d it. mais il n en eft
pas de même lorfqu’on approche du dernier quartier de la Lune;
alors les grandes marées diminuent, au-lieu que le Manikha aug,
mente; & lorfque le Manikha diminue , il refte plus d’eau delà
mer dans les baies. Enfin vers le dernier quartier de la Lune, h
haute marée fe change , en ce que les Habitants de ces contrées appellent
Manikha, qui à fon tour fe change en haute maree ; & 1 on
a remarqué que ce changement arrive çonftamment quatre fois
pendant un mois.
Les flux &c reflux de la mer offrent un fpeclacle agreable.Lorfque
le flux commence, l’eau augmente dans les rivieres en y entrant peu
a peU, & par petites vagues , qui d’inftant en inftant deviennent
plus grandes, & s’étendent jufqu’à l’endroit ou la courbure du rivage
les oblige de fe détourner : cependant dans le temps même le plus
calme un bruit fourd & affreux fe fait entendre dans l’embouchure
de lariviere ; & l’on voit s’élever des vagues terribles qui fe heurtant
les unes contre les autres ,fe couvrent d’écumes &font rejaillir 1 eau
fous la forme dé pluie. Ce combat de l’eau de la nviere avec celle
de la mer , dure jufqu’à ce que celle-ci prenne le deffus, & alqrs il
régne un calme parfait. L ’eau de la mer entre avec tant d'impe-
tuofité dans la riviere , qu’elle la furpaffe même de beaucoup par
fa rapidité. On obferve le? mêmes phénomènes lorfque'leau le
r£tirp,
DESCRIPTION
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H t
D E S C R I P T I O N
D U
K A M T C H A T K A
Q U A T R I E M E P A R T I E .
De la Réduction du Kamtchatka , des Révoltes arrivées
en différents temps , <S* de l’état préjent des Forts de
la Rujfîe dans ce Pays.
C H A P I T R E P R E M I E R .
D e la découverte du Kamtchatka , des expéditions des Rußes en ce
Pays-la, & de la manière dont ils s'y Jont établis,
o r s q u e les Rufles eurent étendu leur Puiffance vers le Nord,'
& établi des Colonies fur les bords des rivieres les plus çonfidérables
qui fe jettent dans la mer Glaciale, depuis la riviere Lena à l’Eft jul-
qu’à celle à' Anadir, ils firent de jour en jour de nouveaux efforts & de
nouvelles tentatives pour connoître les Pays fitués au-dela de cette
derniere riviere, & pour foumettre les Peuples fauvages qui les ha-
bitoienr.
Tomé I f , - T t t